Lorsque les investisseurs passent de l'investissement conventionnel à l'investissement durable, il est essentiel qu'ils évaluent comment ce changement peut affecter le profil rendement/risque de leur portefeuille.
Il est important en
effet de surveiller les biais potentiels, tels que la tendance à privilégier
les valeurs de croissance dans les stratégies axées sur l'ESG, car ils peuvent
influencer la performance de manière significative.
Ainsi, le dernier rapport de Morningstar montre comment l'arbitrage de fonds conventionnels vers des fonds durables peut modifier le portefeuille d'actions d'un investisseur en fonction de différents facteurs - secteur, région, niveau de capitalisation boursière et style. Les résultats de l’étude révèlent que les investisseurs en Europe et en Asie peuvent passer à des options durables avec un impact minimal sur les expositions de leur portefeuille.
« Les investisseurs
s'inquiètent souvent des conséquences de la substitution des investissements
conventionnels par des options durables au sein de leurs portefeuilles.
Cependant, notre étude confirme qu'il est possible de passer à un profil
d'investissement plus durable sans modification significative de l'exposition
au risque. En effet, les fonds durables, qu'ils soient actifs ou passifs,
diffèrent généralement très peu de leurs homologues conventionnels en termes de
taille et de style, ce qui constitue un point rassurant pour les investisseurs
désireux d'investir de manière durable », souligne Ronald van Genderen, Senior
Manager Research Analyst chez Morningstar
Principaux
enseignements de l’étude
• Les stratégies durables actives et passives ont tendance à avoir un biais croissance limité par rapport à leurs homologues conventionnels. Cependant, alors qu'il s'agit d'une constante pour les stratégies passives dans les quatre catégories étudiées, le biais croissance pour les stratégies actives varie selon la catégorie.
• En ce qui concerne la taille, les stratégies durables actives affichent un léger biais en faveur des petites capitalisations boursières par rapport à leurs pairs conventionnels et à l'indice de référence de la catégorie. Les différences sont plus prononcées pour les stratégies durables passives, qui affichent des variations d'exposition selon le niveau de capitalisation beaucoup plus importantes que leurs homologues conventionnels.
• Sur le plan sectoriel, les fonds durables actifs et passifs sont nettement sous-exposés à l'énergie.
• Les stratégies actives durables privilégient le secteur technologique, suivi par le secteur de la santé.
• L'éventail des allocations sectorielles des stratégies passives durables présente une dispersion beaucoup plus grande et un biais en faveur des valeurs technologiques.
• Sur le plan géographique, les stratégies actives mondiales durables surpondèrent les actions nord-américaines et sous-pondèrent l'Asie et les marchés émergents.
• Du côté passif, les allocations régionales médianes des fonds d'actions mondiales conventionnels et durables sont assez similaires, les deux ayant tendance à surpondérer l'Amérique du Nord par rapport à l'indice de référence de la catégorie. Cependant, les allocations régionales des stratégies durables sont plus diversifiées que celles des stratégies conventionnelles.
• Les investisseurs en Europe et en Asie disposent de nombreuses options pour changer de stratégie sans modifier de manière significative les expositions de leur portefeuille. Si, en moyenne, les orientations identifiées des fonds durables tendent à être moins fortes, il existe des expositions très marquées. En conséquence, les investisseurs doivent examiner attentivement les orientations de chaque stratégie lorsqu'ils envisagent de modifier leurs portefeuilles.