Les propriétaires
ont confiance dans l'immobilier mais pas dans la politique !
La plateforme Gens de
Confiance dévoile le 1er opus de son Baromètre de la Confiance Immobilière des
Français, une prise de pouls réalisée quelques jours après la dissolution de
l'Assemblée Nationale, le 9 juin 2024. Ce sondage, adressé à près de 2 millions
de membres Gens de Confiance, recense 2477 répondants.
Les propriétaires
sondés affichent leur volonté de vendre ou d'acheter dans les prochains mois
(38%), preuve d'un certain maintien de l'attractivité immobilière en France,
tout en restant suspendus aux décisions du Gouvernement. Dans un contexte de
tension locative extrême, où les Français n'arrivent plus à se loger, comment
redonner confiance à ces propriétaires ? Quelles réponses attendent ces
Français qui achètent de l'immobilier ?
Décryptages par
Bertille Marchal, porte-parole de la plateforme.
Les
(multi)propriétaires ont un projet immobilier dans les 6 prochains mois et
ciblent l'IDF,
la Nouvelle Aquitaine et la région PACA en priorité…Mais
achèteront-ils encore pour louer ?
L'étude menée par Gens
de Confiance révèle que près de 38% des propriétaires répondants (34,3% d'un
bien et 56% de 2 à 9 biens) ont un projet de vente ou d'achat dans les 6
prochains mois (23% achat, 15% vente). Ces projets immobiliers se situent
majoritairement en Île de France puis en Nouvelle Aquitaine et en PACA
Dans un contexte
politique et économique assez défavorable depuis le 9 juin 2024 (dissolution) –
62,6% estiment que la situation économique du pays va se dégrader dans les 6
prochains mois, 71,1% pour la situation politique – ils résistent donc
partiellement. Mais pour combien de temps ? Si 66% sont confiants dans la
concrétisation de leur projet, seuls 26 % dédient cette transaction à un
investissement locatif, alors que 73% des propriétaires du panel sont eux-mêmes
investisseurs.
« Les
(multi)propriétaires malgré un moral en berne sont toujours autant « mordus » d’immobilier mais sans réponse forte du gouvernement et
de visibilité sur la fiscalité (l’impact des taxes, incitations fiscales et
réglementations influent négativement sur la décision de vendre ou d’acheter
pour 54,4% d’entre eux), ils pourraient être de moins en moins nombreux à
persévérer, alors même que les locataires peinent à se loger dans le pays », souligne Bertille
Marchal .
La politique
gouvernementale : 1er facteur d’influence sur les transactions !
C'est en effet la
politique gouvernementale qui influence le plus les décisions de ces
propriétaires d'acheter ou de vendre, à hauteur de 28,2% devant l'évolution des
taux d'intérêt (27%). La stabilité politique pèse en outre dans leur confiance
dans le marché immobilier pour 31,9%. En l'absence d'un nouveau Gouvernement,
la politique du logement au point mort vient ajouter un facteur d'incertitude
supplémentaire, alors même que les locataires ne trouvent plus de logements et
que le parc social est saturé.
Des propriétaires
avides de locations longues
Un vide politique et
une absence de soutien qui apparaît comme un paradoxe puisque louer pour
longtemps est un véritable objectif pour 54% des propriétaires. Sur Gens de
Confiance, 68% des propriétaires choisissent d'ailleurs leurs futurs locataires
sur les critères suivants : "Relationnel, présentation du locataire et
motivations personnelles lors de l'entretien avec le locataire". Un
élément qui détrône la solidité financière (61%) car ils cherchent avant tout à
limiter la rotation. En deuxième et troisième position, viennent l'absence
d'impayé et le paiement à réception.
Dans ces conditions,
comment penser que l'imposition de contraintes toujours plus fortes (DPE,
encadrement des loyers, permis de louer…) et la hausse de la fiscalité
immobilière, y compris pour les locations de longue durée, peuvent profiter aux
locataires ?
Les propriétaires du
parc privé, qui logent étudiants, jeunes actifs et ménages, sont bel et bien
là, prêts à investir dans l'immobilier pour loger durablement les Français si
tant est qu'ils soient écoutés. Ils attendent…oui mais quoi ? Une feuille de route
claire et de long terme, à commencer par un Ministre du Logement stable, des
mesures gouvernementales de soutien, à même de gommer en totalité ou
partiellement les contraintes actuelles, des financements pour rénover, plus de
flexibilité dans le calendrier, pour, in fine, développer l'offre de logements
et réduire la tension locative.
« Alors, pour
endiguer la crise du logement, ne devrait-il pas enfin tendre la main à ces
Français (multi)propriétaires certes (et alors ce n'est pas une tare) qui
investissent pour fluidifier le marché locatif », conclut la porte
-parole.