Un
commentaire d’Olivier Soudée, CEO et co-fondateur d’Haliro
L’année 2024 marque un
tournant pour la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Au-delà des
engagements volontaires des dernières années, la RSE devient un impératif
stratégique, poussée par des évolutions réglementaires de plus en plus strictes
et par les attentes croissantes des parties prenantes. Alors que la
réglementation européenne, à travers la CSRD (Corporate Sustainability
Reporting Directive), impose aux entreprises une transparence accrue sur leur
impact environnemental, social et de gouvernance, les entreprises se retrouvent
face à un défi majeur : comment intégrer ces nouvelles normes tout en restant
compétitives et en anticipant les attentes des investisseurs, des consommateurs
et des employés ?
Les nouvelles exigences
réglementaires : une opportunité cachée
Si la mise en place des
nouvelles normes européennes sur le reporting de durabilité peut être perçue
comme une contrainte, elle constitue en réalité une formidable opportunité pour
les entreprises de renforcer leur compétitivité. La pression pour plus de
transparence n’est pas qu’un fardeau administratif ; elle offre la possibilité
d’améliorer la gestion des risques, de saisir de nouvelles opportunités de
marché et de se positionner en leaders dans un environnement de plus en plus
sensible aux enjeux climatiques et sociaux.
En adoptant une
stratégie RSE ambitieuse, les entreprises peuvent améliorer leur résilience
face aux crises économiques, climatiques et sociétales. Dans un contexte où les
ressources naturelles se raréfient et où les exigences en matière de
transparence augmentent, il est impératif de repenser les modèles économiques.
Ceux qui sauront transformer cette obligation de transparence en levier
stratégique auront un avantage certain dans un marché de plus en plus
compétitif.
Anticiper les attentes
des parties prenantes : un impératif de survie
En 2024, la RSE n'est
plus simplement un "plus" ou un exercice de communication. Les
consommateurs exigent de plus en plus que les entreprises avec lesquelles ils
interagissent partagent leurs valeurs et prennent des engagements concrets pour
réduire leur empreinte carbone, favoriser des pratiques éthiques et améliorer
le bien-être des employés. Les entreprises qui négligent ces attentes risquent
de perdre leur pertinence et, in fine, leur part de marché.
Les investisseurs,
quant à eux, sont devenus plus exigeants. Le développement de l'investissement
responsable (ESG) signifie que les entreprises doivent non seulement générer
des profits, mais aussi démontrer leur capacité à créer de la valeur durable à long
terme. Une mauvaise performance en matière de durabilité peut maintenant
affecter directement l'accès aux capitaux, augmenter le coût des emprunts ou
même mener à des désinvestissements.
Les salariés, eux
aussi, ont des attentes élevées. Dans un contexte de guerre des talents,
notamment dans les secteurs de la technologie et de l’innovation, les employés
sont de plus en plus attirés par des entreprises qui partagent leurs valeurs et
sont alignées avec leurs préoccupations sociétales et environnementales. Leurs
attentes en matière de conditions de travail équitables, de diversité et
d'inclusion, ainsi que d'engagement environnemental, sont devenues des facteurs
clés d'attraction et de rétention des talents.
La technologie au
service de la RSE : un atout incontournable
Face à ces nouvelles
exigences, les entreprises doivent se tourner vers la technologie pour
structurer et améliorer leur stratégie RSE. L’utilisation d’outils numériques
et de solutions d’intelligence artificielle permet aujourd’hui de centraliser
les données, de les analyser et de rendre compte des progrès réalisés en
matière d’impact environnemental et social. Grâce à ces technologies, il est
désormais possible de suivre en temps réel l’empreinte carbone d’une
entreprise, d’évaluer la chaîne d’approvisionnement ou encore de mesurer
l’engagement des parties prenantes.
Cela permet non
seulement de répondre aux exigences réglementaires, mais aussi de bâtir une
stratégie fondée sur des données fiables et exploitables, permettant aux
entreprises d'anticiper les risques, de saisir de nouvelles opportunités et de
se positionner en leaders du changement durable.
De la contrainte à
l’opportunité : repenser le modèle d’affaires
La RSE de 2024 ne se
résume pas à cocher des cases réglementaires. Elle constitue une opportunité
unique de réinventer le modèle économique de l’entreprise pour qu’il devienne
résilient, durable et inclusif. Les dirigeants doivent se poser les bonnes questions
: comment leur entreprise peut-elle transformer les défis environnementaux en
innovations ? Comment répondre aux attentes des parties prenantes tout en
améliorant la performance financière ? Comment créer de la valeur durable à
long terme ?
Loin d’être une
contrainte, les nouvelles exigences en matière de RSE sont une chance inédite
pour les entreprises d’accélérer leur transformation. Les entreprises qui
sauront relever ces défis seront celles qui prospéreront dans un monde en
pleine mutation. Elles contribueront non seulement à la création d’un avenir
durable, mais elles renforceront également leur compétitivité et leur
attractivité sur le long terme.
Conclusion : vers une
RSE ambitieuse et stratégique
En 2024, la question
n’est plus de savoir si les entreprises doivent s’engager dans une démarche
RSE, mais comment elles peuvent le faire efficacement pour en tirer un avantage
concurrentiel durable. Les nouvelles normes, bien qu’exigeantes, offrent un cadre
structurant pour repenser la gouvernance d’entreprise et intégrer la durabilité
au cœur des stratégies. Ceux qui sauront s’adapter, innover et transformer
cette contrainte en opportunité seront les leaders de demain, prêts à relever
les défis du
XXIe siècle.