Pact’Alim,
souligne la complexité de la réglementation européenne CSRD (Corporate
sustainability reporting)* pour les PME et ETI de l’alimentation. En
écho aux propositions formulées par le Premier ministre de décaler les dates
d’entrée en vigueur de la CSRD, l’association appelle à adapter les échéances
et propose de renforcer l’accompagnement des PME et ETI face à cette directive
ambitieuse, qu’elle juge nécessaire mais complexe et lourde à mettre en œuvre.
C’est pourquoi Pact’Alim, porte-parole des PME et ETI de l’Alimentation, dans
le cadre de sa mission d’accompagnement des transitions, met en place une démarche
collective visant à poser un premier socle de la CSRD pour le secteur de
l’alimentation afin d’aider les PME et ETI à mettre en œuvre leur reporting extra
financier.
La nouvelle
réglementation européenne élargit considérablement le nombre d’entreprises
concernées par les obligations de reporting extra financier. De nombreuses ETI
et PME seront désormais soumises à ce cadre réglementaire exigeant.
Si nous saluons
l’objectif de la CSRD de favoriser l’accélération des stratégies de transition
des entreprises, il est néanmoins nécessaire de laisser le temps aux acteurs,
en particulier les plus petits, de s’adapter à cette réglementation complexe,
comme l’a suggéré le Premier ministre dans une interview le 20 octobre.
Pact’Alim appelle les pouvoirs publics à une mise en œuvre progressive lors des
premiers mois d’application de la directive.
Pour permettre la bonne
application de ces nouvelles obligations complexes et exigeantes, les
entreprises ont également besoin d’être accompagnées.
Accompagner les PME et
ETI dans l’application de la CSRD : le projet collectif de Pact’Alim
pour le
secteur alimentaire
Pact’Alim a décidé de
lancer une démarche collective visant à faciliter la bonne intégration de ces
nouvelles obligations par les PME & ETI de l’alimentation. Ce projet
permettra aux entreprises d’aller plus vite dans la compréhension de la
réglementation et la mise en œuvre de la CSRD.
Cette approche
collective vise à poser un premier socle commun pour l’industrie alimentaire,
sur lequel les entreprises pourront s’appuyer afin de réaliser leur propre
stratégie de transformation et de reporting. Cette démarche porte notamment sur
l’identification des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance
affectant leur performance et leur pérennité mais aussi des impacts de leurs
activités sur l’environnement et la société, afin d’accélérer l’intégration de
pratiques durables.
Karima Kaci, Directrice
générale de Pact’Alim, souligne : « Au-delà du reporting extra financier,
cette démarche portée par Pact’Alim a pour ambition de transformer les
exigences de ce nouveau cadre réglementaire en opportunités de transformation
pour les entreprises et de contribuer à l’indispensable transition
environnementale de l’industrie alimentaire que Pact’Alim appelle de ses vœux.
Pour réussir cette transition environnementale, les PME et ETI de
l’alimentation ont besoin d’une meilleure répartition de la valeur, de sorte à
permettre un prix juste et rémunérateur pour les entreprises comme pour nos
partenaires de l’amont agricole. Ces entreprises transformatrices des filières
agricoles et de la pêche, confrontées à la baisse continue de leur valeur
ajoutée depuis 15 ans, doivent aujourd’hui relever de nombreux défis : la
modernisation, la décarbonation, la sobriété hydrique, l’attractivité métier,
la compétitivité à l’échelle internationale ».
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*La directive « Corporate sustainability reporting » (CSRD)
Adoptée en 2022 par le
Parlement européen, et transposé au niveau français par ordonnance en décembre
2023, la CSRD fixe de nouvelles normes et obligations de reporting
extra financier pour les entreprises dans le but de :
- Guider ces
entreprises dans la mise en place de leur stratégie de transition, en
focalisant leurs actions sur les sujets les plus prioritaires pour elles
- Rediriger les flux
d’investissements vers les entreprises « durables »
- Harmoniser à
l’échelle européenne les rapports de durabilité pour en faciliter l’analyse et
la comparabilité.
L'application de la directive européenne CSRD se fait en 3 temps selon les entreprises concernées
- 1er janvier 2024 pour
les entreprises de plus de 500 salariés et 50 millions de chiffre d’affaires
- 1er janvier 2025 pour
les entreprises remplissant 2 des critères suivants : plus de 250 salariés,
plus de 50 millions de chiffre d’affaires, plus de 25 millions de total de
bilan
- 1er janvier 2026 pour les PME cotées en bourse.