• 61% des travailleurs
français ressentent du stress au travail au moins une fois par semaine.
• Les femmes (23%) de
tous âges déclarent un niveau de stress au quotidien plus élevé que les hommes
(15%).
• Les stagiaires et
intérimaires (23%) sont les plus touchés par le stress au quotidien.
• Les salariés âgés de
45 à 54 ans (22%) déclarent les niveaux de stress au quotidien les plus
élevés, suivis de ceux de plus de 55 ans (20%).
• Seuls 14% des
collaborateurs interrogés estiment que leur employeur soutient pleinement leur
bien-être mental.
• 31% des salariés
constatent que leur employeur ne prend aucune mesure pour favoriser leur santé
mentale.
Alors que le Premier
ministre, Michel Barnier, annonce son ambition de faire de la santé mentale la
« grande cause nationale » de l’année 2025, l'enquête « People at Work 2024
: l’étude Workforce View » menée par ADP Research révèle que plus de 6
actifs français sur 10 (61%) se sentent stressés au moins une fois par
semaine. Si ce chiffre est en baisse de 10 points par rapport à l’année
dernière (71%),
19% déclarent subir un stress quotidien élevé, en légère
hausse de 2 points (17%). L’enquête a été menée auprès de plus de 34 000
actifs dans 18 pays, dont près de 2 000 en France.
Les femmes et les 45-54
ans touchés par le stress au quotidien
• Le genre : les hommes (62%) sont plus nombreux que les femmes (59%) à ressentir au moins une fois par semaine* du stress. Cependant au quotidien, les femmes (23%) déclarent un niveau de stress plus élevé que les hommes (15%).
• L'âge : plus les travailleurs avancent en âge,
plus ils font état de niveaux de stress élevés. Une tendance qui s’inverse à
l’approche de l’âge de départ. Ainsi, ce sont ceux âgés de 45 à 54 ans (22%
déclarent être stressés tous les jours) qui déclarent les niveaux de stress les
plus élevés, devant les plus de 55 ans (20%). En comparaison, 18 % des
salariés âgés entre 25 et 44 ans et 10% des 18-24 ans ressentent
quotidiennement du stress au travail.
• Secteur d’activité : le stress au travail
est ressenti au moins une fois par semaine par 81% des travailleurs exerçant
dans les arts et la culture, 73% dans le retail, l’hôtellerie-restauration et
les loisirs, 67% dans l’informatique et les télécommunications. Au quotidien,
ce sont les salariés du secteur de la santé (22%) qui sont les plus stressés,
suivis de ceux évoluant dans le retail, l’hôtellerie-restauration et les
loisirs, ainsi que des services professionnels (20%).
• Niveau hiérarchique : les cadres supérieurs
sont 70% à ressentir au moins une fois par semaine du stress, suivis des
managers intermédiaires et des managers de proximité (64%). Cependant au
quotidien, ce sont les stagiaires et les intérimaires (23%) qui font état des
niveaux de stress les plus élevés au travail, devant les cadres supérieurs (21%) et les collaborateurs qui ne sont pas managers (20%).
• Environnement de travail : si 76% des
télétravailleurs ressentent du stress au moins une fois par semaine, contre 59% des personnes exerçant sur site, ils sont tout aussi nombreux à être stressés
au quotidien (19%). Ce sont les travailleurs en mode hybride qui sont les
moins nombreux à être stressés au quotidien (16%).
• Localisation : aucun pays n'est à l'abri du stress au travail. C'est en Amérique du Nord que les travailleurs sont les plus stressés, un salarié sur cinq (20%) faisant état d'un stress quotidien au travail. En Europe, la France se situe en 2ème position parmi les pays où les salariés sont les plus nombreux à être stressés au quotidien (19%), derrière l’Allemagne (21%) et devant le Royaume-Uni (18%).
Stress par région.
La somme de ces chiffres peut ne pas
être égale à 100% en raison des moyennes et des arrondis.
Selon l’étude, les salariés très stressés sont bien plus susceptibles de déclarer qu'ils ne parviennent pas à travailler au mieux de leurs capacités (28%). Ce sont ceux exerçant dans les arts et la culture (45%), les télétravailleurs (41%), ainsi que les jeunes de 18-34 ans (35%) qui paraissent être les plus concernés. En outre, même parmi les collaborateurs soumis à un stress modéré, près d’un tiers (32%) affirment avoir besoin de plus de pauses.
Les salariés français
déplorent le manque de soutien en entreprise pour leur santé mentale
Malgré une baisse du
stress modéré, presque revenu à son niveau pré-pandémie (55% en 2019), les
employeurs doivent rester vigilants compte tenu de l'importance de la santé
mentale pour la productivité et les performances.
En effet, moins de la
moitié des actifs (46%) a le sentiment de pouvoir parler ouvertement de sa
santé mentale au travail, et 43% pensent que leurs managers et collègues ne
sont pas en mesure d'aborder cette question sans porter de jugement. De plus, ils
sont 31% à constater que leur employeur ne prend aucune mesure pour favoriser
leur bien-être mental. Un constat particulièrement visible chez les salariés
travaillant dans une entreprise de plus de 1 000 collaborateurs (39%).
Pourtant, conscients
des risques que peuvent provoquer le stress sur leurs salariés, certains
employeurs s’efforcent de trouver des solutions pour apporter du soutien en
termes de santé mentale à leur personnel et promouvoir une bonne santé mentale
au travail.
Les principales initiatives mises en place dans ce domaine en France
1/ Un droit à la
déconnexion garanti après les heures de travail : 14%
2/ Des pauses de gestion
du stress (par exemple : salle zen, activités de bien-être, cours de
méditation, pause dédiée le midi, etc.) : 13%
3/ Une communication plus
fréquente avec les salariés : 13%
4/ Des jours de congé
supplémentaires pour le bien-être : 12%
5/ Des activités de
cohésion d'équipe : 11%
Carlos Fontelas de Carvalho, Président d’ADP France et Europe centrale, rappelle : « Le stress au travail est répandu dans le monde entier, et la France ne fait pas exception. Nos données montrent également que les employeurs peuvent encore progresser sur ce sujet. Quel que soit le niveau de stress des collaborateurs, les entreprises doivent intensifier leurs actions en faveur de leur santé mentale. En effet, seulement 14 % des collaborateurs estiment que leur employeur soutient pleinement leur bien-être mental. De plus, les résultats au niveau monde montrent que les salariés qui se sentent soutenus par leurs supérieurs et leurs collègues sont moins susceptibles d'appartenir à la catégorie « stress élevé ».
Il poursuit : « Face à ce
constat, le rôle de la communication et du dialogue entre manager et
collaborateur est primordial. Ce sont en grande partie les managers de
proximité qui sont essentiels dans le maintien du lien, qu’ils soient sur site
ou à distance. L’organisation dans son ensemble et notamment les services RH
doivent être dotés des bons outils qui leur permettent de dégager du temps, par
exemple sur certaines tâches administratives chronophages, pour se concentrer
sur leurs équipes, et ainsi accompagner les managers et mener des enquêtes
ouvertes pour mesurer réellement le ressenti des collaborateurs vis-à-vis du
stress et son évolution. »
* La prévalence du stress sur le lieu de travail a été utilisée pour classer les travailleurs en trois catégories : stress élevé (stress tous les jours au travail), stress modéré (stress plusieurs fois par semaine) et stress faible (une fois par semaine ou moins).