Le sexisme demeure un frein dans
l’entrepreneuriat des femmes selon une enquête conduite par Initiative
Ile-de-France dans le cadre du concours « Créatrices d’Avenir »
- 51% des femmes
entrepreneures ont déjà été victimes de discriminations liées à leur genre.
- 67% d’entre elles ont dû faire face à des stéréotypes sexistes, 58% à des commentaires déplacés et 7% à des situations de harcèlement sexuel.
- Plus de 40% des femmes entrepreneures estiment que leur genre constitue un handicap auprès de leurs interlocuteurs.
Si l’entrepreneuriat
est généralement associé à des valeurs d’autonomie, d’indépendance,
d’émancipation, de fierté et de progrès, indépendamment de l’origine, de l'âge,
du parcours et du territoire, il n’échappe cependant ni aux préjugés, ni aux
stéréotypes sexistes et discriminations de genre qui perdurent à tous les
niveaux de notre société.
Tel est l’enseignement
de l’enquête-flash menée dans le cadre de l’édition 2024 du concours «
Créatrices d’Avenir » par le réseau associatif Initiative Ile-de-France, auprès
de 755 femmes entrepreneures.
En complément de sa
mission de valorisation et de promotion de l’entrepreneuriat des femmes, le
dispositif « Créatrices d’Avenir » vise aussi à identifier les freins et
proposer des leviers d’action permettant de stimuler un véritable vivier de
croissance pour l’économie. Et de construire un monde où le genre ne serait
plus un critère pour oser entreprendre et réussir.
En 2024, le sexisme
n’épargne pas l’entrepreneuriat et demeure un obstacle tenace
Un « score » sans appel
: 51% des femmes entrepreneures, soit plus de la moitié des personnes
interrogées, déclarent avoir déjà été confrontées à des obstacles ou
discriminations directement liés à leur genre. Parmi elles, près de 70% ont dû
faire face à des stéréotypes sexistes, près de 60% à des commentaires déplacés
et 7% à des situations de harcèlement sexuel !
Le phénomène est tel
que plus de 4 entrepreneures sur 10 (42%) estiment que leur genre constitue un
handicap auprès de leurs partenaires de business (clients, prospects,
investisseurs, partenaires commerciaux), voire un frein dans le développement
de leur projet d’entreprise. Un vrai signal d’alarme pour l’entrepreneuriat en
France, pourtant souvent présenté comme une source d’affranchissement et
d’empowerment individuel.
Lutter concrètement
contre les déséquilibres de genre grâce à des accompagnements personnalisés
Selon l’étude, l’une
des solutions attendues pourrait consister en un renforcement des
accompagnements dédiés aux femmes entrepreneures. 52% d’entre elles appellent à
davantage d’aides à la création-reprise d’entreprise, tandis que pas moins de
88% estiment qu’il faut renforcer des programmes de soutien pour répondre
spécifiquement à leurs besoins.
Quelles formes
pourraient prendre ces différents types d’accompagnement ? Les femmes
entrepreneures plébiscitent un appui d’ordre financier (81%), une aide au
montage de projet (79%), ou encore un soutien à la mise en réseau (67%). Autant
de mesures et leviers concrets qui permettent de favoriser la création-reprise
d’entreprise par des femmes, encore sous-représentées dans la dynamique
entrepreneuriale (35% de femmes soutenues par le réseau Initiative
Ile-de-France en 2023 et 33,8% de femmes créatrices d’entreprise à l’échelle
nationale en 2023).
Créatrices d’Avenir, un
engagement fort pour booster l’entrepreneuriat des femmes en Ile-de-France
Plus que jamais le
développement de l’entrepreneuriat passe par un objectif de réelle mixité, et
donc une véritable volonté de booster l’expression du talent entrepreneurial
des femmes et de le faire éclore dans les meilleures conditions.
Une mission dans
laquelle est fortement engagé le réseau Initiative Ile-de-France à travers «
Créatrices d’Avenir ». Lancé en 2011, « Créatrices d’Avenir » est un dispositif
de sensibilisation, de valorisation et de soutien dont l’objectif est
d’encourager les femmes qui font le pari de l’entrepreneuriat, qu’elles soient
en phase d’amorçage ou de développement de leur activité.
Plus qu’un concours, «
Créatrices d’Avenir » est un véritable levier d’accompagnement. Du lancement de
l’appel à candidatures jusqu’à la cérémonie de remise des prix récompensant les
parcours et projets les plus inspirants, les candidates entrent dans un
programme d’accompagnement complet : informations sur les aides disponibles à
la création-reprise d’entreprise, conseils en stratégie, recommandations sur
leur projet entrepreneurial, coaching, formation au pitch et à la prise de
parole, mise en réseau, accès à des solutions de financement (prêts d’honneur,
aides du Conseil régional, outils financiers portés par Bpifrance), etc.
Depuis son lancement, «
Créatrices d’Avenir » a enregistré, étudié et challengé 4 000 candidatures,
sélectionné 200 finalistes et récompensé 80 lauréates. Ces dernières profitent
chaque année de dotations à hauteur de 60 000 € mobilisées auprès des partenaires
publics et privés du programme. Des dotations en numéraire, mais aussi en
accompagnement (visibilité, conseils et coaching, billets d’avion, mise en
réseau…) en fonction des besoins de chaque dirigeante d’entreprise. Les
lauréates tirent également parti de l’important réseau de partenaires
d’Initiative Ile-de-France, organisateur du programme, et rejoignent la
communauté active et solidaire des « Créatrices d’Avenir ».
« Certes, on constate une évolution positive de l’engagement entrepreneurial des femmes mais celle-ci n’est pas assez rapide. Car si de plus en plus de femmes passent à l’action, brisent le « plafond de verre », développent leur propre confiance et osent se lancer dans l’entrepreneuriat, cette enquête montre aussi que le sexisme perdure et que nous devons continuer d’agir pour changer les regards et les mentalités. Par le dispositif Créatrices d’Avenir, nous voulons, avec tous les partenaires engagés à nos côtés, intensifier les actions et favoriser une représentation équilibrée des femmes dans l’entrepreneuriat avec l’objectif de faire bouger les lignes de la société et de faire reculer les inégalités de genre », conclut Francine Savidan, présidente d’Initiative Ile-de-France.