Connexion
/ Inscription
Mon espace
Etudes & Enquêtes
ABONNÉS
Partager par Linked-In
Partager par Xing
Partager par Facebook
Partager par email
Suivez-nous sur feedly

[Etudes] NEOMA Business School - Multinationale cherche emplacement géographique idéal

Choisir où implanter une multinationale est une décision stratégique cruciale. Une étude impliquant Helen-Shanqing DU, enseignante-chercheuse de NEOMA Business School, met en avant un compromis entre l’envie de co-localiser les activités d’une même entreprise et celle de s’approcher de clusters industriels. Elle montre comment la connectivité internationale des grandes villes influence les stratégies.

 

Dans notre paysage mondialisé, la localisation des entreprises internationales constitue une véritable décision stratégique qui peut impacter leur compétitivité. L’implantation géographique détermine les coûts de production, l’attractivité des talents ou encore, les risques naturels et sociopolitiques. Jusqu’à présent, les multinationales préfèrent disperser leurs activités pour bénéficier de divers avantages locaux. Mais cela augmente leurs coûts de coordination. Elles doivent donc trouver un équilibre entre le fait de regrouper leurs activités pour des avantages internes et celui de s'installer dans des clusters industriels pour profiter d’avantages externes.

 

L’étude menée par la chercheuse de NEOMA et ses co-auteurs s’est attachée à comprendre les décisions de localisation des différentes activités de la chaîne de valeur des multinationales. Comment celles-ci jonglent-elles entre les avantages internes et externes apportés par leur géolocalisation ? Comment la connectivité internationale de leur ville d’implantation influence-t-elle leur stratégie ?

 

Agglomération interne vs externe

Les chercheurs se sont intéressés à deux stratégies : l’agglomération interne et l’agglomération externe. Dans le premier cas, la multinationale regroupe plusieurs de ses activités au même endroit. Cela peut la rendre plus vulnérable, par exemple en cas d’interruption dans sa chaîne d'approvisionnement. Toutefois, cette approche renforce la communication et les flux de connaissances au sein de ses différents maillons. De plus, la diversité des activités regroupées et les coûts partagés permettent d’attirer, de retenir ou de réorienter plus facilement les travailleurs. Les frais liés au transport d’intrants sont par ailleurs réduits.

 

L’agglomération externe vise quant à elle à localiser certaines activités dans des clusters industriels.
Cela facilite l’accès à des fournisseurs spécialisés et à de la main d’œuvre qualifiée. Ce rapprochement engendre également des échanges avec des entreprises du même secteur qui font face aux mêmes problématiques. Pour les multinationales, cette stratégie peut néanmoins augmenter le risque de perdre des talents dans un cadre concurrentiel accru.

 

Au final, l’étude montre que ces deux stratégies s’opposent. En d’autres termes, il n’est pas intéressant pour une société de regrouper toutes ses activités près d’un cluster industriel. Auquel cas le transfert de connaissances internes est confronté à un risque plus élevé de diffusion non désirée vers des entreprises rivales.

 

Redistribution des cartes dans les villes mondiales

L'attraction des multinationales vers certains lieux dépend aussi de leur connectivité internationale. L’étude s’est concentrée uniquement sur les investissements de sociétés dans des villes mondiales.
Ces dernières sont de véritables pôles de commandement économique à l’image de Paris, New York ou Singapour.

 

L’étude montre que l’intégration de ces villes dans un réseau international réduit fortement l’importance de la proximité physique recherchée dans les deux stratégies susmentionnées. En effet, la connectivité mondiale facilite les flux de personnes, de connaissances et de services à travers le monde entier. Les grandes villes s’apparentent aujourd’hui à des clusters industriels géographiquement très étendus. Les multinationales n’ont donc plus vraiment besoin de se trouver à côté d'autres entreprises ou de regrouper toutes leurs activités pour bénéficier des avantages des grandes agglomérations.

 

L’importance du secteur d’activité

Les chercheurs notent que les effets de la connectivité des villes mondiales diffèrent selon le type d’activités menées par les multinationales. Pour les sièges sociaux et les activités de service comme la vente et le markéting, où les échanges sont principalement immatériels, la connectivité joue un rôle essentiel. Elle réduit les coûts associés à la coordination à distance et facilite les interactions avec des partenaires externes ou des unités internes éloignées. Les entreprises peuvent notamment opter pour des interactions temporaires, telles que des visites d'affaire, plutôt que de dépendre d'une agglomération interne plus coûteuse.

 

En revanche, la connectivité joue un rôle moins prépondérant dans les activités de production, comme la R&D et la fabrication. Le transfert de connaissances et de matières premières sur de longues distances est coûteux. Il nécessite aussi des échanges plus approfondis et intensifs. La proximité physique reste donc ici privilégiée.

 

Cette étude apporte de nouvelles pistes aux entreprises qui réfléchissent à la meilleure manière de minimiser leurs coûts, de maximiser leurs profits et leur compétitivité, en travaillant sur la répartition géographique de leurs activités.

Lire la suite...


Articles en relation