Par Nicolas Bletterer,
Cofondateur de Little Worker
Alors que la baisse des prix de l’immobilier s'accélère en France, investir dans l’ancien offre un panel d'avantages substantiels et se distingue comme une option particulièrement attractive. Avec une bonne connaissance des réglementations et une stratégie de rénovation bien pensée, l'opération peut se révéler à la fois rentable et durable pour les acheteurs.
Des prix d’achat
attractifs et une localisation privilégiée
Alors que la
possibilité de construire du neuf est limitée sur certaines zones,
l'immobilier ancien se positionne en option quasi incontournable pour ceux qui
souhaitent vivre ou investir au cœur des villes comme Paris, Bordeaux ou
Nantes. Les biens dans l’ancien sont généralement proposés à des prix au
mètre carré plus abordables que ceux des biens neufs. Une différence de prix
notable qui permet aux investisseurs d’acheter dans des quartiers centraux et
très prisés. Et les prix sont souvent négociables, offrant une flexibilité
que l’on ne retrouve pas toujours dans l’immobilier neuf où les marges de
manœuvre sont beaucoup plus réduites. S’ajoute à cela une évolution
importante de la demande dans certains quartiers, au sein desquels il était
souvent difficile de vendre des biens, nécessitant autrefois des efforts
considérables pour convaincre les potentiels acquéreurs. Ces mêmes zones
sont devenues très prisées, à l’instar du quartier Jules Joffrin dans le 18e
arrondissement de Paris qui était auparavant quasiment fuit par les acheteurs.
Aujourd’hui, ces quartiers connaissent un vrai regain d’intérêt à mesure que
de nouvelles infrastructures et services se développent, auprès notamment des
cadres de 30-40 ans cherchant à s’installer dans un secteur vivant et
dynamique. Cet effet de gentrification progressive accompagné d’une évolution
positive et de prix attractifs peuvent également se constater dans les
quartiers de Nansouty et de la Bastide à Bordeaux, considérés comme des
choix secondaires il y a quelques années, ce sont désormais des destinations
recherchées, devenant de nouveaux pôles résidentiels séduisants.
Aussi, posséder un
bien ancien souvent localisé dans des quartiers historiques et développés
garantit non seulement une qualité de vie supérieure, offrant un accès aux
infrastructures, commerces, services, transports et lieux de vie culturelle, mais
aussi une stabilité patrimoniale. Les immeubles anciens se caractérisent par
des éléments architecturaux remarquables tels que parquets, moulures,
cheminées et hauteur sous plafond, qui sont aujourd’hui extrêmement prisés
par les acheteurs en quête de charme.
Une augmentation de la
valeur verte
Les biens anciens ont
l’avantage non négligeable d’offrir une large palette de possibilités en
termes de personnalisation, permettant ainsi aux acheteurs d’exprimer
pleinement leur identité dans leur foyer. Cela sous-entend également une
augmentation de la valeur du bien une fois les travaux terminés. Une
propriété ancienne rénovée dans un quartier attractif peut se vendre en un
temps record et à un prix bien plus élevé. En améliorant l'état et les
performances énergétiques d’un logement, non seulement on améliore son
confort et sa durabilité, mais on augmente aussi sa valeur marchande et sa
valeur verte. Cette valeur est illustrée par le fait que, pour deux biens
similaires en termes de prix de marché et de quartier, une meilleure étiquette
énergétique peut augmenter la valeur du bien. Pour exemple, cette différence
de prix a été observée à Bordeaux où une maison avec une étiquette
énergétique C vaut
7% de plus qu'une maison mitoyenne avec une étiquette D.
Partout, il existe des
possibilités d'améliorer les performances énergétiques des bâtiments
anciens. À Paris, il est souvent difficile d'isoler par l'extérieur ou
d'installer des pompes à chaleur en raison des contraintes d'espace et de
coût. Mais même dans ces cas, il est possible d'utiliser des matériaux plus
performants et écologiques pour améliorer le bilan carbone du bien. Les
chaudières modernes ou les ballons d'eau chaude offrent des performances bien
supérieures aux anciens systèmes. De plus, des isolants intérieurs peuvent
être utilisés pour obtenir de meilleures performances sans sacrifier de
surface habitable. Ces travaux peuvent être éligibles à des aides
financières, bien que leur efficacité soit à évaluer au cas par cas, car
les surcoûts de certaines certifications peuvent absorber les bénéfices des
aides publiques.
Sur le plan
environnemental, cet investissement représente également une démarche plus
durable. La réhabilitation de bâtiments existants nécessite beaucoup moins
de ressources et d'énergie que les constructions neuves qui sont souvent
réalisées en béton, un matériau à fort impact environnemental et dont la
production est particulièrement énergivore et émettrice de CO2. Selon
l’ADEME, la construction d’une maison individuelle implique 40 fois plus de
matériaux qu'une rénovation, sans compter l'impact sur l'artificialisation
des sols et les émissions de gaz à effet de serre.
En rénovant un bien
ancien, on réduit significativement son empreinte carbone. Les projets de
rénovation dans l'ancien sont également plus rapides et flexibles que les
projets de construction neuve, permettant de mettre le bien sur le marché
locatif ou tout simplement de s’y installer plus vite.
Un rendement optimal
pour chaque euro investi
Mais l'un des
principaux défis de la rénovation immobilière réside dans la gestion des
contraintes de temps et de budget. Les modifications de façades et les travaux
dans les copropriétés sont soumis à des autorisations spécifiques, qu'il
est essentiel de respecter pour éviter des complications administratives et
des amendes. Cette vigilance permet de préserver le caractère patrimonial des
biens tout en les adaptant aux normes modernes. Si ces contraintes n'existaient
pas, la rénovation serait relativement simple. En réalité, chaque projet
doit jongler avec des réglementations, des limitations financières et des
délais stricts. Trouver la meilleure combinaison possible entre ces facteurs
est un véritable casse-tête. Par exemple, il est courant de penser
qu'installer des panneaux solaires est une excellente idée parce que
l'emplacement semble favorable. Pourtant, cette décision peut être coûteuse
et non optimale. Si l'argent consacré aux panneaux solaires avait été
investi dans le remplacement des menuiseries et l'isolation des combles, les
résultats auraient probablement été bien meilleurs en termes de performance
énergétique et de rentabilité.
Ces choix nécessitent une réflexion approfondie et une planification minutieuse. Les décisions prises doivent être basées sur une analyse détaillée des coûts et des bénéfices pour garantir que chaque euro investi, produit le meilleur rendement possible.