L’édition 2024 de l’étude mondiale
CEO Outlook de KPMG, la 10e du genre, révèle un haut niveau de confiance des
dirigeants économiques dans leur entreprise, dans un contexte international et
national dégradé : 92% de ces dirigeants mondiaux envisagent d’augmenter
l’effectif global de leurs équipes, soit le chiffre le plus élevé depuis 2020.
Au plan
macro-économique, sur fond de baisse régulière de la confiance des CEO dans les
perspectives de l’économie mondiale depuis 2015 - 93% des chefs d’entreprise
dans le monde il y a 10 ans, et 72% (68% en France) aujourd’hui - ils ont fait
montre de résilience tout au long de la décennie et maintiennent contre vents
et marées un haut niveau de confiance en 2024.
• Dans le double
contexte d’attentes renforcées de la société vis-à-vis des entreprises et de
perte de confiance dans l’action des acteurs publics, les dirigeants sont plus
que jamais conscients de leur responsabilité d’œuvrer à la transformation des
modèles pour un impact positif.
• L’IA reste la
priorité d’investissement pour la plupart des CEO mondiaux (64%) et français
(59%). Les dirigeants mondiaux considèrent que les perspectives ouvertes par
l’IA représentent une opportunité pour accélérer le développement de leur
entreprise à long terme. Ils misent fortement sur la formation de tous leurs
collaborateurs et un cadre éthique pour réussir ce basculement technologique et
76% des dirigeants mondiaux et 75% des dirigeants français estiment que
l’entrée de leur entreprise dans l’ère de l’IA n’aura pas d’impact fondamental
sur le nombre d’emplois. 83% des dirigeants prévoient désormais un retour total
au bureau dans les trois ans, contre 64% en 2023.
• 76% des CEO mondiaux
et 84 % des dirigeants français déclarent être prêts à céder une partie
rentable de l’entreprise qui pourrait nuire à la réputation de l’entreprise.
• 83% des dirigeants
mondiaux et français prévoient désormais un retour total au bureau dans les
trois ans, contre 64 % en 2023 pour les dirigeants mondiaux et 60 % pour les
dirigeants français.
Sous pression, les
dirigeants majoritairement confiants, misent sur l’innovation et la croissance
externe
L’incertitude
économique, l’instabilité géopolitique et la course à l'IA générative sont les
trois dimensions de pilotage stratégique prioritairement prises en compte par
les dirigeants mondiaux, sur fond de dégradation du contexte économique et
politique mondial. Ils sont notamment 50% à faire de l’adoption de
l’intelligence artificielle un enjeu majoritaire à adresser et dont
l’accroissement des investissements est clairement identifié comme un moteur de
croissance puissant. Traduisant une percée spectaculaire <
(+42 points), la course
à l’intelligence artificielle s’impose comme l’enjeu n°1 pour 57% des CEO
français en 2024 contre 15% en 2023.
59% des dirigeants
français et 64 % des dirigeants mondiaux se disent prêts à investir dans l’IA
malgré les incertitudes économiques.
Le sentiment de
responsabilité des dirigeants est élevé, 64% des CEO français – contre 72% au
niveau mondial – exprimant même ressentir une pression accrue qui porte cette
année sur la stratégie de développement à long terme de leur entreprise :
• 100% d’entre eux se sentent
investis de cet impératif d’adaptation et dessinent deux leviers de croissance
pour les trois prochaines années : l’innovation et la croissance externe.
• 83% des entreprises
françaises envisagent de procéder à des acquisitions, 31% des dirigeants optant
pour des opérations de M&A et 27% privilégiant les alliances stratégiques.
Ce sentiment accru de
responsabilité est aussi en lien avec la perte de confiance concomitante dans
l’action publique :
75% des dirigeants français contre seulement 60% des dirigeants mondiaux sont
d’accord pour dire qu’à mesure que la foi dans les gouvernements diminue, les
citoyens se tournent vers les entreprises pour palier un déficit d’action en
matière d’inclusion, de diversité, d’équité, de changement climatique ou encore
de justice sociale.
Paradoxe français : alors qu’ils sont très
optimistes sur leurs perspectives intérieures de croissance et sur celles de
leur propre entreprise (à 85%), les dirigeants économiques français se montrent
plus prudents que les CEO internationaux quant aux perspectives de croissance
mondiale. En 2024, 72% des dirigeants mondiaux sont confiants sur les
perspectives macro-économiques, soit un niveau élevé, contre seulement 68 % des
dirigeants français, en chute de 13 points par rapport à 2023 (81%).
Investir dans l’IA, une
priorité et un levier de création d’emplois
Les trois-quarts des
CEO français considèrent que leur équipe dirigeante a une vision claire de la
façon dont l’IA générative va profiter à leur entreprise et lui conférer un
avantage concurrentiel.
Pourtant, le calendrier
d’implémentation de l’IA au sein de l’entreprise appelle de leur part une
réponse prudente, qui tient tout à la fois aux nécessités de formation des
collaborateurs, au cadre éthique et à des outils qui peuvent être longs à
intégrer. Ils sont notamment 52% en France à considérer l’éthique comme le plus
grand défi d’implémentation de l’IA (61% dans le monde).
59% des dirigeants font
des investissements dans l’IA une priorité, là où 41% sont neutres ou freinent
le basculement vers l’étape d’investissements majeurs, notamment au regard des
risques liés à la cybersécurité.
L’humain demeure au
cœur de la transformation des organisations liée à l’IA : 72% des dirigeants
français sont convaincus que l’implémentation de l’IA générative doit se faire
par expérimentation collective, indépendamment du niveau de séniorité des
individus.
C’est également vrai
pour 76% des dirigeants mondiaux, même si seuls 38% d’entre eux pensent que
leurs collaborateurs disposent des compétences adéquates pour tirer pleinement
avantage de l’IA,
58% ajoutant que l’intégration de l’IA générative les amène à
repenser, dès leur recrutement, les compétences requises.
Contre les prédictions
de remplacement par les algorithmes, les collaborateurs restent au cœur des
organisations :
en France et dans le monde, la montée en puissance de l’IA et l’accroissement
des ressources humaines vont de pair. Dans la recherche de la croissance, en
2024 les dirigeants français choisissent à 55% d’investir dans la technologie
et à 45% dans les ressources humaines.
Le risque de
destruction d’emploi par l’IA est écarté par une large majorité de dirigeants : 75% en France et 76%
dans le monde considèrent que l’implémentation de cette innovation de rupture
n’aura pas d’impact négatif sur le nombre de postes, mais va conduire à les
reconfigurer et nécessiter des mises à niveau. L’optimisme est tel que 25% des
CEO français pensent que l’IA créera des emplois. En cohérence avec cette
dynamique, 92% des CEO mondiaux envisagent d’augmenter l’effectif global de
leurs équipes, soit le chiffre le plus élevé depuis 2020.
L’ESG, facteur de
compétitivité et de création de valeur
Les dirigeants français
sont désormais très imprégnés de la responsabilité de leurs entreprises au
niveau sociétal. 75% pensent que les citoyens attendent des entreprises
qu’elles jouent un rôle environnemental et sociétal.
Non seulement 80% des
dirigeants français jugent l’ESG de mieux en mieux intégrée à la création de
valeur économique de leur entreprise, mais l’ESG est désormais un enjeu de
compétitivité pour les CEO français. Sa non-intégration pourrait même, pour 28%
d’entre eux, donner un avantage à leurs concurrents, 24% des CEO mondiaux ayant
une analyse identique de ce risque.
Le risque réputationnel
de l’entreprise est également en jeu : 69% des dirigeants économiques français se
déclarent prêts à prendre position sur un enjeu critique, social ou politique,
y compris contre la recommandation du conseil d‘administration. Les dirigeants
mondiaux du panel KPMG CEO Outlook s’ancrent dans les mêmes perspectives : 76%
des CEO mondiaux seraient prêts à céder une partie rentable de l’entreprise qui
pourrait nuire à la réputation de l’entreprise et 68% pourraient même prendre
position sur une problématique politique ou sociale controversée, y compris si
leur conseil d’administration y était plutôt réservé.
69% des dirigeants
mondiaux et 55% des dirigeants français ont maintenu leur stratégie climatique
au cours des douze derniers mois. Cependant, 66% d’entre eux indiquent ne pas
être en capacité à répondre à toutes les attentes de leurs parties prenantes,
30% identifiant la décarbonation de leur chaîne d’approvisionnement comme le
plus grand obstacle à leur ambition. Ces difficultés de court-moyen terme les
conduisent à mieux calibrer leur communication à ce sujet.
L’initiative sociale et sociétale fait consensus, 83% des dirigeants français se retrouvant autour de l’idée d’encourager la mobilité sociale. 56% décrivent une évolution trop lente de l’entreprise en matière d’ouverture sociale et de la diversité dans l’entreprise.
Dans une perspective
d’adaptation des chaînes de valeur et de sécurisation des enjeux d’attractivité
et de rétention des talents, 76% des dirigeants français affirment que les
entreprises se doivent d’investir prioritairement dans la formation de leurs
collaborateurs tout au long de leur carrière.
Marie Guillemot,
Présidente du Directoire de KPMG en France, commente : « Les dirigeants sont
déterminés à accélérer la transformation de leur entreprise vers des modèles
plus durables et responsables en investissant fortement dans l’IA, l’ESG et les
talents. Dans un contexte toujours plus exigeant, former les équipes aux nouveaux
enjeux technologiques et ancrer la performance dans la révolution ESG sont les
marqueurs de la contribution des entreprises à la compétitivité et au
rayonnement économique de la France et de l’Europe. »
Mathieu Wallich-Petit, Associé, Membre du Comité Exécutif, Head of Clients & Markets de KPMG en France, conclut : « C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour les dirigeants économiques : s’il est désormais évident que l’IA offre de nouvelles perspectives business et des leviers de performance qui vont profondément transformer les modèles d’entreprise et méthodes de travail à long terme, les enjeux ESG sont quant à eux pleinement intégrés dans les stratégies de développement comme un accélérateur pour faire la différence sur le marché. Réussir cette transition passera par la convergence d’une triple transformation : l’IA, l’ESG et celle incontournable des talents. »