44% des entreprises
françaises n'ont actuellement aucun projet pour lutter contre les inégalités
salariales.
À l’heure où le monde du travail connaît des mutations profondes, la question de la rémunération des collaborateurs se trouve au cœur des préoccupations des entreprises. Entre nouvelles réglementations européennes, attentes croissantes des salariés et contraintes économiques, les entreprises doivent repenser leur approche de la rémunération.
Tel est le résultat d’une enquête menée auprès de
différents pays en Europe, par le prestataire de Paie et de services RH SD
Worx, qui analyse les défis actuels et les solutions émergentes en matière de
politique salariale, révélant une transformation majeure des pratiques de
rémunération dans le monde professionnel.
La
transparence salariale : le nouveau chantier RH pour les entreprises
Au cœur
des préoccupations RH actuelles, la transparence salariale s'affirme comme un
enjeu incontournable, touchant particulièrement 33% des employeurs français qui
la considèrent comme leur second plus grand défi pour ces prochaines années. Le
paysage professionnel a été bouleversé par l'adoption de la Directive
européenne sur la transparence salariale du 10 mai 2023. Cependant, la
situation reste préoccupante : 31% des employeurs peinent encore à maîtriser
ces nouvelles obligations légales, et près de la moitié d'entre eux (47%) n'ont
toujours pas établi de plan d'action concret.
Malgré ce
tableau mitigé, des lueurs d'espoir apparaissent : 28% des employeurs français
s'investissent activement dans l'amélioration de leur transparence salariale,
tandis que 18% prévoient de s'y atteler d'ici deux ans. Du côté des
collaborateurs, le sentiment est partagé : 44% reconnaissent les efforts de
leur entreprise en matière de transparence, laissant toutefois une majorité en
attente de progrès.
Cette
évolution des mentalités transforme la transparence salariale en véritable
levier de performance sociale, dépassant la simple obligation légale. Les
entreprises tardant à s'adapter risquent non seulement des sanctions, mais
aussi une perte d'attractivité sur un marché du travail de plus en plus
compétitif.
Trouver
le juste équilibre des coûts salariaux et de la rentabilité
La
maîtrise des coûts salariaux émerge comme un enjeu, qui préoccupe 28% des
employeurs français. Cette inquiétude se justifie par une hausse significative
des coûts salariaux chez 42% des entreprises sur l'année écoulée. Le défi se
complexifie avec la nécessité de maintenir l'équité interne, préoccupation
majeure pour 33% des employeurs.
Cette
pression financière résulte d'une combinaison de facteurs : poussée
inflationniste, tensions sur le marché du travail, évolutions réglementaires et
concurrence accrue pour les talents. Les entreprises doivent réaliser un numéro
d'équilibriste entre maîtrise des coûts et attractivité salariale. Pour 30% des
employeurs, conjuguer stratégie de rémunération et bien-être financier des
employés constitue un défi RH majeur, nécessitant des solutions innovantes pour
optimiser les coûts tout en maintenant des rémunérations attractives.
Vers
une approche globale de la rémunération
La
tendance actuelle s'oriente vers une vision plus complète de la rémunération,
comme en témoignent les stratégies variées des entreprises françaises. Les
chiffres parlent d'eux-mêmes : 52% privilégient les augmentations fixes, 37%
optent pour des variables, et 30% investissent dans des avantages
complémentaires (mutuelle, retraite, garde d'enfants). Cette diversification
répond aux attentes des salariés, pour qui le salaire reste le premier critère
de choix (60% des répondants).
L'étude
SD Worx révèle une dynamique européenne encourageante : la moitié des
organisations développent une politique de rémunération stratégique, avec le
Royaume-Uni (60%), la Roumanie et la Pologne (58% chacune) en tête. Cette
approche reconnaît l'importance d'équilibrer aspects financiers et non
financiers pour garantir satisfaction et bien-être des employés.
« Quatre piliers sont essentiels pour réussir sa politique de rémunération. Notre étude montre que la moitié des organisations européennes s'y attellent déjà, certains pays montrant l'exemple. Dans notre environnement concurrentiel, aligner la rémunération sur les attentes des employés devient essentiel pour attirer et fidéliser les talents. Le salaire reste déterminant pour 60% des employés, mais l'équilibre entre rémunération et coûts, combiné à un mix d'avantages financiers et non financiers, est la clé du bien-être et de la satisfaction », conclut Bruce Fecheyr-Lippens, DRH de SD Worx.