Faits
marquants, maitrise des coûts, électrification du marché, IA
Sesamlld, le Syndicat
des entreprises des services automobiles en LLD et des Mobilités, dévoile
l’étude menée auprès de ses adhérents qui porte sur l’état actuel de la
location longue durée en France à travers les récents enseignements, ainsi que
ses prédictions du marché pour les années à venir.
Le marché de la LLD est
aujourd’hui considéré par les membres du syndicat comme mature. En effet, si
une augmentation de 10,5% des véhicules neufs livrés par rapport en 2022 a été
enregistrée, cette croissance reste modérée selon les adhérents du syndicat. De
plus, la majorité s’accorde à dire que 2024 est une année de transition et de
stabilisation malgré une augmentation des immatriculations en LLD (9%). Une
croissance durable nécessiterait une stabilité des politiques gouvernementales.
« Sur le début d’année
2024 nous voyons une stabilisation des volumes », appuie Alexandre
Douliery, président d’Écureuil service.
« Le marché est très
attentiste. Cette année (2024) nous avons de la croissance dans les prises de
commande. Côté livraisons, nous constatons une accalmie par rapport à l’année
dernière, ce qui est logique, 2023 étant une année exceptionnelle en la matière,
et suite aux différentes crises rencontrées : semiconducteurs et logistique », poursuit Charles Friot,
Directeur des marchés spécialisés chez Olinn.
Une aubaine
organisationnelle pour les entreprises : simplicité et flexibilité
La LLD continue d’être
un véritable succès auprès des entreprises et représente leur mode de
financement privilégié avec 63% des véhicules concernés. L’avantage premier de
la location LLD est surtout financier puisqu’elle permet aux entreprises de
libérer de la trésorerie. La location longue durée lisse les coûts d’usage du
véhicule (dépréciation du véhicules, fiscalité, entretien). Le loyer est connu
à l’avance et permet une meilleure maitrise des budgets.
« Les clients sont en
attente de solutions packagées et de simplification opérationnelle. » déclare Régis
Masera, Directeur d’Arval Mobility Observatory et Consulting France.
L’offre de la LLD
évolue constamment avec l'ajout de services de mobilités complémentaires et qui
séduisent de plus en plus d’entreprises affranchies de certains
investissements. On assiste à une évolution des solutions de financements en
LLD avec la création de forfaits tout inclus sur un principe d’abonnement
renouvelable tous les mois et sans engagement qui offrent aussi plus de
facilité, de flexibilité.
« Nous élargissons un
peu notre offre avec des segments peu exploités auparavant. Devant la
difficulté de certains de nos clients au niveau trésorerie, nous proposons sous
conditions un étalement du premier loyer majoré afin d’aplatir la charge du
client et l’aider à le financer tout en restant attractif et générer du
business »
déclare Adrien Lonné, directeur générale de Silog.
Montée en puissance des
véhicules électriques
L’électrification des
flottes se confirme avec un gain de maturité côté gestionnaires. Les véhicules
électriques (VE) représentent près d’une immatriculation sur cinq (19,6%) en
LLD soit deux fois plus qu’il y a dix ans.
L’intégration des VE
dans les parcs s’accompagne d’inquiétudes avec l'arrivée de véhicules en
provenance d’Asie, chinois notamment. L’avance industrielle met au défi les
constructeurs historiques européens. D’une part, il y a, une vision pragmatique
et la volonté de pouvoir proposer également ses véhicules en LLD. Et, d'autre
part, certains constructeurs parlent de concurrence déloyale commerciale,
notamment en matière de différence tarifaire. Certains se questionnent
également sur la fiabilité perçue des acteurs.
L’adoption des VE est
cependant à la merci des politiques gouvernementales qui délivrent parfois des
messages contradictoires. « Le gouvernement français incite encore à la
décarbonation de la mobilité, mais il y a de plus en plus de frilosité et un
manque de visibilité : nous l’avons vu dans la baisse des commandes de
véhicules électriques quasi immédiate en B2B lors de la suppression du bonus
VP. Nous avons besoins de plus soutien notamment de la part des constructeurs,
avec des écarts de prix réduits et des conditions d’achat des VE par rapport à
des VT identiques. Nous portons les investissements et prenons beaucoup trop de
risques actuellement en valeur résiduelle électrique, afin de proposer un loyer
et un TCO compétitifs à nos clients ainsi que sur la revente ou relocation en
VO à terme », insiste Aliette de Varenne, Directeurs général adjoint et
Franck Schaller directeur commercial, D’Agilauto
Et l'IA dans tout ça ?
Un secteur pas encore mature sur ce volet technologique
Comme dans tous les secteurs, la question de l’utilisation de l’intelligence artificielle se pose dans le milieu de la LLD. Pour l’instant, il y a très peu de cas d’usages. Cela concerne notamment la gestion de la relation client (formation des équipes, automatisation des réponses clients). Les perspectives d’utilisations sont très optimistes. Les loueurs voient en l’intelligence artificielle un outil d’aide au marketing (création de contenu, profiling des client, octroi de financement), à la gestion client (contrats, ajustement usage/véhicule), au SAV (préinscription des photos de dommages par l’intelligence artificielle). L’IA pourra également assister les entreprises dans leur gestion de parcs en leur proposant une analyse des données disponibles dans les véhicules pour adapter sa gestion de véhicules. Des avancées à suivre de près...