Qu’ils soient à la tête d’une TPE ou qu’ils
exercent en tant qu’indépendant, les entrepreneurs sont confrontés à un double
enjeu : maintenir leur niveau de revenus en cas d’arrêt de travail consécutif à un
aléa de la vie, et anticiper la forte baisse de revenus à la retraite.
Dans un contexte où le
nombre d’arrêts de travail connaît une hausse importante et le financement des
retraites reste un sujet permanent, la question de la protection sociale
demeure une boîte noire pour nombre d’entrepreneurs. C'est particulièrement le
cas pour les travailleurs non-salariés : 72% des dirigeants de TPE et 67% des
indépendants (professions libérales, chefs d’entreprise sans salariés,
micro-entrepreneurs, etc.) admettent avoir du mal à maîtriser ce sujet. Cette
méconnaissance induit un fort sentiment de vulnérabilité : ainsi, l’on constate
que 83% des dirigeants de TPE et 76% des indépendants se sentent vulnérables en
matière de protection sociale. Cet indice de vulnérabilité, élaboré par Swiss
Life France et Lilycare, prend à la fois en compte le sentiment de
vulnérabilité des travailleurs non-salariés, les difficultés qu’ils peuvent
rencontrer et les appréhensions inhérentes et enfin, la méconnaissance des
enjeux de protection sociale.
Principaux
enseignements de l’étude “Indice de vulnérabilité des travailleurs
non-salariés” menée par OpinionWay pour Swiss Life France et Lilycare auprès de
dirigeants d’entreprise
(de 1 à 9 salariés) et d’indépendants (professions
libérales, chefs d’entreprise sans salariés, micro-entrepreneurs, etc.) en juin
2024.
1) Un fort sentiment de
vulnérabilité ressenti par les travailleurs non-salariés.
• 87% des dirigeants de TPE et 84% des
indépendants déclarent se sentir vulnérables de manière générale.
• La complexité de la protection sociale
favorise ce sentiment de vulnérabilité : 83% des dirigeants de TPE et 76 % des
indépendants et autres professions libérales se disent vulnérables en matière
de protection sociale. Ce sentiment de vulnérabilité a été amplifié par la
dégradation des conditions de travail induite par la crise sanitaire de la
Covid-19.
• L’étude relève un ressenti plus vif chez les
moins de 40 ans : 93% des dirigeants de TPE et 80% des indépendants - de cette
tranche d’âge - témoignent de leur vulnérabilité en matière de protection
sociale.
• La crainte de la perte de revenus à la
retraite entraîne également un fort sentiment de vulnérabilité chez 80% des
dirigeants et 78% des indépendants interrogés.
• 84% des sondés estiment être moins avantagés
que les salariés dans le niveau de protection sociale.
• Seuls 59% des dirigeants de TPE et 45% des
indépendants déclarent avoir souscrit un contrat de prévoyance. Plus rares sont
ceux qui pensent à anticiper leur retraite : seul un tiers des indépendants (33%)
et près de la moitié des dirigeants (49 %) ont souscrit à un contrat de
retraite supplémentaire.
2) Un sentiment de
vulnérabilité qui peut s’expliquer par une difficile expérience de prise en
charge et des garanties insuffisantes face aux risques auxquels ces
travailleurs sont exposés.
• 60% des dirigeants employant 1 à 9 salariés
et 55% des indépendants ayant déjà eu un arrêt de travail ont rencontré des
difficultés pour leur prise en charge.
• Lorsqu’on les interroge sur les difficultés
rencontrées et les appréhensions inhérentes, les réponses sont les suivantes :
- 60%
des dirigeants de TPE et 45% des indépendants évitent certaines activités
risquées pour prévenir ou réduire le nombre et la durée d’éventuels arrêts de
travail.
- 77%
des dirigeants de TPE et 74% des indépendants déclarent que la perspective d’un
arrêt de travail de longue durée leur fait peur.
• Au-delà de la difficulté de prise en charge,
c’est aussi le niveau de couverture qui est jugé insuffisant (faiblesse de la
couverture des prestations de la Sécurité sociale ou des régimes de prévoyance
de base). Près de 90% des travailleurs non-salariés interrogés jugent que leur
couverture actuelle est insuffisante pour les protéger pour, a minima, un
besoin qui pourrait les concerner à l’avenir : arrêt de travail (81% des
dirigeants et 83% des indépendants), situation d’invalidité (76% des dirigeants
et
81% des indépendants), décès (76% des dirigeants et 82% des indépendants).
3) Le manque
d’informations et la méconnaissance des enjeux liés à la protection sociale des
travailleurs non-salariés ont un impact direct sur leur capacité à bien se
protéger et à opter pour des solutions adaptées à leur situation spécifique.
• À peine un répondant sur deux déclare se
sentir bien informé, connaître ses droits en matière de protection sociale : 48%
des dirigeants, 44% des indépendants. Cette méconnaissance est renforcée par la
difficulté qu’ont les travailleurs non-salariés à s’approprier ce sujet : 78 %
des dirigeants et 69% des indépendants.
• 69% des indépendants souhaiteraient mieux
comprendre les enjeux relatifs à la protection sociale. Les dirigeants
expriment plus d’intérêt : 78% d’entre eux se disent intéressés. Les
indépendants sont aussi moins nombreux à affirmer vouloir bénéficier
d’informations sur les couvertures possibles en santé et prévoyance et le
dispositif de retraite supplémentaire : 64% pour les indépendants vs 75% pour
les dirigeants.
Selon Pierre François,
directeur général de SwissLife Prévoyance et Santé, :
« Les résultats de
cette étude révèlent la forte vulnérabilité des TNS (incluant les dirigeants
d’entreprise et les indépendants). Pour nous assureurs, l’enjeu principal
réside en un accompagnement personnalisé pour répondre à leurs besoins
spécifiques : l’offre de prévoyance proposée doit être, de facto, réellement
modulable. De plus, nous devons redoubler d’effort de pédagogie auprès de cette
cible y compris dans le cadre de la préparation de leur retraite. Dans ce
contexte, je suis convaincu que Swiss Life, de par la qualité reconnue de son
offre, associée à l’expertise de ses réseaux orientés vers le conseil, dispose
de réels atouts pour répondre à leurs attentes. Notre ambition, en nous
positionnant résolument du côté des entrepreneurs, est de construire, avec eux,
leur confiance financière afin qu’ils puissent vivre en toute liberté de choix.
»
Sonia Elmlinger,
directrice générale de Social Care Consulting et de Lilycare.fr, poursuit :
«
Cette étude met en lumière les domaines où les travailleurs non-salariés sont
les plus vulnérables en matière de protection sociale. L'indice de
vulnérabilité de la protection sociale des TNS est un outil essentiel pour
informer, protéger et améliorer leur situation. S’ils sont mieux sensibilisés à
leur propre protection, ils pourront prendre des mesures pour améliorer leur
couverture. Protéger les entrepreneurs, c’est protéger la société. »
Éléonore Quarré, responsable des études Société - Pôle Opinion chez OpinionWay, conclut : « Le sentiment de vulnérabilité qui ressort de cette étude est écrasant. Il est particulièrement frappant de voir que c’est le cas pour tous les travailleurs non-salariés, peu importe leur profil. Qu’ils soient à la tête d’une TPE ou qu’ils travaillent en indépendants, qu’ils aient été déjà confrontés à des difficultés de prise en charge ou non, ils se sentent massivement désavantagés en matière de protection sociale. L’idée qu’ils seraient lésés par rapport aux travailleurs salariés est largement partagée. Pourtant, les TNS représentent plus de 10 % des actifs, c’est considérable. D’évidence, il y a un enjeu de pédagogie important pour enrayer cette situation. »