L’étude « Les
Français et l’immobilier » réalisée pour Laforêt, est destinée à comprendre et
analyser le rapport des Français aux projets immobiliers.
*OpinionWay a réalisé
cette enquête en appliquant les procédures et règles de la norme ISO 20252.
A/ Au second semestre 2024, des
perspectives favorables qui laissent espérer un regain du marché immobilier en
2025
• Mi-septembre, la Banque Centrale Européenne a
annoncé un deuxième assouplissement de ses taux directeurs pour l’année 2024.
En conséquence, les taux immobiliers sont en baisse en cette rentrée de
septembre. Ces indicateurs positifs ne
sont pas passés inaperçus auprès des Français : plus d’une personne interrogée
sur deux déclare avoir entendu parler de la récente baisse des taux d’intérêt
(59%). Et certains pourraient saisir l’opportunité favorable que cette tendance
représente : près d’un sondé sur quatre affirme que la récente baisse des taux
d’intérêt l’incite à envisager un investissement / un achat immobilier d’ici la
fin de l’année (23%).
• Si d’une part la situation s’améliore à
l’échelle européenne, d’autre part le contexte national suit plutôt une
tendance inverse, et ce n’est pas sans conséquences sur le marché immobilier.
66% des Français reconnaissent que l’incertitude de la situation politique
actuelle leur donne plutôt envie d’attendre avant de concrétiser leurs projets
immobiliers, et même 69% des potentiels primo-accédants.
• Soumis à ces deux tendances contraires, les
intentions d’achat restent stables au début du second semestre 2024. 17% des
Français ont acheté un bien immobilier cette année ou ont l’intention de le
faire, (contre 18% en juin dernier).
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Les
intentions d’achat déclarées progressent néanmoins chez les jeunes Français :
23% des
18-24 ans ont pour projet d’acheter un bien en 2024, soit 7 points de
plus qu’en juin 2024. En revanche, ces nouveaux potentiels acheteurs en sont
encore aux prémices, la hausse concernant les répondants n’ayant pas commencé
leurs recherches.
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Par
ailleurs, les sondés âgés de 25 à 34 ans restent les premiers acquéreurs en
puissance :
35% ont acheté un bien (2%) ou ont l’intention de le faire (33%)
cette année.
• Dans ce contexte,
qu’est-ce qui pourrait inciter les Français à sortir de la prudence ?
1/ Alors que les taux en hausse avaient fini par laisser place
à une forme de résignation chez les Français qui réalisaient leurs projets
immobiliers malgré le contexte économique défavorable, les exigences
financières semblent revenir avec la période baissière. L’attention à l’égard
du niveau des taux immobiliers progresse, notamment chez ceux qui ont
l’intention d’acheter un bien immobilier cette année. 55% prendraient en compte
le niveau des taux immobiliers pour se projeter sérieusement dans une acquisition
(stable par rapport à juin, + 5 points par rapport à mars 2024). Ce chiffre
s’élève à 87% chez les futurs acheteurs potentiels, soit 7 points de plus qu’en
juin et 8 points de plus qu’en mars. De plus, le seuil qui pourrait inciter les
Français à envisager un achat reste aujourd’hui très lointain : 28% évoquent un
taux inférieur à 2%, alors même que les taux actuels sont encore proches des
4%.
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Le
niveau des taux immobiliers gagne en importance auprès des principaux
acquéreurs potentiels. 73% des Français âgés de 25 à 34 ans prendraient en
compte le niveau des taux, 4 points de plus depuis juin dernier.
2/ Par ailleurs, les Français pourraient se tourner vers des
investissements moins onéreux, en sacrifiant certaines exigences. Certains
pourraient notamment faire l’impasse sur la question du diagnostic énergétique,
pourtant très importante pour eux. En mars 2023, 83% des interviewés
affirmaient regarder le DPE lorsqu’ils consultaient des annonces pour des biens
immobiliers. Néanmoins aujourd’hui, près d’un Français sur trois pourrait
imaginer investir dans un logement dont le DPE est classé F ou G afin de
bénéficier d’un prix de vente plus abordable (35%).
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Les
Français déjà propriétaires seraient plus enclins à faire des concessions sur
les performances énergétiques pour un futur achat. 43% pourraient acquérir un
logement avec un DPE classé F ou G. A l’inverse, les interviewés qui n’ont
encore acheté aucun bien se montreraient un peu plus exigeants (31%).
B/ Se loger en tant qu’étudiant, un
casse-tête financier en 2024
• La crise du logement en France frappe
particulièrement les étudiants, population particulièrement vulnérable.
Interrogés sur leur situation financière, sept étudiants sur dix reconnaissent
avoir besoin de recourir à une aide financière (proches, prêt, bourse
étudiante…) pour équilibrer leur budget (71%), et près d’un sur deux a déjà
envisagé de retourner vivre chez ses parents parce qu’il ne s’en sortait pas
financièrement (46%, parmi ceux qui ne vivent plus chez leurs parents).
Les montants des loyers
ne semblent pourtant pas en ligne avec ce budget contraint. Plus de huit
Français sur dix (84%) considèrent que les prix des loyers des logements
étudiants sont trop élevés. Et la situation se serait durcie au fil des années.
63% des interviewés qui ne sont plus étudiants estiment que l’accès au logement
était plus facile à leur époque qu’il ne l’est aujourd’hui.
• Par ailleurs, les Français estiment que les
pouvoirs publics pourraient agir davantage pour accompagner les étudiants. En
effet, 60% considèrent qu’il n’existe pas suffisamment d’aides de l’Etat pour
financer l’accès aux logements étudiants.
• Ainsi, c’est sans surprise que les personnes
interrogées témoignent de la complexité de la recherche d’un logement étudiant.
Un Français sur quatre raconte que lui-même ou un de ses proches rencontre des
difficultés à trouver un logement étudiant (24%), et même 39% des principaux
concernés, ceux qui ont des enfants dans le supérieur.
En conclusion, cette
étude révèle plusieurs grands enseignements :
• Le marché immobilier pour la fin d’année 2024
est soumis à des tendances contrastées. D’une part, la baisse des taux
d’intérêt ouvre des perspectives encourageantes pour les potentiels acheteurs,
notamment les jeunes français. D’autre part, l’incertitude politique et
économique nationale freine les décisions d’achat et incite à la prudence.
• Dans ce contexte, les Français semblent prêts
à envisager des compromis, notamment sur les critères énergétiques des biens,
pour accéder à la propriété.
• Être étudiant aujourd’hui, avec un budget
contraint et un marché du logement en difficulté, relève du casse-tête
financier. Cherchant à se loger, les étudiants font face à des loyers trop
élevés, et trop faiblement compensés par des aides publiques.
« La baisse des taux d’intérêt, surveillée avec attention par les futurs acquéreurs, est une bonne nouvelle, qui vient redonner un nouvel élan au marché immobilier. Plus favorable qu’il y a quelques mois, le contexte actuel encourage de nouveau les Français à saisir les opportunités. Ils sont désormais prêts à accepter certains compromis, en période d’inflation, notamment sur les diagnostics énergétiques. Un signe de leur motivation à conclure des projets immobiliers. Toutefois, l’incertitude politique et économique demeure pour certains un frein, tandis que la situation du logement reste également préoccupante pour les primo-accédants et les étudiants : les uns étant exclus des conditions d’accès au crédit, les autres souffrant du manque d’aides et de la crise du logement locatif », conclut Yann Jéhanno, Président du réseau Laforêt.