En
partenariat avec le Groupe Alixio et Clifford Chance
• En
2024, nouveau record de l’actionnariat salarié : 57% des entreprises annoncent
avoir lancé une opération d’actionnariat salarié en 2024.
• En
France : les taux de souscription aux offres augmentent, ainsi que l’apport
moyen des salariés qui atteint 3 100€.
L’actionnariat
salarié, qui permet aux salariés de détenir une part du capital de leur
entreprise, poursuit son succès en France, premier pays européen à ce titre.
Cette
13ème édition de l’enquête annuelle de la FAS (Fédération Française de
l’Actionnariat Salarié), réalisée en partenariat avec le Groupe Alixio et
Clifford Chance, révèle un record de progression de la part de capital détenue
par les actionnaires salariés.
L’environnement est toujours propice au développement du nombre d’offres proposées. Les entreprises répondantes représentent près de 3 millions de salariés.
2024 - les opérations d’actionnariat salarié affichent une forte dynamique : 57% des entreprises répondantes annoncent une opération cette année
Cette
croissance, continue depuis la loi Pacte et malgré la crise de 2020, montre une
volonté affirmée des entreprises de proposer ces opérations aux salariés en
France comme à l’international.
Ce
volontarisme des entreprises permet d’afficher un taux de détention du capital
par les salariés qui ne fait que progresser : au sein des entreprises du CAC
40, la moyenne de détention du capital, se situe à 3,9%, en croissance de
0.3pts.
Dans le
reste des entreprises du SBF 120, bien que plus modeste, ce taux progresse pour
atteindre
1,8% (+0.1pts). Cette dynamique est notable, où le seuil des 3% du
capital détenu par les salariés, rendant obligatoire la nomination d’au moins
un administrateur sur proposition des actionnaires salariés, a progressé et
concerne maintenant largement plus d’1 entreprise sur 2 (62% contre 54% en
2023, 50%
en 2022, 48% en 2019 et 35% en 2018).
Croissance
de la part d’actionnaires salariés dans l’ensemble des effectifs dans près de 6
entreprises sur 10
En
France, les salariés actionnaires des grandes entreprises du panel sont
toujours plus nombreux, même si l’on note aussi la croissance des plus petites
entreprises.
Si ce
taux reste sensiblement plus faible à l’international, la progression des
opérations fait émerger les actionnaires salariés hors de France avec une
croissance notable : 42% des entreprises du panel ont plus de 25%
d’actionnaires parmi les salariés à l’étranger. Cette augmentation est continue
et touche de plus en plus de pays, avec une volonté de proposer à
l'international des offres identiques à celles déployées en France.
«
L’internationalisation de l’actionnariat salarié se fait avec la volonté de
transposer l’offre française au mieux des contraintes fiscales locales. Cela
traduit le dynamisme des groupes français à l’international, pour impliquer
l’ensemble de leurs effectifs à leur capital », commente Rodolphe Delacroix,
Directeur de l’Actionnariat des Salariés du Groupe Alixio.
La
régularité des opérations et la simultanéité du versement de l’intéressement et
de la participation, accélèrent la croissance de l’actionnariat salarié, porté
par des véhicules principalement sur des formules classiques.
L’enquête
montre que les deux leviers majeurs qui impactent positivement cette croissance
sont une politique régulière pour 20% des répondants, ainsi que la concordance
du versement de la participation et de l’intéressement avec les offres
d’acquisition d’actions.
La
générosité au travers de l’abondement chez 16% des répondants, est l’autre
grand levier d’un intérêt des salariés pour les plans d’actionnariat salarié.
Plus de deux tiers des offres sont abondées. L’effort financier à fournir par
le salarié est de 2 500€ pour bénéficier de 1 100€ d’abondement en moyenne.
L’abondement
unilatéral, qui permet d’augmenter le taux de démocratisation des
souscripteurs, n’est utilisé que dans 10% des cas, au profit des autres mesures
bénéfiques. C’est aussi une mesure utilisée pour les salariés à l’international
dans 27% des cas.
Cette
croissance résulte donc d’une combinaison des leviers, et des incitations de la
loi pour les mettre en œuvre.
« En
participant au capital de leur entreprise, les salariés s’inscrivent dans une
logique de long terme et un prisme patrimonial de leur investissement. D’une
part, le législateur incite les entreprises à le proposer, d’autre part, les
dispositions de la loi aident à la diminution du risque et de la fiscalité, note Olivier Paon,
qui dirige l’enquête de la FAS et a été nouvellement élu à la tête de la
Fédération. La croissance des souscriptions dans toutes les tranches
de salaires est source d’équité et de démocratie actionnariale, et
in fine de
partage de la valeur de leur entreprise à leur profit. »
La
formule classique de souscription, qui permet aux salariés d’acquérir des
actions de l’entreprise avec une décote par rapport au prix de référence est
proposée majoritairement (dans 66% des cas), alors que seulement 20%
d'entreprises répondantes proposent la formule à effet de levier, dont le gain
potentiel est multiplié par un levier bancaire. Le montant de la décote de 20%
reste privilégié, alors qu’il peut être porté à 40% avec une période
d’incessibilité doublée.
Progression
du montant d’apport personnel des salariés
Dans un
contexte de pouvoir d’achat impacté par l’inflation, l’apport personnel
progresse en moyenne à
3 100€ et notamment dans les tranches supérieures à + de
5 000€ pour 23% des répondants. C’est
15 points de plus que l’année précédente
sur cette dernière tranche.
Il faut
ajouter les facilités de paiement pour aider cet investissement, qui s’étale de
manière plus longue, supérieur à 9 mois dans 1 cas sur 2.
«
Cette forte croissance de l’apport personnel moyen des salariés, cette année
encore, indique la confiance renouvelée des salariés dans leur entreprise et
dans les dispositifs proposés. En facilitant les arbitrages de leur épargne
salariale, les abondements et l’étalement des paiements, les entreprises
facilitent l’accès à des profils de salariés plus larges, en France comme à
l’international »,
poursuit Olivier Paon.
Un
alignement de l’actionnariat salarié avec la stratégie et la politique RSE des
entreprises
Les
entreprises intègrent désormais de manière plus affirmée l’actionnariat salarié
dans leur cap stratégique. 39% disent l’afficher dans leur mission, leur raison
d’être ou dans leur stratégie pluriannuelle. Toutefois, il ne donne pas lieu à
un objectif chiffré dans la grande majorité des cas (75%).
L’alignement
de l’actionnariat salarié se démontre également dans les critères RSE qui
entrent à la fois plus fortement dans les critères d’attribution des plans
d’actions gratuites de performance (72%), ou sont mis en avant dans les
rapports annuels extra-financiers (58% des répondants). Les vertus de
l’actionnariat salarié en termes d’engagement et de fidélisation sont ainsi
mises en valeur.
« Au
cœur des enjeux sociétaux des entreprises, l’actionnariat salarié est
l’incarnation de nombreuses dimensions RSE. L’affichage dans la stratégie de
l’entreprise et la régularité ancrée dans la durée sont de puissants moteurs
pour les salariés, qui sont souvent observés par tous les investisseurs », observe Rodolphe Delacroix.
Développer
durablement l’actionnariat salarié par une communication régulière et une
formation active des salariés
Qu’elles
soient exceptionnelles ou régulières, les opérations doivent bénéficier d’une
communication désormais visible sur tous les supports digitaux pour aider les
salariés dans leur choix, et faire croitre le taux de souscription. Les sites
dédiés s’imposent (60% des répondants).
L’intégration
entre le portail de l’entreprise et celui du gestionnaire est travaillée avec
les meilleures pratiques du digital, et ces deux outils deviennent des sources
de données d’analyse en vue d’améliorations.
L’effort
doit encore porter sur l’offre de formations destinées aux salariés, sur les
mécanismes d’actionnariat salarié, l’acculturation financière et la fiscalité
car seulement une entreprise sur deux déclare proposer un dispositif.
Ambition
de 10% d’actionnariat salarié en moyenne dans les entreprises et implication
croissante dans la gouvernance et la stratégie
« Les
entreprises participantes estiment à 94% que les associations d’actionnaires
salariés jouent un rôle positif. C’est une nouvelle hausse et une
reconnaissance de leur rôle unique au cœur du développement de l’actionnariat
salarié. Proche des salariés qu’elles représentent avec engagement dans les
conseils de surveillance des fonds qui gèrent leur épargne, elles mènent
également des actions d’information et de formations qui répondent à leur
attente. Par ailleurs, les représentant des actionnaires salariés, élus par les
actionnaires réunis en assemblée générale, agissent durant leur mandat sur la
stratégie et la gouvernance de l’entreprise. Ils participent à de nombreux
comités, au même titre que les autres administrateurs du conseil
d’administration »,
poursuit Olivier Paon.
L’objectif
affiché par la FAS de 10% d’actionnariat salarié en moyenne dans les
entreprises appelle une forte mobilisation des entreprises de taille
intermédiaire en faveur de l’actionnariat salarié.
« Très
attendus, les premiers décrets pris en application de la loi du 29 novembre
2023 portant transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au
partage de la valeur, arrivent en ce début d’été. A noter que le plafond de
l'abondement unilatéral a été significativement augmenté ce qui pourrait
renforcer l'attractivité de cet outil d'actionnariat salarié collectif », commentent Anne
Lemercier et Ekaterina Zaboussova, Partners chez Clifford Chance.
« Cette
année encore, dans le contexte économique que nous connaissons, les résultats
très positifs de la 13ème édition de l’enquête “Benchmark FAS” démontrent que
l’actionnariat salarié s’affirme comme un enjeu fort pour les entreprises.
Intégré
à leur stratégie, à leur politique de responsabilité sociale et de partage de
la valeur, les vertus de l’actionnariat salarié concourent, pour les salariés
comme pour les entreprises, à leur engagement sociétal et de performance.
Ces dispositifs de développement de l’actionnariat salarié ne sont pas réservés aux seules grandes entreprises : une vision de long terme pour atteindre l’objectif de 10% du capital détenu par leurs salariés, est aussi un enjeu de souveraineté pour l’ensemble des entreprises », conclut Olivier Paon.