Après les baisses de juin et septembre, la Banque Centrale Européenne (BCE) a annoncé une nouvelle diminution de 0,25% de ses taux directeurs. Ce mouvement accompagne une baisse généralisée de l’inflation dans la zone euro et devrait continuer à accroître les capacités d’accès à la propriété des Français, et notamment les primo-accédants.
«
L’inflation sur un an dans la zone euro est descendue en septembre sous
les 2% (à 1,7% exactement selon Eurostat). En France, selon l’Insee, les prix à
la consommation ont baissé de 1,2% entre août et septembre et l’inflation sur
un an s’affiche à 1,1%. Il est donc primordial pour soutenir l’économie et
relancer la croissance, que la BCE agisse sur ses taux », précise Caroline
Arnould, Directrice Générale de CAFPI.
Cette
nouvelle baisse des taux de la BCE a été anticipée par les banques qui
continuent au fil des mois de proposer des taux de plus en plus bas, pouvant
atteindre jusqu’à 3,44% sur 20 ans en ce mois d’octobre.
En
parallèle l’OAT 10 ans (le taux auquel l’État emprunte) a également baissé,
atteignant
2,9% aujourd’hui contre 3,54% en juillet. Les banques retrouvent des
conditions favorables pour octroyer des crédits au meilleur prix, d’autant que
le retour de la concurrence entre les établissements bancaires joue à plein.
Le
retour des primo-accédants
Cette
baisse des taux de crédit immobilier favorise le retour des primo-accédants.
Selon les chiffres de la Fédération bancaire française, la production de crédit
immobilier repart à la hausse, avec 11,3 Mrds€ accordés en juillet, contre 8,1
Mrds€ en mai. « Chez CAFPI, nous constatons évidemment cette hausse de la
production. Nos courtiers ont monté depuis le début de l’année
35% de dossiers
en plus qu’en 2023 », ajoute Caroline Arnould.
Selon
les derniers chiffres de la Banque de France, les primo-accédants
représentaient à fin juillet la moitié de la production de crédit.
La
baisse de l’apport ouvre plus grandes les portes de l’emprunt
Autre
conséquence de la baisse des taux en cours, les banques ont assoupli leurs
exigences en matière d’apport personnel. « En 2023, on a vu des
établissements demander jusqu'à 25% d’apport, ce qui a été un frein pour de
nombreux acquéreurs potentiels, en particulier les primo-accédants »,
souligne Caroline Arnould.
Le
niveau des taux et de l'inflation contribue à l'allègement des critères de
financement. Ainsi, les banques acceptent désormais des apports plus modestes,
souvent autour de 10 à 15 % du prix d'achat, même si sur septembre la moyenne
reste à 21%.
Dans
le même temps, la part des primo-accédants pouvant emprunter s’est élargie en
un an, leurs revenus moyens passant de 51 030 à 48 973€. « Pour un
achat équivalent, en un an, les primo-accédants ont eu à emprunter à peine 1
000€ de moins en moyenne, mais, en parallèle, les exigences sur l’apport ont
été considérablement assouplies », illustre-t-elle. En effet, l’apport a
diminué de près de 10 000€ entre septembre 2023, et septembre 2024.
«
Les agents immobiliers ont aujourd’hui en stock des biens à la vente depuis
plusieurs mois, sur lesquels il existe des marges de négociation. Avec les
conditions de crédit actuelles, les primo-accédants ont tout intérêt à se
lancer dans leur projet immobilier avec ces atouts en main », conclut Caroline
Arnould.