Valorisé à près de 55 Mrds€ et en croissance chaque année, le marché des voitures d'occasion en Europe est l'un des plus importants au monde. Cependant, avec plus d'opportunités, les acheteurs de voitures d'occasion doivent également faire face à plus de risques. carVertical, une entreprise de données automobiles, a conduit une étude approfondie sur ce sujet, interrogeant 178 concessionnaires européens (dont 61 Français) sur leurs importations de véhicules.
L'Allemagne, la
Belgique et les Pays-Bas sont les principaux pays d'importation de voitures
d'occasion pour la France
Les exportations et
importations de voitures sont essentielles au marché des voitures d'occasion en
Europe, et la France ne fait pas exception. D’après l’étude menée par
carVertical, 80% des concessionnaires de voitures d’occasion en France les
importent depuis d’autres pays.
Les voitures importées
diversifient souvent le marché, offrant plus de marques et de modèles, à des
prix compétitifs. Cependant, ces éléments dépendent fortement du pays d’origine
des voitures. Selon l'étude, les cinq principaux pays d'importation des concessionnaires
français sont l'Allemagne (72%), la Belgique (49%), les Pays-Bas (36%), la
Suède (28%) et l'Italie (25%), chacun ayant ses avantages et inconvénients.
Les risques liés aux
voitures importées varient en fonction des pays
Le climat, les
infrastructures et les habitudes de conduite varient d'un pays à l'autre, ce
qui peut engendrer des problèmes spécifiques lors de l'importation de voitures.
Par exemple, les véhicules en provenance d'Allemagne affichent souvent un
kilométrage élevé en raison d'une infrastructure routière de qualité permettant
aux conducteurs de parcourir de longues distances en peu de temps. La recherche
a révélé que 2,3% des voitures importées d'Allemagne en France ont subi une
altération de leur compteur kilométrique et que 78,3% ont des antécédents de
dommages, probablement liés aux distances parcourues.
En Belgique, il est obligatoire de
remettre un Car-Pass (certificat officiel qui garantit l'authenticité du
kilométrage) à chaque vente de voiture d’occasion, ce qui permet de réduire le
risque de fraude kilométrique. Cependant, 3,1% des voitures belges vérifiées présentent
tout de même des manipulations de compteur et 90,9% des véhicules présentent
des dommages antécédents. Ce taux est l’un des plus élevé parmi les principaux
pays exportateurs vers la France, et peut être lié aux mauvaises conditions
routières.
Pays-Bas : d'après les données de
carVertical, 2,7% des voitures importées des Pays-Bas en France ont des
compteurs manipulés et 74,5% étaient endommagées. Les voitures d'occasion
néerlandaises peuvent avoir davantage de dommages en raison du volume élevé de
véhicules utilisés pour de longs trajets, ainsi que du climat pluvieux du pays,
qui augmente les risques d'accidents de la route.
La géographie de la
Suède,
avec de longues distances entre les villes et des zones rurales peu peuplées,
peut contribuer au taux élevé de fraude kilométrique (2,1%), avec une moyenne
de 68 913 km manipulés par voiture. Par ailleurs, 7,5% des voitures vérifiées
ont subi des dommages.
En Italie, 4,1% des voitures
importées ont des compteurs trafiqués et 20,7% présentent des antécédents de
dommages. Les voitures italiennes sont plus sujettes aux fraudes kilométriques,
car les compteurs sont souvent manipulés pour répondre à la forte demande de voitures
abordables à faible kilométrage sur le marché français.
Selon Matas Buzelis,
expert automobile chez carVertical : « de nombreuses voitures d'occasion
sur le marché sont endommagées, ont un kilométrage manipulé ou d'autres
problèmes cachés, et chaque concessionnaire devrait avoir à cœur de vérifier
l'historique d’un véhicule avant de l'importer. Cela assurerait un marché de
l'occasion plus transparent où les acheteurs n'auraient pas à s'inquiéter des
problèmes cachés et où les vendeurs ne perdraient pas leur temps à masquer des
défauts. »
La plupart des
exportations de voitures françaises se dirigent vers l'Allemagne
L'exportation de
voitures d'occasion est également courante chez les concessionnaires français :
43% d'entre eux déclarent vendre des voitures à l'étranger. Les principales
destinations d'exportation sont l'Allemagne (16%), la Belgique (15%), l'Italie
(13%), les Pays-Bas (10%) et le Portugal (8%). Il est intéressant de noter que
certains des plus grands pays d'exportation et d'importation sont les mêmes.
Matas Buzelis conclut : « de nombreux acheteurs privilégient les voitures d'Allemagne ou de France, mais avec la fréquence élevée d’importation et d’exportation, une voiture d’occasion achetée en Allemagne peut en réalité venir initialement d’un autre pays. Un rapport d'historique permet notamment de révéler des informations essentielles telles que les lieux où le véhicule a été enregistré, ses contrôles techniques, ses changements de propriétaire, etc. ».