Les dernières données publiées par Imodirect, agence immobilière 100% en ligne dédiée à la location et gestion locative, montrent une situation contrastée entre les grandes villes françaises et le reste du pays concernant les impayés de loyers.
Si les grandes villes, Paris en tête, voient un léger
fléchissement, la situation continue de se dégrader ailleurs, menaçant la
stabilité des propriétaires bailleurs.
Pour rappel, après une
très forte augmentation des relances au moment de la crise liée au Covid –
entre mars 2020 (avant la crise du Covid) et mars 2021 (au moment où les aides
de l’État battaient leur plein), les relances pour impayés avaient été
multipliées par 2 en Île-de-France ; quasiment par 3 en région ! – les chiffres
des impayés se sont par la suite stabilisés à un niveau élevé par rapport à la
moyenne des dernières années, avant de repartir à la hausse en ce début
d’année.
Malgré une
stabilisation des chiffres des impayés dernièrement, ils demeurent, au niveau
national, sensiblement élevés comparés à la moyenne des années
précédentes.
Légère amélioration à
Paris et dans les grandes villes : un recul bienvenu, mais fragile
Bonne nouvelle pour
Paris et les principales métropoles : le taux des impayés de plus d'un mois y
affiche un léger recul. À Paris et Île-de-France, ce taux est passé de 3,60% en
septembre 2023 à 3,52% en septembre 2024, et dans les grandes villes hors Île-de-France,
de 3,58 à 3,55%. Cependant, ce léger mieux cache une autre réalité : le nombre
de relances nécessaires pour obtenir le paiement des loyers continue
d’augmenter fortement. « Les locataires semblent trouver des solutions pour
régulariser leurs paiements, souvent tardivement dans le mois, probablement
pour éviter les procédures d’expulsion », explique Arnaud Hacquart,
président-fondateur d’Imodirect. « Mais cette amélioration reste
fragile, et les tensions locatives restent très fortes. »
Source : Imodirect septembre 2024
Pour rappel, ces
chiffres n’ont cessé d’augmenter depuis la crise Covid. Pour Paris et
l’Île-de-France, le taux d’impayés de plus d’un mois était seulement de 0,89%
en mars 2020, et 0,92% dans les 10 plus grandes villes hors Île-de-France. Si
ce reflux est bienvenu et constitue un signal positif, nous sommes encore loin
d’un retour à la normale.
Ailleurs, les impayés
explosent et dépassent la barre des 4%
Sur le reste du
territoire, en revanche, la situation se détériore sérieusement. Le taux
d’impayés de loyers de plus d’un mois a franchi la barre des 4%, contre 3,90%
il y a un an et seulement 1,25% avant la crise du Covid. Autre signe de cette
dégradation, les relances à J+5, qui était à 6,12% en mars 2020 frôlent
dorénavant avec les 20%, démontrant de nombreux retards et des délais plus
longs de paiement des loyers.
Source : Imodirect septembre 2024
Tous les indicateurs
sont au rouge : les relances augmentent, et les propriétaires doivent prendre
plus de précautions que jamais. « Cette dégradation s'explique par une
paupérisation croissante des ménages et la hausse des loyers, qui ont augmenté
annuellement de 3,5% selon l’IRL au cours des deux dernières années, alors que
les salaires stagnent », ajoute Arnaud Hacquart. « Les locataires dans
ces zones, déjà fragiles avant la crise, peinent désormais à suivre le rythme
des hausses. »
La gestion locative
professionnelle : un rempart face aux risques d'impayés
Les derniers chiffres d’Imodirect continuent de démontrer une différence nette entre les logements gérés directement par les propriétaires et ceux pris en charge par des professionnels de la gestion locative. Sur les biens dont la location est gérée par Imodirect, les impayés de plus de 30 jours sont systématiquement plus bas que ceux des logements en autogestion. « Louer un bien ne s’improvise pas, et une mauvaise sélection des candidats peut conduire à des impayés massifs », prévient Arnaud Hacquart. « Nous encourageons vivement les bailleurs à s'entourer de professionnels et à souscrire à des assurances contre les impayés pour sécuriser leur investissement. »