Jamais
le secteur du logement n’aura traversé une tempête aussi violente. Tous les
indicateurs sont au rouge, tous les segments de marchés sont touchés et aucun
territoire n’est épargné. L’habitat individuel est le plus atteint par les
circonstances : une baisse de plus d’un tiers des ventes sur un an en secteur
diffus (49 300 sur un an à fin juillet 2024) comme en secteur groupé (3 100 sur
un an à fin juin 2024), correspondant respectivement à un effondrement de 60%
et de 72% par rapport à leur moyenne de long terme (126 000 unités pour le
diffus et 11 000 pour le groupé). Avec seulement 55 000 logements vendus aux
particuliers sur un an à fin juin 2024, le logement collectif est en retrait de
37% par rapport à sa moyenne de long terme (87 300 unités).
Avec un recul de 24%
des mises en chantier sur un an à fin juillet 2024 (273 000), l’avenir de
l’appareil de production et de service immobilier est désormais hypothéqué. Il
faut remonter aux années 1980 pour retrouver un niveau similaire, alors que la
France comptait 18 millions d’habitants de moins quand les séparations, les
familles monoparentales, les décohabitations et la mobilité étaient infiniment
moindres.
A l’occasion de sa
Convention Nationale 2024, le Pôle Habitat FFB a rappelé que ces sombres
réalités ont pour premières victimes les ménages français, notamment les jeunes
et les ménages modestes, cadenassés dans leur parcours résidentiel et leur
mobilité professionnelle. Les préjudices sur la filière, de l’amont à l’aval,
et son tissu économique territorial sont également considérables : les
défaillances culminent et les licenciements se multiplient à hauteur de
plusieurs milliers chaque mois.
Il y a urgence à
soigner le mal dans le projet de loi de finances 2025. Rebrancher d’abord les
dispositifs qui existent et qui ont fait leur preuve : pour soutenir la
primo-accession, rétablir un Prêt à Taux Zéro universel, mobilisable sur tout
le territoire et pour tous les types de logement neufs ; pour soutenir
l’investissement locatif privé, proroger le dispositif Pinel dans sa version
2022. Ensuite, faciliter les transmissions familiales pour aider les jeunes
ménages à constituer leur apport personnel. Enfin, faire glisser les étapes à
venir de la RE 2020 afin de ne pas renchérir à nouveau le prix des logements
neufs.
Pour Grégory Monod, Président du Pôle Habitat FFB, « depuis deux ans, nos entreprises résistent à l’adversité pour sauvegarder, coûte que coûte, leurs entreprises et leurs équipes. Le logement est un marqueur social majeur pour les Français. Contributif en solde net au budget de la Nation, il constitue un secteur stratégique, porteur de croissance. Pour enrayer le tourbillon infernal de la crise dans laquelle est plongé notre secteur, nous attendons du nouveau gouvernement du pragmatisme et de l’offensivité économique. »