88%
des travailleurs hybrides affirment qu’ils sont autant productifs que leurs
collègues qui travaillent du bureau à temps plein.
● 67% des sondés
pensent que leur manager leur demande de revenir au bureau à cause d’une vision
traditionnelle du travail.
● 48% des salariés
reviendraient au bureau si cela impliquait une augmentation de salaire.
● Le « coffee badging »
est resté très populaire auprès des collaborateurs, comme des managers.
22% des travailleurs et 32% des managers le
pratiquent.
Owl Labs, spécialiste des technologies collaboratives hybrides publie les résultats de son 8ème rapport annuel faisant l’état des lieux du travail hybride en France. Pour ce rapport 2024, l’entreprise a étudié les comportements sur le marché professionnel à l’heure où la façon de travailler a considérablement changée, ainsi que les tendances et nouvelles opportunités aussi bien pour les managers que les collaborateurs. En voici les principaux enseignements.
Des divergences qui ne
cessent de se renforcer
Si le travail hybride,
ainsi que le télétravail sont des pratiques adoptées depuis plusieurs années,
il semblerait que certaines entreprises souhaitent mettre un terme à ces modes
de travail. Pourtant, du point de vue des employés, le travail hybride et le
télétravail ont parfaitement été intégrés et sont désormais même une nécessité.
Pour les salariés la flexibilité dans l’espace de travail n’était plus un
critère négociable. Owl Labs observe que près d’un répondant sur deux (49%)
travaille en mode hybride, soit une légère augmentation par rapport à l’année
dernière (47%).
Si les managers ont
sûrement leurs raisons pour demander, voire imposer, un retour au bureau, plus
d’un travailleur sur trois (67%), pensent que cela se fait en raison d'une
vision traditionnelle du travail, contre 61% en 2023. Cette vision obsolète et
inadaptée de l’organisation de l’espace de travail pourrait pénaliser les
organisations notamment dans la fidélisation et l’attraction des talents.
Concernant la fidélisation,
24% des collaborateurs affirment qu’ils resteraient
à leur poste mais seraient moins heureux s’ils ne pouvaient plus travailler de
manière hybride ou à distance et près d’un travailleur sur trois (30%)
chercheraient un nouvel emploi offrant plus de flexibilité. On retrouve ainsi
dans le top 3 des préoccupations des salariés : un manque de flexibilité (58%),
une absence de perspective d’évolution (58%) et enfin la surveillance de leur
activité (57%). Des préoccupations et envies qui sont malheureusement bien trop
souvent mises de côté par les employeurs et engendrent un désengagement des salariés.
Toutefois, le top 3 des raisons pour lesquelles presque un salarié sur deux
(47%) se sent désengagé au travail est le fait de ne pas être rémunéré à sa
juste valeur (34%), ne pas se sentir valorisé (30%) et un sentiment
d’épuisement (21%).
Alors pour quelles
raisons les collaborateurs accepteraient de revenir au bureau ? Le rapport
révèle que parmi les principales raisons, 48% le feraient si cela impliquait
une augmentation de salaire, 27% si leur trajet domicile-travail était plus
court, 15% si un espace dédié à la remise en forme était disponible sur leur
lieu de travail ou encore s’il y avait des évènements conviviaux pour renforcer
les liens entre les collaborateurs (13%).
Des habitudes
structurantes et rassurantes pour les collaborateurs
Si les salariés sont
nettement plus enclins à travailler de manière hybride ou à distance, on
observe toutefois que ceux-ci adaptent leur mode de travail en fonction de
critères ou besoins bien précis. C’est ce que l’on qualifie de “task-based
hybrid work” ou autrement dit, certaines tâches, demandant plus de
concentration par exemple, sont mieux exécutées lorsque les collaborateurs
travaillent depuis leur domicile. Notons que 3 jours par semaine au bureau,
reste le ratio le plus populaire auprès des employés.
En outre, 88% des
travailleurs hybrides affirment qu’ils sont tout aussi productifs, voire plus,
lorsqu’ils travaillent en format hybride. On observe que les répondants se
sentent plus productifs en travaillant depuis leur domicile. Cette organisation
du travail leur permet de concilier plus facilement vie professionnelle et
personnelle (61% au domicile contre 29% au bureau), de se concentrer (54% au
domicile contre 38% au bureau) ou encore de travailler de manière indépendante
(50% au domicile contre 31% au bureau). Toutefois, pour certaines tâches, les
salariés préfèrent être au bureau. C’est notamment le cas pour la formation et
l’apprentissage (57% au bureau contre 27% au domicile), la collaboration
(62%
au bureau contre 17% au domicile) ou encore la progression de leur carrière
(69% bureau contre 20% au domicile).
Des managers toujours
réticents
Du côté des managers,
ces derniers ne pensent pas que les travailleurs en présentiel et en distanciel
sont sur le même pied d'égalité. Par exemple, les managers se préoccupent plus
quant à l’engagement, la communication ou encore les distractions et la productivité
des salariés qui travaillent à distance. Par ailleurs, on note une
préoccupation des managers plus accrue concernant le surmenage pour les
travailleurs au bureau (21% contre 13% pour les travailleurs à distance).
Des tendances et des
avantages qui peuvent fidéliser les collaborateurs
Tendance de l’année
dernière et dévoilé par Owl Labs, le « coffee badging » est resté très
populaire auprès des collaborateurs, comme des managers. Ainsi, l’état des
lieux du travail hybride de 2024 en France révèle que 22% des travailleurs et
32% des managers le pratiquent également. Mais ce n’est pas la seule tendance
qui perdure avec les phénomènes de tracances ou « workation » et de « quiet
vacationing » qui quant à eux sont en augmentation avec 39% des employés
travaillant à distance depuis des lieux autres que leur domicile ou un espace
de coworking. Enfin, près d’un collaborateur sur cinq (17%) déclarent pratiquer
les tracances entre 2 à 3 fois par an.
La rétention des
talents est une problématique majeure pour toutes les entreprises. Selon les
résultats du rapport, le top 3 des avantages les plus attrayants permettant de
fidéliser ou attirer les talents sont : la semaine de 4 jours pour 39% des
salariés, suivi des heures de travail flexibles pour 36% ou encore une
assurance santé de meilleure qualité ou plus abordable pour 23%.
Le blocage de temps
dans l’agenda et le phénomène de #WorkTok.
Un travailleur sur 3
(33%) déclare bloquer des moments dans son agenda pour protéger son temps. Une
tendance naissante donc, car les salariés font face à une activité trop
intense. Les milléniaux sont d’ailleurs ceux qui le pratiquent le plus (43%)
contre 14% pour la gen Z, 31% pour les gen X et 12% chez les boomers. En 2024,
le #WorkTok a prospéré grâce à la popularité des TikToks liés au travail et
près d'un travailleur sur quatre (18 %) a publié des messages négatifs sur son
travail ou son employeur sur les réseaux sociaux, 6 % d'entre eux déclarant
avoir enregistré des conversations avec leur employeur. Un phénomène qui
s'accroît surtout à travers les jeunes générations qui sont de plus en plus
alertées sur leurs droits et la nécessité qu’ils soient respectés.
On observe notamment
que 7% des salariés ont publié des messages négatifs concernant leur employeur
sur leurs réseaux sociaux personnels tels que Instagram, X etc., 6% sur TikTok
et 5% publient de manière anonyme sur Glassdoor. Un phénomène d’autant plus
présent chez la génération Z. Plus d’un travailleur sur trois de la gen Z, soit
41%, a déjà publié du contenu négatif sur son travail ou son employeur sur les
réseaux sociaux, contre 18% pour toutes les autres générations de travailleurs.
Frank Weishaupt, CEO d’Owl Labs, conclut : « Le travail hybride a rapidement été adopté par les collaborateurs et ne cesse de progresser. Les managers doivent rompre avec le biais de proximité et s’aligner avec les besoins des salariés car l’espace de travail est en constante évolution et un retour en arrière n’est pas envisageable. Si les managers souhaitent renforcer l’attractivité de leur entreprise et attirer de nouveaux talents, ils doivent tenir compte du changement et l’accompagner le mieux possible. »