Alors que la France
fait face à des vagues de chaleur chaque année, le problème des
"bouilloires énergétiques" dans les logements devient de plus en plus
préoccupant.
Ces "bouilloires
énergétiques", ainsi nommées par la Fondation Abbé Pierre, qui désignent
les passoires énergétiques deviennent des pièges de chaleur pendant l'été et
aggravent le confort thermique des habitants. Ainsi, en France c’est bien 5,2
millions de passoires thermiques impossibles à chauffer en hiver qui se
transforment en véritable bouilloires énergétiques impossibles à refroidir en
été.
Malgré une prise de
conscience croissante sur l'importance de la rénovation énergétique, les
efforts se concentrent souvent sur l'efficacité énergétique en hiver, laissant
de côté le confort estival. Les logements rénovés pour réduire la consommation
d'énergie ne prennent pas toujours en compte les solutions permettant de gérer
efficacement la chaleur estivale. Cette approche fragmentée contribue à
perpétuer le problème des "bouilloires énergétiques".
Pour faire face à ces
défis climatiques, plusieurs dispositifs ont été mis en place. Parmi eux, le
nouveau Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) entré en vigueur le 1er
juillet 2021. Malgré les évolutions récentes qui ont fait apparaître la notion de
confort d'été dans le DPE en juillet 2021, la prise en compte est encore très
imparfaite.
De plus, cette
évaluation n'influence pas la note finale, ce qui ne motive pas les
propriétaires à suivre les recommandations pour améliorer le confort d'été de
leur bien immobilier. Cette problématique a d’ailleurs été soulevée en mars
dernier le rapport de la commission d’enquête sur la rénovation énergétique.
Les sénateurs avaient proposé d'intégrer le confort d’été dans l'évaluation du
DPE, ils avaient également demandé des aides pour faciliter les travaux visant
à protéger les logements contre la chaleur, comme cela est déjà en place dans
certaines collectivités d’outre-mer. L’ADEME recommande également d’intégrer
dès aujourd’hui la problématique du confort d’été dans toutes les rénovations.
« Il est temps de créer un indicateur qui valorise les rénovations en fonction du confort global et de valoriser cela dans les aides. Actuellement, les aides financières mettent peu l'accent sur le confort estival et les solutions passives. Les isolants biosourcés, protections solaires, ventilation nocturne sécurisée et brasseurs d'air sont souvent négligés. Que ce soit pour les audits ou les DPE, ils se concentrent presque exclusivement sur la consommation d'énergie, en particulier pour le chauffage hivernal. Ils ignorent souvent le confort estival car il n'y a pas de consommation énergétique notable sans climatisation ce qui est le cas dans la majorité des logements (pour le moment). Le DPE pourrait devenir un indicateur de confort plutôt qu’un indicateur d’énergie, qui inclurait les 4 paramètres externes du confort : rayonnement des parois, humidité de l'air, vitesse de circulation de l'air, et température de la pièce. En attendant que les réglementations évoluent, il est essentiel que les particuliers se fassent accompagner par un bureau d'études compétent qui prend en compte ces enjeux de confort », conclut Baudouin de la Varende, cofondateur d’Ithaque.