Intelligence
artificielle, recrutement des scale-ups, stagnation des salaires… Quelles
sont les grandes tendances de 2024 ?
• 50,5% des
responsables financiers français se disent enthousiastes face au développement
de l'intelligence artificielle tandis qu’ils ne sont que 10,2 % à en avoir un
avis négatif.
• Entre 2023 et 2024,
la part des DAF expérimentés de plus de 40 ans a augmenté de 11 % dans les
scale-ups françaises, un phénomène sous-tendu par la volonté des scale-ups de
pérenniser et de garantir des finances saines.
• Malgré une stagnation
des salaires des DAF français qui augmentent seulement de 0,2% en moyenne, ils
sont 54,4% à se dire satisfaits de leur salaire, au niveau de la moyenne
mondiale.
CFO Connect, la
première communauté de responsables financiers en France animée par Spendesk,
publie sa 3e édition du baromètre annuel de la rémunération des DAF. L’étude
révèle que, pour les responsables financiers français, l’année 2024 est
fortement marquée par l’intelligence artificielle et l’innovation. La
profession fait également état de sa satisfaction salariale, malgré une faible
évolution de leur rémunération.
Le baromètre annuel de
la rémunération des DAF rassemble des données sur les rémunérations pour
différentes fonctions financières, secteurs d'activité, tailles d'entreprise et
pays. Pour ce faire, CFO Connect a interrogé 750 responsables financiers, en particulier
des cadres supérieurs et des directeurs financiers, dont 200 en France. Le
rapport aide à définir les attentes en matière de rémunération pour l'ensemble
de la fonction financière. Les résultats mettent également en évidence les
tendances et les écarts entre les zones géographiques, les sexes et les niveaux
d'expérience. Le rapport fournit les données et les informations nécessaires
pour prendre des décisions plus éclairées et plus équitables en matière de
rémunération.
Intelligence
artificielle et innovation, au cœur des mutations du métier
Ce début d’année 2024
est marqué par un développement sans précédent de l’intelligence artificielle.
Là où 2023 traduisait cet engouement par une généralisation dérégulation,
l’adoption de l’AI Act européen en début d’année a conduit à une nouvelle dynamique,
plus raisonnée et responsable, de l’intelligence artificielle. Ils sont ainsi
plus de la moitié (50,5%) parmi les répondants français à se dire
“enthousiastes” au regard de l’impact que pourrait avoir l’intelligence
artificielle sur les équipes financières, légèrement au-dessus de la moyenne
mondiale (46,7%). À l’inverse, ils ne sont que 1% à se dire “désintéressé” ou
“inquiet”. Si l’enthousiasme est plus fort chez les 18 - 25 ans, culminant à
66,7%, il l’est aussi chez les plus anciennes générations. Les 40 - 50 ans sont
ainsi 52,6% à se dire enthousiastes.
Alice Rebert,
directrice des ressources humaines de Spendesk, affirme : « Dans l'ensemble,
les professionnels du secteur financier sont optimistes quant à l'impact que
l'IA peut avoir sur les équipes financières, même si des doutes persistent. Les
employeurs doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour répondre aux inquiétudes
des salariés concernant l'IA et démontrer l'impact positif qu'elle peut avoir.
Plus les équipes financières s'adapteront rapidement aux outils d'IA, plus
elles seront précises et efficaces. Se familiariser avec cette technologie,
ainsi qu'avec d'autres outils de la fintech, augmentera probablement aussi le
potentiel de rémunération individuel ».
Dans un contexte où les
scale-ups françaises doivent relever des défis de financement importants tout
en atteignant la rentabilité, la fonction des responsables financiers y est
devenue centrale. L’indice Next 40/120 a d’ailleurs revu ses critères de sélection
pour accorder davantage de place à cette rentabilité. Ainsi, les scale-ups font
appel à des DAF de plus en plus expérimentés. Elles embauchent désormais des
responsables financiers de plus de 40 ans dans 33,3% des cas, contre 22,3%
l’année précédente (+11%). Pour attirer ces profils expérimentés, les
scales-ups n’hésitent pas à mettre la main au porte-monnaie, en proposant en
salaire en moyenne 7% supérieur à la moyenne de la tranche d’âge (130 909€ en
scale-up contre 121 887€ au total). Phénomène français, catalysé par les
ambitions de la French Tech, il ne se retrouve pas au niveau mondial où la
moyenne des salaires des DAF croît là selon la taille de l’entreprise :
start-up, scale-up, entreprise publique puis entreprise privée.
Des DAF relativement
satisfaits de leurs conditions de travail malgré une stagnation des salaires
Le salaire moyen des
responsables financiers français tend à stagner entre 2023 et 2024. Il augmente
seulement de 0,15%, passant de 108 849€ à 109 023€ bruts annuels, tandis qu’il
augmente de 8,1% au Royaume-Uni (atteignant 175 357€), de 11,3% aux États-Unis
(253 072€) et de 19,1% en Allemagne
(182 416€).
Malgré cette moyenne
basse en France, les DAF français s’inscrivent dans la moyenne des pays où les
DAF sont les plus satisfaits de leur salaire, à hauteur de 54,4% en France
contre 57% en moyenne monde. Au même titre que les allemands (55%) et les
britanniques (49,6%) dont les salaires moyens sont pourtant supérieurs. Les
américains, quant à eux, sont largement au-dessus, à 61%.
Alice Rebert ajoute : « Les avantages sociaux en France rendent difficiles la comparaison entre les pays européens et entre l’Europe et les États-Unis. La protection sociale, les assurances retraite, chômage, maladie, les congés payés ou les RTT sont tant de dispositions qui expliquent aussi la satisfaction des DAF français vis-à-vis de leurs rémunérations alors même qu’ils apparaissent, en termes de salaire brut, parmi les moins bien lotis ».