Le point de vue de Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM
Ce n’est pas certain. Il ne faut jamais exagérer l’influence du politique sur l’évolution des actions. Dans les six mois suivant l’élection de Trump en 2016, le S&P 500 a augmenté de 12,1%. C’est une bonne performance. Biden a toutefois fait mieux avec une progression de 24,1% de l’indice. D’autres facteurs jouent: la politique monétaire, les résultats d’entreprises, le niveau du dollar entre autres. La bonne nouvelle, c’est qu’une présidence Trump va être synonyme de baisse de la fiscalité pour les entreprises américaines, avec un impôt sur les sociétés qui pourrait tomber à 15%. Tout l’inverse de ce que la candidate démocrate souhaitait faire. Si l’effet est similaire à la baisse décidée en 2017 sous la première présidence Trump, cela devrait accélérer les investissements des entreprises…en particulier dans l’IA! On peut donc s’aventurer à considérer que ce sera positif pour la bourse américaine et que l’effet pourrait même être amplifié par la baisse des taux de la Réserve Fédérale qui ne devrait pas être entravée, dans l’immédiat, par la victoire du Républicain.
Une certitude: la volatilité va être présente dans les jours et les
semaines à venir. Il peut y avoir encore du flottement autour des résultats en
raison d’habituels litiges judiciaires. Il est probable qu’il faille attendre
encore quelques jours avant de savoir la composition exacte du Congrès. Par
ailleurs, la géopolitique pourrait revenir sur le devant de la scène
rapidement. La période de transition aux États-Unis, pendant laquelle le
sortant est un lame duck (canard boiteux du fait de son incapacité à être
vraiment opérationnel) pourrait inciter des États en froid avec les États-Unis
à agir préventivement avant que Trump n’entre en fonction.