« Rénovation énergétique : la nécessité d’un changement
d’échelle »
Baromètre de l’Observatoire Cetelem sur la rénovation énergétique de l’habitat, une étude réalisée auprès de près de 14 000 personnes dans 8 pays européens, dont 3 000 en France.
Plus d’un tiers des
Français font face à des difficultés liées au financement de leur logement
En France, le secteur
du bâtiment est le deuxième plus grand émetteur de gaz à effet de serre,
représentant 27% des émissions de CO2 et près de 45% de la consommation
d’énergie finale. Les travaux de rénovation énergétique, tout en agissant
concrètement pour le climat, permettent d’améliorer le confort des logements et
de réduire la facture énergétique des Français. Aujourd’hui encore, près de
5
millions de logements - qualifiés de « passoires énergétiques » - sont mal
isolés, et 3,8 millions de ménages rencontrent des difficultés à payer leur
facture de chauffage. Dans ce contexte, le Baromètre de l’Observatoire Cetelem
sur la rénovation énergétique de l’habitat analyse la perception des Français
vis-à-vis de leur logement, ainsi que les motivations et freins qui entrent en
jeu dans l’accélération de la transformation énergétique de l’habitat.
Des Français satisfaits
de leur logement
89% des Français
s’estiment globalement satisfaits de leur logement, avec 4 d’entre eux sur 10
plaçant le confort au premier rang de leurs critères de satisfaction. La
localisation du logement, notamment sa proximité avec des magasins et services,
ainsi que son prix sont également cités comme étant des critères importants.
Cependant, une ombre
vient ternir ce tableau : la facture énergétique, avec 33% des Européens qui
constatent qu’elle a beaucoup augmenté au cours des 12 derniers mois, et 38%
qui la jugent excessive au regard de leurs usages. Ce sentiment est encore plus
marqué chez les Français : ils sont 44% à estimer que leur facture énergétique
a beaucoup augmenté, et un sur deux la considère comme excessive. Une situation
qui est exacerbée par le fait que près de 7 Français sur 10 craignent une crise
de leur pouvoir d’achat dans l’année à venir. En conséquence, qu’ils soient
propriétaires ou locataires, ils sont 36% à être confrontés à des difficultés
liées aux dépenses de leur logement.
Des efforts simples
mais insuffisants pour réaliser de réelles économies d’énergie
Après la hausse des coûts de l’énergie, les Français cherchent à maîtriser leur consommation. 56% d’entre eux estiment que leur budget lié à l’énergie est optimisable. Sans être prêts à renoncer à leur confort, ils adoptent au quotidien des gestes simples, de bon sens et peu contraignants pour réduire leur consommation tels qu'éteindre les lumières en quittant une pièce (79%), fermer les fenêtres et volets quand il fait froid ou très chaud (63%), installer des ampoules basse consommation (57%) … et seulement 43% baissent la température de leur chauffage d’un ou plusieurs degrés en hiver. Cependant, ces efforts sont jugés par 45% des Français comme étant insuffisants pour réaliser des économies d’énergie significatives.
La rénovation
énergétique : un levier clé pour réduire la facture énergétique des Français
La rénovation
énergétique est essentielle pour permettre aux Français de réduire leur facture
énergétique. Ils sont 45% à avoir déjà entrepris des travaux de rénovation
énergétique au cours des 3 dernières années et 26% planifient d’en effectuer
d’ici 3 ans. Leurs principales motivations sont la réalisation d’économies
(38%), l’amélioration du confort de leur logement (31%) ou la conviction
écologique (16%).
Le remplacement de
fenêtres (41%) arrive en première position des travaux de rénovation réalisés,
suivis des interventions d’isolation (33%), de l’installation de panneaux
photovoltaïques (23%) ou d’une pompe à chaleur (22%), et le changement d’une
chaudière (20%).
Ces travaux restent néanmoins limités, tant en termes de budget investi (56% des propriétaires investissent moins de 10 000€) que de l’impact recherché (seuls 16% pensent réussir à réduire leur consommation d’énergie de plus de 25%).
Sensibiliser, informer,
accompagner : le triptyque pour accélérer la rénovation énergétique
Cette limitation des
travaux est liée à un sentiment de gaspillage énergétique (mauvaise isolation,
consommation d’énergie trop importante, peu de bons réflexes mis en œuvre,
etc.) qui reste sous-estimé par les Français. En effet, seuls 34% des propriétaires
expriment un fort sentiment de gaspillage énergétique. Cette perception est en
partie due à une méconnaissance de la performance énergétique de leur logement
: bien que 67% des propriétaires déclarent connaître leur DPE (Diagnostic de
Performance Energétique), le chiffre le plus élevé parmi les pays européens
étudiés, 25% d’entre eux le surestiment en le classant en catégorie A ou B.
L’étude montre une
corrélation entre le sentiment de gaspillage énergétique et la volonté
d’effectuer des travaux : 35% des Français souhaitant réaliser des travaux de
rénovation expriment un fort sentiment de gaspillage énergétique, contre
seulement 21% chez ceux qui ne prévoient pas de travaux.
Bien que 72% des
Français affirment connaître l'existence des aides publiques pour la rénovation
énergétique, seulement 21% savent précisément en quoi elles consistent. Ce
manque de connaissance se traduit par un financement des travaux principalement
auto-financé, avec 46% qui puisent dans leurs économies, tandis que 31%
souscrivent un prêt, et seulement 31% utilisent effectivement ces aides
publiques. De plus, les Français se sentent insuffisamment informés sur les
différentes phases d’un projet de rénovation, avec seulement 52% se déclarant
"bien informés" sur les économies potentielles qu'ils pourraient
réaliser, 47% sur les acteurs à contacter, 46% sur le montant à investir, et
45% sur les aides disponibles.
« La rénovation
énergétique de l’habitat en France est face à un défi de taille : la nécessité
de changer d’échelle. C’est en intensifiant leurs efforts que tous les acteurs,
unis, pourront accompagner les Français dans la nécessaire conversion du parc immobilier.
Ensemble, nous pourrons répondre aux défis climatiques et économiques qui se
profilent. La sensibilisation au gaspillage énergétique et aux avantages de la
rénovation est un enjeu crucial pour accélérer le rythme de décarbonisation des
logements. Une meilleure compréhension de leur DPE, par exemple, pourrait
encourager davantage de propriétaires à entreprendre des rénovations plus
ambitieuses, d’autant plus qu’en 2034, l’ensemble des logements classés E,
après les F en 2028, les G en 2025 et les G+ depuis 2023, seront exclus du
marché locatif »
souligne Flavien Neuvy, Directeur de l’Observatoire Cetelem.
« La performance énergétique durable des logements en France est une priorité absolue pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Selon l’Observatoire Cetelem, les Français souhaitent agir, mais manquent d'information et de soutien pour définir et financer leurs projets. Dans un contexte de tension budgétaire sans précédent, BNP Paribas Personal Finance s’engage à les accompagner pour améliorer leurs conditions de vieet leur bilan carbone. Depuis plus de 20 ans, nous soutenons particuliers et professionnels dans le financement de la rénovation énergétique de l’habitat, c’est un objectif majeur inscrit dans notre plan stratégique. Notre ambition est de doubler notre volume de production pour atteindre 5 milliards d’euros d'encours verts d'ici 2025, contribuant ainsi à l’accélération du rythme de décarbonation des logements », conclut Charlotte Dennery, Administratrice, Directrice Générale de BNP Paribas Personal Finance.