Alors que des entreprises emblématiques comme Camaïeu et Esprit ont récemment disparu, que Decathlon réduit ses investissements malgré des résultats financiers solides, et que des vagues de licenciements touchent l’automobile, le commerce, et l’industrie, le paysage économique français est marqué par des tensions croissantes.
Dans le secteur automobile, des
suppressions d’emplois majeures, comme les 30 000 postes annoncés chez
Volkswagen et d’autres prévus chez Stellantis, témoignent de l'ampleur des répercussions.
En parallèle, des plans sociaux se multiplient dans des entreprises de premier
plan telles qu’Auchan et France Travail, laissant présager une année 2025
incertaine.
Face à une situation où
la confiance est fragilisée et les investissements freinés, les entreprises,
doivent redoubler d’efforts pour maintenir la motivation de leurs équipes :
comment y parvenir ? Quelles actions mettre en place pour renouer avec la confiance
des équipes ? etc …
Laurent Tylski,
Directeur Général du Cabinet de Conseil et de Coaching Acteo et membre de la
fédération internationale de coaching, fait le point sur le sujet et livre ici 5
conseils clés pour relever ce défi.
Mettre en place des
espaces de dialogue constructif : éviter le tabou des départs
Après des départs
volontaires ou contraints, il est fréquent que l’évocation des anciens
collègues devienne un sujet sensible, voire tabou. Cette situation peut nourrir
le malaise et les ressentiments. Pour éviter cela, les managers doivent aborder
la question de façon transparente, en évoquant les raisons des départs, les
contributions passées des collègues partis, et en permettant aux équipes de
parler ouvertement de leurs sentiments. Ce processus de "deuil
collectif" aide les collaborateurs à accepter la transition tout en
montrant que le passé est respecté, permettant ainsi de poser des bases plus
solides pour l’avenir.
Prendre en compte le
volet émotionnel et anticiper les risques psychosociaux (RPS)
Les périodes de
restructuration ou de crise peuvent provoquer une surcharge émotionnelle,
accrue par la peur du licenciement ou le sentiment d'être "coincé"
dans une situation incertaine. Cette pression peut mener au burn-out, à la
dépression, voire à des arrêts de travail prolongés. Les entreprises doivent
anticiper ces risques en mettant en place des dispositifs de soutien, comme des
ateliers de co-développement, des programmes de mentorat ou un accès facilité
aux ressources humaines et aux psychologues d’entreprise. L’objectif est de
prévenir l’isolement des collaborateurs et de veiller à leur bien-être
psychologique pour éviter les conséquences dramatiques, tant pour les individus
que pour l’entreprise.
Assurer une
communication transparente et irréprochable
La transparence est un
pilier fondamental dans des périodes de changement. Les collaborateurs ont
besoin d’une communication claire et régulière pour se sentir impliqués et
rassurés. Une communication efficace doit être ouverte et accessible,
expliquant les décisions prises et leurs implications concrètes pour les
différents départements. L’entreprise doit par exemple organiser des sessions
de questions-réponses avec les dirigeants ou partager des résumés mensuels des
évolutions stratégiques. Cela aide les équipes à se projeter dans le futur en
les impliquant activement dans la vision de l’entreprise.
Renforcer les liens par
des initiatives collectives : consolider l’esprit d’équipe
Dans les périodes de
transition, il est essentiel de maintenir une cohésion d'équipe pour éviter que
les collaborateurs se sentent isolés ou démotivés. Proposer des projets
collectifs, comme des missions transversales ou des ateliers de réflexion
stratégique, permet aux équipes de se réunir autour d’un but commun. Des défis
collaboratifs, des formations de groupe ou des projets centrés sur la
responsabilité sociale de l'entreprise (RSE) renforcent le sentiment
d’appartenance et motivent les collaborateurs. Cela permet de canaliser les
énergies vers des objectifs partagés et d’ancrer un sentiment de solidarité
dans l’équipe.
Instaurer des rituels
de reconnaissance : célébrer les petites victoires
Dans un climat difficile, célébrer les petits succès est essentiel pour préserver le moral des troupes. Qu’il s’agisse d’un projet bien mené, d’un objectif atteint, ou simplement d’un effort collectif, ces moments de reconnaissance permettent de renforcer l’estime de soi et l’adhésion à l’équipe. Le manager doit prendre le temps de valoriser les efforts des collaborateurs, individuellement et collectivement, et de les remercier pour leur engagement dans cette période de transition.