Marché immobilier
bloqué : même la location meublée n’est plus épargnée, les durées de séjours
s’envolent partout en France
Lodgis dresse un état des lieux du marché de la location meublée traditionnelle pour le troisième trimestre 2024 à Paris, Lyon, Toulouse, Aix-en-Provence, Montpellier et Bordeaux, avec un constat global : même la location meublée traditionnelle n’est plus épargnée par la crise immobilière et subit les conséquences d’un marché grippé.
Cette crise se traduit principalement par une augmentation sans précédent des durées de location partout en France : presque 9 mois en moyenne (à peine 8 mois et demi au troisième trimestre 2023), du jamais vu chez Lodgis !
Les autres faits marquants ce trimestre
- Les loyers
sont en hausse partout en France : +3,05% soit 34,53€ par mois par m². La hausse
la plus importante est à Toulouse : +8,7%.
- La clientèle
européenne est en recul : -2,2 points soit 31,6% ce trimestre.
- L’effet
post-JO est là à Paris : les locataires professionnels et étudiants internationaux
en recherche d’appartements ont boudé Paris ces derniers mois (volontairement
ou par la force des choses). Cela a créé un peu d’air sur le marché de la
location meublée, principalement sur les studios.
Conséquence
d’un marché bloqué, les durées de séjours au plus haut pour la location meublée
traditionnelle
« Le
fait le plus marquant ce trimestre : la hausse des durées de séjour à des
niveaux encore jamais vus, même à Paris. Nous faisons face à un marché de
l’immobilier grippé et on en arrive au point où même le meublé, jusque-là
épargné, pâtit de l’état du marché immobilier, complètement bloqué », explique Alexis
Alban, Président de Lodgis.
Concrètement :
- En
Ile-de-France
la durée moyenne de location est en hausse de 6,8% et atteint 8,3 mois (7,8 mois il y a un an).
- Dans le reste de la France, la durée moyenne de location est passée de 10,5 mois à 10,9 mois soit une hausse de 4%.
Cet
allongement de la durée de séjour des locataires de meublé interpelle alors que
le projet de loi de Finance 2025, actuellement à l’étude, vise à réduire les
avantages fiscaux du statut de LMNP : ces mesures ne risquent-elles pas
d’éloigner les investisseurs de la location meublée et donc au final de gripper
encore plus le marché du logement ?
Les
loyers augmentent partout en France, la tension locative est stable mais toujours
aussi élevée à Bordeaux
Lodgis observe une hausse globale des loyers à travers la France ce trimestre par rapport au troisième trimestre 2023 : + 3,05% soit un loyer mensuel moyen par m² de 34,53€ (33,51€ en 2023). La plus forte hausse est observée à Toulouse : le loyer est passé de 15,66€ à 17,03€ en un an.
Côté
tension locative,
Lyon et Aix-en-Provence ont une tension locative relativement basse par rapport
à Toulouse et Montpellier. Bordeaux continue sur la tendance des trimestres
précédents avec une tension locative particulièrement élevée (en utilisant la moyenne
Région comme indice de référence) :
- Lyon
: 0,7
-
Bordeaux :
6,7
-
Toulouse :
1,8
-
Aix-en-Provence :
0,8
-
Montpellier :
1,4
Les locataires européens sont moins nombreux en
France
Lodgis
observe une diminution de 0,9 points en Ile-de-France des locataires européens.
Cette baisse est plus importante en région : -5,9 points, particulièrement à
Montpellier (-7 points) et à Lyon (-7,9 points). Du fait de ces diminutions,
de nouveaux profils de locataires apparaissent :
- En Ile-de-France, ce sont les locataires français qui sont en hausse (+6 points).
- A l’inverse, dans le reste de la France, la part des locataires français est en baisse (-5 points) au profit d’une clientèle en provenance du reste du monde et particulièrement d’Asie (+5,2 points à Lyon, +3,2 points à Montpellier). Ainsi, Montpellier est la seule ville de Région qui voit sa part de locataires français augmenter, comme à Paris (+7 points).
« Nous avons analysé le marché post-JO : la part de la clientèle internationale a bien rebondi à partir de la fin du mois de juin, c’est-à-dire après la période dite “pré-JO” (de mars à fin juin), sans toutefois atteindre le niveau du troisième trimestre 2023. La clientèle française est en revanche en hausse par rapport à la même période en 2023, après une baisse de 15 points entre le deuxième et le troisième trimestre 2024 », explique Alexis Alban.
Étudiants,
professionnels en mobilité : Lodgis observe deux tendances distinctes en France
Lodgis
observe deux tendances distinctes, desquelles découlent les données en matière
de types de baux signés et de types de biens loués :
- le retour des
étudiants en Ile-de-France (+0,8 points) et à Lyon (+8,3 points).
En
toute logique, les baux de résidence principale et de résidence principale étudiants,
adaptés aux étudiants, sont en hausse : respectivement +4,3 points et +4,9
points en Ile-de-France ; +0,6 points
et +3 points à Lyon.
Les étudiants ont
privilégié la location de studios : +1 point en Ile-de-France et +4,4 points
à Lyon.
Au contraire, les
locataires professionnels sont moins nombreux : -0,8 points en Ile-de-France
et
-9,2 points à Lyon. Cela explique une baisse des baux société (-2,9 points
en Ile-de-France et
-3,9 points à Lyon) et des baux résidence secondaire pour
l'Ile-de-France (-7 points)
- la clientèle professionnelle se fait une place dans les autres villes de France (+26,4 points à
Bordeaux, +15,3 points à Aix-en-Provence, +8,4 points à Toulouse, +5,3
points à Montpellier).
En toute logique, les
baux société sont en hausse mais les baux résidence principale sont en baisse.
Cette tendance se
confirme également dans les types d'appartements : les studios sont en baisse
(-10 points à Toulouse, -9 points à Aix-en-Provence, -5,6 points à Bordeaux
et -1,3 points à Montpellier) et les biens avec une chambre sont en hausse (+23,5 points à Toulouse, +5,1 points à Montpellier,
+4,2 points à Bordeaux et
+2,5 points à Aix-en-Provence).
Globalement, les baux
mobilité sont restés à un niveau stable par rapport au troisième trimestre
2023. Les baux mobilité représentent 25% des baux signés en Ile-de-France mais
restent assez rares en région (5,5% au troisième trimestre 2024).