Confrontés
à une augmentation de leur charge de travail, les salariés français donnent la
priorité au développement de leurs compétences
• Près des deux tiers des salariés dans le
monde (62%) déclarent avoir connu d’importants changements dans leur travail en
2024, dont 48% en France.
• Près de la moitié des collaborateurs (45%),
tant au niveau mondial qu’en France, estiment que leur charge de travail a
considérablement augmenté au cours des 12 derniers mois.
• A l’échelle mondiale, plus d’un quart des
travailleurs (28%) envisagent de quitter leur emploi au cours des 12 prochains
mois, une proportion plus élevée que lors de la « Grande Démission » en 2022
(19%) ; en France, ils sont 20%.
• Seulement 43% des
salariés français considèrent que leur employeur fait suffisamment d’efforts
afin de développer les compétences qui leur seront utiles demain pour leur
carrière. Cela est particulièrement déterminant pour ceux qui envisagent de
partir : près des trois quarts (72%) déclarent que l’offre de formation
proposée par leur entreprise actuelle est un facteur clé dans leur décision de
changer d'emploi.
• Plus de la moitié (52%) des travailleurs
français n’ont jamais utilisé l’IA Générative dans le cadre professionnel.
C’est très au-dessus de la moyenne internationale de l’enquête (37%).
• Pami ceux qui l’utilisent quotidiennement,
74% s’attendent à ce qu’elle améliore leur efficacité au travail au cours des
12 prochains mois.
• La proportion de salariés en France
disposant d’un salaire suffisant pour couvrir leurs besoins a progressé (38%
contre 34% en 2023). Cependant, 52 % se disent être toujours sous pression
financière.
Dans un contexte encore
marqué par des tensions sur le marché de l’emploi, les salariés ont un rapport
au travail qui s’améliore sur certains aspects. Ils semblent prêts aux
transformations que traversent aujourd’hui les organisations, tout en exprimant
de nouvelles attentes. Tels sont les principaux enseignements de l’étude Global
Workforce Hopes and Fears 2024 de PwC qui analyse les attitudes et
comportements de plus de 56 000 salariés issus de 50 pays et territoires, dont
plus de 2 000 Français.
Des collaborateurs
surchargés de travail
Au cours des 12
derniers mois, près des deux tiers des salariés dans le monde (62%) et 48% en
France estiment avoir connu d'importants changements dans leur travail.
L’augmentation de la charge de travail apparaît comme l’évolution principale :
45% des travailleurs en France et dans le monde déclarent avoir constaté une
hausse significative de leur charge de travail, un constat encore plus marqué
chez les membres de la Génération Z (55% en France). De plus, 40% dans le monde
et 34% en France notent que leurs responsabilités quotidiennes ont changé de
manière importante ou très importante.
Le changement est
désormais perçu par les collaborateurs comme un continuum, plutôt qu’un
événement exceptionnel. Ainsi, 76% d’entre eux (77% au niveau mondial) se
disent prêts à s’adapter à de nouvelles méthodes de travail. Un taux très élevé
qui impose aux dirigeants de les engager davantage afin de transformer cette
envie en réalité.
Les collaborateurs
français se sentent trop peu associés aux décisions qu’ils ne comprennent pas
toujours. En effet, bien que 42% d’entre eux se déclarent prêts à connaître de
nouveaux changements, 76% estiment que les transformations sont généralement mal
expliquées. Cela met en lumière un enjeu majeur lié à la conduite des
transformations et à la mise en place des dispositifs de « conduite du
changement ».
« Les enjeux liés à la
charge de travail concernent aujourd’hui toutes les organisations, en raison
d’une intensification croissante de l’activité. Pour répondre à cette
problématique majeure, plusieurs leviers doivent être activés, tels que
l'organisation du travail, le management ou encore la simplification des
processus. Clarifier les rôles de chacun, réimaginer les rituels de travail,
renforcer les pratiques des managers, les positionner comme « manager-ressource
» et les doter des outils nécessaires pour réguler la charge du travail font
partie des mesures à mettre en œuvre » précise Bouchra Roby, associée Workforce et
Transformation RH de PwC France et Maghreb.
De fortes attentes en
matière d’équité des rémunérations
Malgré le rythme des
changements, des signes d'optimisme et d'engagement au travail apparaissent.
A
l’échelle mondiale, 74% des collaborateurs se déclarent satisfaits de leur
travail, en augmentation de
3 points par rapport à 2023 (71%). En France, 72% des
salariés partagent ce sentiment, et seulement
5% se disent très insatisfaits,
des chiffres stables par rapport à l’année précédente.
Cependant, la
rémunération reste désalignée par rapport aux attentes des travailleurs,
particulièrement en France. Parmi ceux qui considèrent la rémunération
équitable comme importante, 36% estiment que leur salaire est inéquitable,
contre 25% au niveau mondial.
En un an, la pression
liée au coût de la vie s’est légèrement atténuée, tant en France qu’à l’échelle
mondiale. 38% des salariés français affirment disposer de suffisamment d’argent
à la fin du mois pour épargner et dépenser dans des loisirs, une augmentation
de 4 points par rapport à 2023 (34%). Au niveau mondial, cette proportion
atteint 45%, en hausse de 7 points (38%). Toutefois, 60% des collaborateurs
français continuent de ressentir un stress financier, contre 52% dans le monde.
Les salariés français
accusent un retard dans l’adoption de l’IA Générative
Face à une pression
croissante au travail, les salariés se tournent vers les nouvelles technologies
émergentes, telles que l'IA Générative, pour les aider. Les collaborateurs
français se disent prêts à adopter cette technologie, convaincus de ses gains en
termes d’efficacité. Ainsi, 74% d’entre eux (contre 82% à l’échelle mondiale)
qui l’utilisent quotidiennement s’attendent à ce qu’elle rende leur travail
plus efficace au cours des 12 prochains mois. Cependant, ils sont 52% (contre
37%) à n’avoir jamais utilisé l’IA dans le cadre professionnel, et seuls 6%
l'utilisent quotidiennement, avec une proportion de 11% chez les membres de la
Génération Z.
Par ailleurs, les
Français se montrent moins optimistes quant aux bénéfices que l’IA Générative
peut apporter à leur développement de carrière, ce qui pourrait freiner son
adoption par rapport au reste du monde. En effet, 64% des utilisateurs (contre
76% au niveau mondial) s'attendent à ce que cette technologie entraîne des
hausses de salaires, 60% (contre 72%) pensent qu’elle améliorera la qualité de
leur travail et 59% (contre 73%) estiment qu’elle les aidera à être plus
créatifs.
Le développement des
compétences : un impératif pour attirer et fidéliser les talents
Les collaborateurs
placent le développement de leurs compétences au cœur de leurs attentes. Ainsi,
plus d'un quart d’entre eux dans le monde (28%) envisagent de quitter leur
emploi au cours des 12 prochains mois, un pourcentage nettement supérieur à
celui observé lors de la "Grande Démission" en 2022 (19%). Parmi eux,
plus de deux tiers affirment que le développement de leurs compétences est un
facteur clé dans leur décision de rester ou de changer d’employeur. En France,
parmi les 20% de salariés (contre 22% en 2023) qui se disent prêts à changer
d’emploi, 72% estiment que l’offre de formation proposée par leur entreprise
est un facteur déterminant dans leur décision. Or, à peine 43% considèrent que
leur employeur fait suffisamment d’efforts pour renforcer les compétences qui
seront utiles demain à leur carrière.
L'impact de l'IA sur le
développement des compétences suscite un intérêt croissant : 76% des
utilisateurs dans le monde et 62% en France pensent qu'elle créera des
opportunités pour acquérir de nouvelles compétences au travail. Les employeurs
devront, en revanche, investir massivement dans l’accès à cette technologie et
dans la formation. Parmi les salariés qui n'ont pas utilisé l'IA Générative au
travail au cours des 12 derniers mois, un tiers à l’échelle mondiale (33%)
estiment qu’elle n’est pas applicable à leur fonction, 24% n'y ont pas accès et
23% ne savent pas comment l’utiliser.
« La technologie transforme profondément la manière dont le travail est effectué et les compétences recherchées par les employeurs. En conséquence, les salariés accordent une importance croissante aux organisations qui investissent dans le développement de leurs compétences afin de rester performants et de continuer à progresser au sein d’un monde numérique. Les entreprises, quant à elles, doivent être proactives dans leurs programmes de développement des compétences, en priorisant l’expérience collaborateur et en faisant preuve de transparence. En effet, lorsque vous engagez votre main-d'œuvre de manière significative, elle devient un véritable moteur de transformation réussie », conclut Nicolas Bourgeois, associé Workforce chez PwC France et Maghreb.