Le commentaire de Tiffany Wilding, économiste de PIMCO
Que s’est-il passé ?
La croissance de la
masse salariale en août a rebondi, mais le redressement a été plus modeste que
prévu et les révisions des deux mois précédents ont réduit les gains d'emplois
de 89 K. En intégrant les données du mois d'août, les révisions ont ramené la
moyenne mobile sur trois mois des gains de masse salariale à 116 K, contre 170
K le mois précédent. Le taux de chômage, quant à lui, a baissé de 0,1 point de
pourcentage sur une base arrondie, contribuant à inverser la hausse du mois
précédent, tandis que l'inflation salariale (salaire horaire moyen) a
ré-accéléré de 0,4% d'un mois sur l'autre, ramenant le taux annuel à 3,8%
contre 3,6% le mois précédent.
Qu’est-ce que cela
signifie ?
Dans l'ensemble, le
rapport d'aujourd'hui est très cohérent avec une économie qui ralentit mais ne
s'effondre pas. Le ralentissement de la croissance des salaires est logique
dans le contexte d'une économie qui revient à la normale après l'ensemble unique
de chocs économiques de ces dernières années, y compris une poussée de
l'immigration. Les flux d'immigration ont permis de maintenir une forte
croissance de l'emploi et de l'offre de main-d'œuvre. Cependant, avec des flux
d'immigration plus modérés cette année, la dynamique du marché du travail se
ralentit.
Quelle est la prochaine
étape ?
En ce qui concerne les implications pour la Réserve fédérale, nous pensons toujours que les décideurs politiques sont les plus susceptibles de lancer le cycle de réduction avec une réduction de 25 points de base en septembre. Toutefois, cela ne change rien au fait que le taux directeur est élevé, malgré la normalisation des conditions économiques. Quelle que soit l'ampleur de la réduction de septembre, nous pensons que les responsables du Federal Open Market Committee indiqueront, par le biais de projections actualisées, qu'ils prévoient de ramener la politique monétaire à des niveaux plus normaux beaucoup plus rapidement que prévu, peut-être d'ici à la fin de 2025.