Où en sont les entreprises ?
● Cette 12e étude révèle les progrès et les défis des entreprises face à la directive sur le reporting de durabilité
● Plus d'un tiers (36%) des entreprises interrogées admettent ne pas encore localiser l'intégralité des données nécessaires à leur reporting CSRD
● Les DAF s’imposent
comme acteurs clés de la mise en conformité et nous assistons à l'émergence des
directions achats
Tennaxia, leader
européen des solutions de reporting ESG, publie les résultats de
sa dernière étude sur la mise en œuvre de la Corporate Sustainability Reporting
Directive (CSRD) par les entreprises françaises. Alors que les premiers rapports
conformes à la directive CSRD seront publiés en 2025, basés sur les données de
l’année fiscale 2024, plus de 200 responsables RSE ou DAF en charge du sujet
CSRD pour leur entreprise ont partagé leurs avancées, mais aussi les freins,
les interrogations et les bénéfices de cet exercice. Réalisée en partenariat
avec Bpifrance et LCL, et en association avec Orée, cette enquête approfondie
offre un éclairage inédit sur l'état de préparation des sociétés face à cette
nouvelle réglementation européenne. L'étude, met en lumière quatre
enseignements majeurs :
1. La montée en
puissance des directions financières… et l’émergence du service achats
La Direction
Administrative et Financière (DAF) s'impose comme un acteur clé de la mise en
conformité CSRD. En 2024, 89% des entreprises rapportent l'implication de leur
DAF dans ce processus, marquant une progression spectaculaire de 15 points par
rapport à 2023.
« Cette évolution
témoigne de l'importance croissante des enjeux ESG dans la stratégie globale
des entreprises. Les DAF apportent leur expertise en matière de reporting et
d'audit, essentielles pour répondre aux exigences de la CSRD », commente Solène
Garcin-Charcosset, Directrice de la Business line RSE de Tennaxia.
Fait nouveau, l'étude
révèle également l'émergence des Directions Achats (7%) dans le processus de
reporting durable, soulignant l'importance accordée à la gestion responsable de
la chaîne d'approvisionnement. La CSRD, et bientôt la CS3D, exigent de fournir
des informations sur la gestion des relations avec les fournisseurs et les
impacts sur la chaîne d’approvisionnement.
Pour rappel, selon le CDP, en moyenne, 92% des émissions des entreprises
européennes proviennent du Scope 3. La direction Achats devra donc collecter,
identifier et faire remonter des données, ce qui explique son implication.
2. Les défis
persistants de la collecte de données ESG
Malgré les progrès
réalisés, la gestion des données ESG reste un défi majeur. Plus d'un tiers
(36%) des entreprises interrogées admettent ne pas encore localiser
l'intégralité des données nécessaires à leur reporting CSRD. Ce chiffre, bien
qu'il tombe à 7% pour les entreprises auditées en 2025, reste préoccupant,
d'autant plus que l'audit porte sur l'exercice 2024 déjà largement entamé. Les
données se trouvent majoritairement dans Excel pour 35% des entreprises et dans
des systèmes d'information
(de type SIRH) pour 26% d'entre elles. Cela pose
évidemment aussi la question de la fiabilité de la donnée, notamment pour
celles étant dans Excel. Plus surprenant encore, 5% des entreprises déclarent
que ces données sont encore stockées sur des documents papier.
« Ces résultats
soulignent l'urgence pour les entreprises de mettre en place une gouvernance
solide des données ESG. Notre rôle est d'accompagner les organisations dans
cette transition, en leur fournissant des outils adaptés pour centraliser,
traiter, fiabiliser et analyser efficacement leurs données de durabilité »,
insiste
Solène Garcin-Charcosset.
3. Le changement
climatique, enjeu prioritaire
L'étude confirme la
prédominance du changement climatique dans les préoccupations des entreprises :
98% d'entre elles l'identifient comme un enjeu matériel majeur. A noter tout de
même qu’il est quasiment obligatoire de considérer l’ESRS1 comme matériel (étant
donné qu’il faudra justifier sa non-prise en compte dans les enjeux matériels).
L'atténuation des émissions de gaz à effet de serre et la mise en place de
stratégies bas-carbone sont fréquemment citées comme prioritaires. Les
entreprises vont devoir mettre en place un plan de transition robuste, aligné
sur l'Accord de Paris. A date, 44% déclarent l’avoir déjà fait.
« Cette prise de
conscience généralisée est encourageante. Elle montre que les entreprises
françaises sont prêtes à jouer un rôle actif dans la transition écologique,
au-delà de la simple conformité réglementaire », souligne Thomas
Guyot, Chief Strategy Officer de Tennaxia.
4. Les CAC, auditeurs
principaux de la CSRD
L'étude met également
en lumière une préférence marquée pour l'audit de la CSRD par les Commissaires
aux Comptes (CAC) plutôt que par des Organismes Tiers Indépendants (OTI).
Seules 14% des entreprises répondantes envisagent de se faire auditer par un OTI.
Parmi les entreprises qui choisissent de se faire auditer par un CAC, 51%
préfèrent faire appel au même commissaire aux comptes que pour leurs données
financières.
« Dans un contexte où l'exercice de la CSRD est encore largement perçu comme complexe et chronophage, la facilité est l'une des premières raisons évoquées pour ce choix », conclut Solène Garcin-Charcosset.