Connexion
/ Inscription
Mon espace
Etudes & Enquêtes
ABONNÉS
Partager par Linked-In
Partager par Xing
Partager par Facebook
Partager par email
Suivez-nous sur feedly

[Etudes] L'AMF publie les enseignements d’une nouvelle série de contrôles SPOT sur la qualité des données des reportings réglementaires

L’AMF publie une nouvelle série de contrôles SPOT (Supervision des Pratiques Opérationnelle et Thématique) sur les processus de production, de contrôle et de transmission au régulateur des reportings prévus par la directive européenne sur les gestionnaires de fonds alternatifs (AIFM) et le règlement sur les fonds monétaires. Le régulateur a aussi analysé les informations transmises via l’extranet ROSA.

 

Cette campagne s’inscrit dans le cadre des priorités de supervision de l’AMF pour 2023 et fait suite à deux précédents contrôles SPOT ayant porté sur la même thématique. La première, publiée en 2020, portait sur le reporting AIFM des sociétés de gestion de portefeuille, tandis que la deuxième, publiée en 2023, s’était penchée sur la gouvernance et le processus de production du rapport annuel de contrôle, de la fiche de renseignements annuelle, du questionnaire LCB-FT, ainsi que sur les informations déclarées à travers l’extranet ROSA.

 

Les données communiquées à l’AMF par les sociétés de gestion de portefeuille, à travers les différents reportings réglementaires ou sur demande du régulateur, constituent la base de nombreux travaux de l’Autorité. Ces données sont très utiles pour la supervision individuelle des acteurs régulés, la surveillance transverse du secteur, ou pour communiquer auprès du public et des épargnants des statistiques ou des études. Ainsi, les reportings AIFM et sur les fonds monétaires servent notamment à suivre les risques systémiques (dans le cadre prévu par l’article 25 de la directive AIFM), les tendances de marché, et à accompagner la coordination avec les autres autorités de régulation européennes et internationales, dans le cas, par exemple, des fonds transfrontaliers.

 

La fiabilité de ces données constitue donc un enjeu majeur pour l’AMF en matière de supervision.

 

La campagne de contrôles SPOT a porté sur cinq sociétés de gestion présentant un encours compris entre 1 et 150 Mrds€, sur la période allant du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2023.

 

Pour ces cinq sociétés de gestion de portefeuille, l’AMF a examiné les points suivants :

•   l’organisation et la gouvernance du dispositif de production, de validation, de contrôle et de transmission des données remises à l’AMF via les reportings AIFM et sur les fonds monétaires ainsi qu’au travers de l’extranet ROSA ;

•   le corpus procédural associé à ce dispositif ;

•   l’analyse du processus opérationnel de production, de validation, de contrôle et de transmission des données remises à l’AMF via les reportings AIFM et sur les fonds monétaires, ainsi qu’au travers de l’extranet ROSA ;

•   le dispositif de contrôle interne.

 

Quant aux analyses menées sur ROSA, elles ont ciblé la section « référentiel » de l’extranet dans la mesure où la section relative aux produits n’était pas encore active à la date de lancement des travaux de contrôle.

 

L’AMF publie aujourd’hui une synthèse des bonnes et mauvaises pratiques observées auprès des cinq sociétés de gestion de portefeuille. Les contrôles ont permis de constater un important morcellement de la chaîne de production des reportings AIFM et sur les fonds monétaires au sein de ces cinq sociétés, tant du point de vue des moyens humains (externalisation) que techniques. Cette situation crée un important risque opérationnel.

 

Néanmoins, l’AMF n’a pas identifié, sur le panel testé en 2024, de cas d’erreur ou d’omission volontaire dans les reportings analysés, ayant eu pour objectif de dissimuler à l’Autorité des carences avérées.

 

S’agissant du pilotage des acteurs externes intervenant dans le processus de production des reportings, l’AMF constate que les sociétés de gestion de portefeuille réalisent avec ceux-ci des bilans post-production des reportings AIFM et sur les fonds monétaires réalisés. Une partie des acteurs externes partagent dans ce cadre les derniers résultats de la veille exercée sur les évolutions réglementaires associées à ce périmètre.

 

Concernant le corps procédural, une partie des sociétés de gestion de portefeuille du panel ont omis d’inclure, dans la procédure relative à l’élaboration des reportings réglementaires, l’origine des données sources utiles à leur production, les modalités de contrôle mises en œuvre, ainsi que les règles de calcul des indicateurs de risques utilisés dans le cadre des reportings AIFM et sur les fonds monétaires.

 

Ces modalités de contrôle incluent la mise en œuvre progressive par les sociétés de gestion de portefeuille des vérifications de cohérence de données mises à disposition par l’AMF en 2021 et 2022. Consciente de la complexité du processus de production des reportings et de la mise en œuvre pérenne de ces vérifications, l’AMF souhaite accompagner la publication de la synthèse d’une action pédagogique dédiée à venir.

 

En revanche, les travaux ont démontré que les sociétés de gestion de portefeuille omettent de répertorier et d’analyser systématiquement (pour remédiation de leurs causes respectives) les avis et rejets successifs émis par l’AMF au regard des reportings AIFM et sur les fonds monétaires transmis.

 

Enfin, en ce qui concerne ROSA, le test réalisé lors de la campagne SPOT publiée en 2023 sur la qualité des données renseignées dans la section « référentiel » avait conduit à identifier un taux d’erreurs moyen brut (avant remédiation) de 23%. Pour un niveau de couverture équivalent des rubriques de ROSA, ce taux s’établit à 11% dans le cadre de cette nouvelle campagne SPOT.

Lire la suite...


Articles en relation