Par Zakaria Hajiri, Regional
Vice President, EMEA South, chez Ping Identity
La fraude bancaire est
en pleine expansion, avec des attaques de plus en plus sophistiquées qui
coûtent cher aux institutions financières et compromettent la confiance des
clients.
Une étude récente a
révélé que plus de 70% des institutions financières ont subi des pertes
dépassant 500 000 dollars en 2022, en raison d'activités frauduleuses. Parmi
les cibles les plus vulnérables, on trouve les sociétés fintech et les banques
régionales. Dans ce contexte, le secteur financier doit non seulement faire
face à une réglementation de plus en plus stricte, mais aussi renforcer ses
mécanismes de sécurité pour prévenir les fraudes.
La fraude bancaire
désigne toute activité illégale visant à voler de l'argent ou des biens à une
institution financière ou à ses clients. Avec l’avènement des services
bancaires numériques, les criminels ont développé des méthodes plus complexes
et plus difficiles à détecter. La transformation numérique du secteur bancaire,
bien qu’elle ait offert une commodité sans précédent aux utilisateurs, a
également élargi la surface d'attaque pour les fraudeurs. Pour se protéger
efficacement, il est crucial de comprendre la diversité des fraudes existantes
et d’anticiper les stratégies des criminels, tels que :
1/ Prise de contrôle de
compte (ATO) :
Account Takeover (ATO), est une des menaces les plus sérieuses auxquelles les
institutions financières sont confrontées. Un fraudeur accède au compte d’un
client en obtenant ses identifiants de connexion par divers moyens, tels que le
phishing ou l'achat de données volées sur le dark web.
2/ Attaques par
hameçonnage (Phishing) : Les attaques par hameçonnage ou communément appelé le
phishing, cela à tromper les utilisateurs en leur faisant croire qu'ils
communiquent avec une institution officielle. Les fraudeurs envoient des
emails, SMS ou appels téléphoniques frauduleux qui imitent ceux des banques,
dans le but de voler des informations sensibles, telles que des identifiants ou
des numéros de carte.
3/ Bourrage de données
d'identification :
Le « credential stuffing » est une technique utilisée par les cybercriminels
qui ont acheté des identifiants volés en ligne. Ils testent ces identifiants
sur différents sites jusqu'à obtenir une correspondance valide. La grande
quantité de données testées permet aux fraudeurs de compromettre un nombre
important de comptes.
4. Détournement de
session :
Le détournement de session se produit au milieu du parcours de l'utilisateur,
plutôt qu'à l'étape de la connexion. Le pirate utilise des cookies de session
volés pour reprendre la session existante d'un client. Les données volées sont
généralement obtenues à l'aide d'extensions de navigateur de tiers, d'appareils
infectés par des logiciels malveillants ou de réseaux WiFi publics.
5. Ingénierie sociale : L’ingénierie sociale
consiste à manipuler psychologiquement des personnes pour qu’elles révèlent des
informations confidentielles. Les fraudeurs peuvent, par exemple, se faire
passer pour autrui et demander des informations sous prétexte d’urgence.
6/ Pulvérisation de
mots de passe :
Dans cette méthode, les criminels tentent d’accéder aux comptes en associant un
grand nombre de noms d'utilisateur à des mots de passe courants. En utilisant
des robots pour automatiser le processus, ils augmentent leurs chances de
trouver la bonne combinaison et de s’introduire dans les comptes bancaires des
utilisateurs.
7/ Fraude aux nouveaux
comptes :
La fraude aux nouveaux comptes se produit lorsque des criminels ouvrent des
comptes bancaires sous une identité volée ou fictive. La réglementation
relative à la connaissance du client (KYC) est cruciale pour prévenir ce type
de fraude, en vérifiant l'identité réelle des personnes qui ouvrent de nouveaux
comptes.
8/ Documents frauduleux
: Les
faux documents, comme de fausses pièces d’identité ou de faux relevés
bancaires, sont souvent utilisés pour commettre des fraudes au prêt ou à
l'ouverture de comptes.
9/ Fraude aux chèques : Bien que les chèques
soient moins utilisés de nos jours, la fraude aux chèques persiste. Les
criminels créent des chèques contrefaits ou modifient des chèques volés pour
retirer de l'argent des comptes bancaires. Le « lavage de chèque », consiste à
effacer et à modifier les informations sur un chèque volé.
10/ Blanchiment
d'argent :
Le blanchiment d’argent est un processus complexe par lequel les criminels
dissimulent l'origine de fonds obtenus illégalement, souvent via des comptes
bancaires.
11/ Paiements push
autorisés (PPA) :
Les paiements push autorisés sont des transactions où la victime, souvent
trompée par un fraudeur se faisant passer pour une entreprise légitime,
effectue un paiement difficilement réversible. Ces fraudes sont souvent liées à
des arnaques commerciales.
12/ Fraude au virement
bancaire :
Les escroqueries aux virements électroniques sont parmi les plus dangereuses,
car les transferts d'argent sont rapides et difficiles à annuler. Les fraudeurs
se font souvent passer pour des autorités ou des membres de la famille en
détresse pour prendre par les sentiments leurs victimes.
La fraude bancaire,
dans toutes ses formes, constitue une menace sérieuse pour la stabilité
financière et la confiance des clients. Face à l’ingéniosité des criminels, il
est crucial pour les institutions financières d’adopter des pratiques de
sécurité rigoureuses et proactives. La mise en place de stratégies telles que
la vérification d'identité, l'éducation des utilisateurs et des employés, ainsi
que l'utilisation d'outils de surveillance en temps réel, peuvent grandement
réduire l’impact de la fraude sur les banques et leurs clients.