Connexion
/ Inscription
Mon espace
Tribunes & Témoignages
ABONNÉS
Partager par Linked-In
Partager par Xing
Partager par Facebook
Partager par email
Suivez-nous sur feedly

[Tribune] De la stratégie à l'action : comment la COP16 peaufine l'agenda biodiversité de Kunming-Montréal ?

L’analyse de Paul Jardel ,consultant RSE chez Bartle.

 

Comme pour les COP sur le climat, la première phase de cette COP, qui se tient à Cali en Colombie, vise à établir un cadre global ambitieux : le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, adopté lors de la COP15 est souvent comparé aux accords de Paris pour le climat. Ce cadre fixe des objectifs clés, comme protéger 30% des terres et des océans d'ici 2030.

 

Selon Paul Jardel : « Le véritable défi commence maintenant. La COP16 marque le moment où les pays doivent faire état de leurs progrès vers ces objectifs, démontrant leur capacité à transformer des engagements en actions concrètes. Il s'agit également d'accélérer le déblocage des financements nécessaires pour permettre une mise en œuvre effective des mesures de préservation. Définir un cadre non contraignant est à la portée de tous, mais l'enjeu réside dans son application. »

 

Quelques autres de ses convictions

 

1/ Suivi du cadre mondial

Les discussions se concentreront sur l'évaluation des progrès réalisés dans la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité. Ces échanges visent à ajuster les politiques et mobiliser des ressources pour atteindre les objectifs globaux d'ici 2030.

« Le suivi du cadre mondial risque d’être un sujet épineux du fait du peu de pays venant avec une stratégie et un plan d’action national. Selon Courrier International, seuls 25 pays ont publié leur “stratégie et plan d’action nationale pour la biodiversité” depuis la dernière COP15 en 2022… 3 pays du G7 ont publié. Dix-sept pays hébergent à eux seuls 70 % de la biodiversité mondiale. »

 

2/ Le rôle des entreprises

Les entreprises sont en effet confrontées à la nécessité d’intégrer la biodiversité tout au long de leur chaine de valeur, notamment à travers l’adoption de pratiques durables de leur approvisionnement, jusqu’à la fin de vie de leurs produits. Il ne s'agit plus seulement de limiter les impacts négatifs des activités économiques sur les écosystèmes, mais aussi de contribuer activement à leur préservation. 

« Le secteur privé doit devenir un acteur clé dans l’atteinte des objectifs mondiaux de protection de la biodiversité notamment via des engagements concrets en matière de réduction des émissions de carbone, de gestion des ressources naturelles et d’innovation pour des modèles économiques plus durables. Il faut que la COP permette de développer des outils facilitant le travail d’approche par les risques des entreprises. »

 

3/ L’obtention des financements  

Les discussions sur le financement se concentreront sur la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal. Les débats porteront notamment sur le rôle du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et les initiatives pour créer des mécanismes financiers innovants, tout en abordant des propositions de comités permanents pour soutenir ces efforts financiers.

« Deux sujets, tout aussi important l’un que l’autre concernant l’obtention de financement : L’abondement du fonds destiné à la protection de la nature, encore une fois les pays développés devront mettre en œuvre concrètement le financement de ce fonds à la mesure des montants promis il y a deux ans.  La valorisation des services écosystémiques qui permettra de reconnaître, mesurer et intégrer les bénéfices que la nature apporte à l’économie et au bien-être humain. Cela encouragera des financements pour la préservation et la restauration des écosystèmes, en favorisant l’usage durable des ressources. »

 

4/ Solutions fondées sur la nature

Les discussions sur les solutions fondées sur la nature porteront sur leur rôle dans l'atténuation et l'adaptation aux changements climatiques, ainsi que sur la protection de la biodiversité. Ces solutions incluent des approches comme la restauration des écosystèmes, l'agriculture régénératrice et la gestion durable des forêts, avec l'objectif de générer des bénéfices à la fois pour la nature et pour les populations humaines.

« Les solutions fondées sur la nature représentent une grande opportunité d'adaptation au changement climatique notamment via le financement de fonds dédiés spécifiquement à la recherche dans ce secteur. Cependant, la recherche à ce sujet reste encore trop faible, les solutions fondées sur la nature doivent être financées à la fois par le public et par le privé pour établir des standards communs et mesurer les impacts réels ! »

Lire la suite...


Articles en relation