Le LABoratoire Economique du Logement (LABEL), cellule économique de la FNAIM, publie sa nouvelle étude sur le "Logement en France et en Europe".
Un panorama exhaustif du logement
sur l'année 2023, rassemblant toutes les données pour comprendre le marché :
nombre de transactions, constructions neuves, volumétrie et ventilation des
types de logements dans les parcs privés et publics, logements vacants,
évolution des prix et loyers, volumes de crédits, montant des aides...
L’occasion
également de situer le marché hexagonal parmi les marchés immobiliers de nos
voisins européens.
Le
parc de logements et son évolution
Au 1er
janvier 2023, le parc de logements compte 36,8 millions de logements en France
métropolitaine. 82% de ces logements sont utilisés comme résidences
principales, 10% comme résidences secondaires et 8% sont vacants. La part des
logements vacants dans le parc s’est stabilisée depuis 2017 après 10 ans de
hausse, et diminue même très légèrement en 2023. Dans ce domaine, la France se
situe dans la moyenne des pays d’Europe de l’Ouest, dont les taux de logements
vacants sont très disparates. En France, 3,5% des logements sont vacants depuis
au moins 2 ans au 1er janvier 2021.
En
France, 55% des logements sont des maisons, soit davantage que dans une
majorité des pays d’Europe. Si la mobilité résidentielle est très variable
selon la localisation et le statut d’occupation des logements (propriétaires ou
locataires), la moitié des ménages habitent dans leur résidence principale
depuis au moins 10 ans.
Après
avoir longtemps augmenté, le taux de propriétaires occupants baisse depuis 2014
(malgré le vieillissement de la population), pour atteindre à 57,2% en 2023. Ce
taux se situe dans la moyenne européenne, avec généralement davantage de
propriétaires en Europe du Sud qu’en Europe du Nord. Le taux de propriétaires
est toutefois nettement inférieur à la moyenne nationale dans les 10 plus
grandes villes de France, avec par exemple 33,4% à Paris et 27,5% à Strasbourg.
Concernant
le marché locatif privé, la forte hausse de la part des logements meublés est
notable ces dernières années, particulièrement dans les grandes villes. Cette
part est passée de 14,2% en 2006 à 26,7% en 2020 à Paris, où la proportion de
meublés est deux fois supérieure à la moyenne nationale.
La
dynanique du marché de l’ancien
Après une baisse de 5,1% en 2021 lié à la dégradation de l’environnement économique (inflation, hausse des taux d’intérêt), le nombre de transactions dans l’ancien a chuté de 22,1% en 2023 pour atteindre
869 000 sur l’ensemble de l’année. Le
niveau de ventes est à peine supérieur à celui enregistré en 2016 (soit 843 000
transactions).
Les prix
ont entamé leur baisse en 2023 (-1%) avec une baisse légèrement plus accentuée
pour les maisons (-1,1%) que pour les appartements (-0,8%). Les villes qui
avaient le plus augmenté sont davantage touchées par cette baisse (-2,1% à
Paris, -3,3% à Bordeaux, -2,7% à Nantes).
Depuis 10 ans, les prix de l’immobilier ont beaucoup progressé en Europe, et notamment en Irlande et au Portugal ; en France la hausse sur 10 ans est de +27,7%. Toutefois, dans la moitié des pays observés, les prix sont en baisse sur un an, avec de fortes disparités. Sur un an, l’évolution des prix en France
(-1%) se
situe dans la moyenne européenne. Concernant les capitales et grandes villes,
c’est à Berlin, Amsterdam, Dublin et Copenhague que les prix ont le plus
augmenté sur 10 ans. Les prix à Paris, bien qu’en baisse sur un an, restent
nettement plus élevés que dans les autres capitales européennes. Comme pour les
pays, le prix des logements est en baisse sur un an dans la moitié des
capitales. La forte proportion de crédits à taux variables dans certains pays
provoque des difficultés en cette période de hausse des taux.
Marché
du neuf
En lien
l’environnement économique (forte hausse des taux d’intérêts), la construction
de logements neufs a chuté de -24,3% en 2023, à 295 300 logements contre 390
100 en 2022. Le nombre de mises en chantier pour 1 000 habitants varie de 3 en
Bourgogne-Franche-Comté à 7 en Corse. Il est un peu plus dynamique dans
l’Ouest, et dans les Alpes. De plus, le nombre de mises en chantier par
habitant en France reste supérieur à la moyenne européenne surtout si on prend
en compte sa croissance démographique qui s’essouffle, ce qui amoindrit les
besoins en logements. Le taux de fécondité est en effet en baisse continue en
France depuis 2010, en passant de 2,01 enfants par femme à 1,68 en 2023, tandis
que le nombre de décès augmente.
Marché
du crédit immobilier
En
France, les ménages sont dans la moyenne européenne en termes d’endettement,
mais cet endettement français augmente alors qu’il stagne ou baisse dans les
autres grands pays européens. Cette hausse de l’endettement, liée à la
dynamique passée du marché immobilier, a préoccupé les autorités, qui avaient
mis en place des restrictions de crédit immobilier à partir du 1er janvier
2021. Il s’agissait notamment de freiner la hausse de la durée des crédits et
de l’endettement des ménages.
Si les
taux d’intérêt des crédits immobiliers ont battu un record à la baisse en 2021,
avec une moyenne de 1,14%, selon la Banque de France, ils sont repartis à la
hausse en 2022, avec une moyenne de 1,47%, et ont nettement accéléré en 2023
avec une moyenne annuelle de 3,01%. La durée moyenne des crédits a légèrement
augmenté, et atteint 22 années en 2023.
La
politique du logement
Les aides
au logement ont augmenté en 2022, pour représenter 41,5 Mrds€. Les prélèvements
sur le logement ont très légèrement baissé pour atteindre 96,7 Mrds€. La part
des prélèvements liés au logement dans les prélèvements obligatoires atteint
8,1% en 2022, contre 8% en 2021.
L’étude contient également un focus sur l’activité immobilière, les dépenses courantes de logement, les loyers, les bailleurs (27% des bailleurs particuliers sont non imposables) et les impayés relatifs notamment aux baux d’habitation.