Mercer, entreprise de Marsh McLennan aidant les
organisations à optimiser leurs investissements à répondre aux enjeux du marché
du travail et à améliorer la santé et la préparation de la retraite de leurs
collaborateurs, publie les principaux résultats de son enquête annuelle « Total
Remuneration Survey » (TRS) portant sur les politiques de rémunération et les
budgets d’augmentation 2024-2025 en France (856 entreprises participantes).
Des enveloppes
d’augmentations plus faibles en 2025
Après deux années (2023
et 2024) marquées par des budgets d’augmentation de salaire élevés,
respectivement de 4,95% en moyenne pour 2023 et de 4% pour 2024, les prévisions
pour 2025 laissent présager des augmentations plus modestes. Selon la nouvelle
enquête TRS de Mercer, le budget d’augmentation des salaires 2025 se situerait
en effet autour de 3% en moyenne. Toutefois, ce budget peut varier en fonction
de la situation économique de chaque entreprise ainsi que du niveau des
augmentations accordées les deux années précédentes, dans un contexte
inflationniste.
Ces dernières années,
les augmentations de salaire ont généralement été d’un point supérieur au taux
d’inflation actuellement à 1,6% pour la France selon les dernières estimations
du Fonds Monétaire International (FMI). Cela conforte les prévisions de Mercer
selon lesquelles les augmentations de salaire devraient être légèrement
inférieures à 3% en 2025. Par ailleurs, la dernière enquête de Mercer sur les
Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) 2024-2025, basée sur un panel de 130
entreprises
(au 31 octobre 2024), donne une estimation de 2,8% d’augmentation
en moyenne en 2025.
L’enquête TRS révèle
également que toutes les entreprises (100%) prévoient d’allouer un budget aux
augmentations de salaire en 2025, bien que cela ne concernera pas
nécessairement l’ensemble de leurs salariés (80%). Mercer anticipe donc une
baisse des augmentations, en raison d’un niveau d'inflation faible et des
incertitudes économiques.
Les entreprises
redeviennent plus sélectives
L’année 2025 sera
marquée par un retour à la sélectivité de distribution de l’enveloppe prévue.
En effet, le niveau d’inflation modéré incite les entreprises à attribuer des
augmentations de salaire en fonction de la performance individuelle, de
l'échelle salariale et de la compétitivité de l'entreprise sur le marché de
l'emploi, afin d’attirer et de retenir les talents, au détriment des
augmentations collectives.
Enquête TRS 2024 de Mercer France
Actuellement, la moitié
des entreprises interrogées ont indiqué qu'elles ne prévoyaient pas d'augmenter
les salaires de l'ensemble de leurs employés. À la même période l'année
dernière, seulement 41% des entreprises avaient fait cette déclaration. Cependant,
des incertitudes persistent, car 19% des entreprises n'ont pas encore pris de
position.
Les entreprises
adoptent une approche plus prudente en matière d'embauche
À l'image de 2024, le
pourcentage d'entreprises prévoyant une augmentation de leurs effectifs est
nettement inférieur à celui de 2023 (19,7% contre 33,8%). De plus,
contrairement à 2024, Mercer constate une hausse du nombre d'entreprises qui
envisagent de réduire leurs effectifs en 2025, en raison des incertitudes
économiques. Ce taux (1 entreprise sur 10) reste largement supérieur à celui de
2023.
Enquête TRS 2024 de Mercer France
L’écart des salaires de
base entre régions tend à se réduire davantage chaque année
À titre d’exemple, on
observe un écart d’à peine 3 points entre Paris et Toulouse.
Ce resserrement s’explique, entre autres, par la tension sur l’emploi dans certaines régions, comme la Bretagne, le déploiement massif du télétravail ou encore la guerre des talents qui fait rage dans certains secteurs d’activités, comme le high-tech.
Enquête TRS 2024 de Mercer France
Rémunération variable
et avantages sociaux
Selon l’enquête TRS, la
rémunération variable à court terme est restée constante en pourcentage du
salaire de base au cours des trois dernières années. Cependant, la rémunération
variable versée en 2024, en fonction de la performance individuelle et collective
de 2023, est légèrement inférieure à la cible pour la plupart des niveaux de
carrière (un point en dessous), à l'exception du top management, qui a
enregistré un point au-dessus de la cible.
En ce qui concerne les
avantages sociaux, Mercer n’observe pas de changement significatif dans les
tendances. Néanmoins, ses récentes enquêtes relatives à la NAO indiquent qu'à
partir de 2024, de plus en plus d’entreprises prévoient dans leurs négociations
des éléments autres que l’augmentation du salaire de base. Cela inclut des
initiatives en faveur de l'égalité hommes-femmes, une augmentation de la
contribution aux tickets restaurant, la révision des accords d’intéressement,
ainsi que la prise en charge par l'employeur d'une partie des coûts des régimes
de soins de santé et de prévoyance.
« Les négociations annuelles obligatoires dans les entreprises s’annoncent difficiles pour 2025 en raison des incertitudes économiques. Notre dernière enquête révèle que davantage d’entreprises ont choisi d’anticiper leurs négociations, soit 11% d’entre elles en 2024 contre 8% en 2023 à la fin octobre. Bien que les budgets soient restreints cette année, les entreprises devront veiller à maintenir leur attractivité sur le marché de l’emploi et à retenir leurs collaborateurs. La guerre des talents reste en effet une préoccupation majeure, notamment dans les secteurs de l’ingénierie et de la vente pour les cadres, mais également dans les métiers de production pour les non-cadres. Il sera donc essentiel pour les entreprises d’ajuster leur stratégie de rémunération tout en répondant aux attentes des salariés en matière de flexibilité et de bien-être au travail », conclut Cyrille Bellanger, Directeur du Conseil en Rémunération de Mercer France.