La mobilisation collective se renforce autour du projet de transformation de Bergère de France en Scop grâce aux banques prêtes à soutenir le projet de reprise.
Les banques, le Conseil régional Grand Est, le
GIP Objectif Meuse et le Mouvement des Scop et des Scic sont tous derrière les
salariés de l’entreprise familiale de fabrication de laine pour sauver les 70
emplois et un savoir-faire français de près de 80 ans.
Ce 15 octobre, les
banques, dont le Crédit Coopératif, le Crédit Agricole et Socoden, se sont
prononcées de manière favorable pour le financement de la transformation de
Bergère de France en Société coopérative et participative (Scop). Le projet
s’appuie également sur les aides des collectivités locales et régionales, à
savoir le Conseil régional Grand Est et le GIP Objectif Meuse.
Le 20 septembre
dernier, pour sauvegarder l’entreprise, véritable institution de la fabrication
de laine en France, les salariés, accompagnés par l’Union régionale des Scop du
Grand-Est, ont déposé une offre de reprise en Scop.
Ce projet de reprise est mené par 57 associés salariés, dont un comité de direction composé de l’ancien directeur commercial, la responsable production, la responsable de la création des modèles et le responsable financier.
Le 18 octobre prochain,
le tribunal de commerce de Bar-le-Duc étudiera cette offre de reprise. Le
projet de coopérative est basé notamment sur une restructuration de
l’entreprise ainsi que la mise en place d’une stratégie commerciale et
digitale. Il permettrait de maintenir dans la région le dernier fabricant
français de laine à tricoter, installé dans la Meuse au cœur de la Lorraine
depuis 1946 tout en conservant 70 emplois locaux garants du savoir-faire
artisanal sur ce territoire rural.
En avril dernier à la
demande de Bergère de France, en cessation des paiements, le tribunal de
commerce de Bar-le-Duc avait prononcé l’ouverture d’une procédure collective.
En juillet, le tribunal avait autorisé la poursuite de l’activité pendant 3
mois supplémentaires.
« Le soutien du projet
par les banques est un signal fort envoyé pour l’avenir de cette entreprise
française historique. Si elle a traversé plusieurs crises, elle peut être
capable d’écrire une nouvelle page de son histoire en s’appuyant sur la
mobilisation du collectif et la détermination de ses salariés », déclare Fatima
Bellaredj, déléguée générale de la Confédération générale des Scop et des Scic.
A l’instar de Duralex,
pour l’élaboration d’un projet économique et financier solide en mesure de
convaincre l’ensemble des partenaires financiers, les salariés ont bénéficié de
l’accompagnement du Mouvement Scop et Scic ainsi que du soutien de Socoden, société
financière du Mouvement.
« Bergère de France
n’est pas un cas isolé et elle illustre à quel point le maintien de nos
industries et nos savoir-faire en France est primordial pour ce territoire. La
transformation en Scop est une véritable opportunité pour les salariés associés
de relancer une entreprise qu’ils connaissent mieux que personne. Notre soutien
à la construction de ce projet et l’accompagnement de notre Union régionale de
proximité, soutenue par un écosystème et des investisseurs locaux, permettent
de garantir la pérennité de cet outil industriel emblématique », ajoute Marie-Madeleine
Maucourt, directrice régionale UR Scop
Grand-Est.
Bergère de France a de nombreux atouts pour écrire une nouvelle page de son histoire, une clientèle fidèle qui achète en vente par correspondance et sur son site internet - En effet, elle est la dernière entreprise à fabriquer de la laine en France - et une tendance du “faire soi-même” (do it yourself) qui s’installe, notamment auprès des jeunes.