Résumé
de l’Analyse et Synthèse
La collecte nette en
assurance-vie (hors épargne retraite et assurance-décès) est légèrement
négative en 2023 (-2,3 Mrds€) sous l’effet de l’accélération des rachats.
La collecte brute tous
supports s’élève à 126,9 Mrds€ en 2023, soit +1,8% par rapport à 2022, portée
par la collecte sur les supports en euros +3,8%. Bien que la collecte brute en
2023 soit la deuxième année de collecte la plus élevée depuis le début de la
série en 2011, sa progression reste inférieure à celle des rachats qui
augmentent de 16% en 2023, en raison d’une forte accélération au premier
semestre (+24,4% par rapport à la même période en 2022). La progression des
rachats peut s’expliquer par la conjoncture économique (l’inflation, la hausse
des taux d’intérêt et du coût de financement des prêts immobiliers) ainsi que
par la concurrence des dépôts bancaires à terme pour lesquels les taux servis
ont augmenté.
L’activité d’assurance
non vie progresse significativement en 2023.
Les primes acquises
d’assurance non vie en affaires directes ont augmenté de 5,9% entre 2022 et
2023 et les sinistres d’assurance non vie en affaires directes ont augmenté de
3,9% sur la même période. Ces hausses s’inscrivent dans une tendance de long
terme : entre 2018 et 2023, les primes ont augmenté de 29% et les sinistres de
35%. Les primes de réassurance non vie continuent également leur progression
(+2% entre 2022 et 2023), mais le montant des sinistres acceptés en réassurance
marque un premier recul après plusieurs années d’augmentation.
Le coût des sinistres
d’incendies et autres dommages aux biens est en nette progression depuis début
2018, porté par l’inflation et par la répétition de catastrophes naturelles.
Le coût des sinistres
d’incendies et autres dommages aux biens est passé de 10,7 Mrds€ en 2018 à
16,9
Mrds€ en 2023, soit une augmentation de 58% en 5 ans. Cette ligne d’activité
regroupe tout dommage subi par des biens matériels à la suite de divers
événements tels qu’un vol, un incendie, une explosion, une tempête, une chute
de grêle, un gel, un affaissement de terrain ou une catastrophe naturelle. Les
sinistres liés aux catastrophes naturelles ont plus que doublés depuis 2018,
atteignant
3,3 Mrds€ en 2023 pire année observée depuis 1999. Une mission,
confiée à trois experts par le Ministre de l’Économie et par le Ministre de la
Transition Écologique, a fourni des pistes de changements à opérer en termes de
prévention, de tarification et d’assurabilité de ces évènements. Ces
changements s’inscrivent dans un défi global d’adaptation au changement
climatique.
L’allocation de l’actif
des assureurs a peu évolué au 2ème semestre 2023.
Les placements des
organismes d'assurance français s’élèvent à 2 582 Mrds€ en valeur de marché fin
2023, en hausse de 1,9% par rapport au semestre précédent (2 534 Mrds€) et en
hausse de 4,5% par rapport à fin juin 2022 (2 471 Mrds€). Ceci reflète en
partie des effets de valorisation liés à la baisse des taux d’intérêt entre ces
dates et à la hausse des marchés d’actions. Les assureurs continuent par
ailleurs de privilégier des contreparties principalement situées en France ou
dans la zone euro. Une telle stratégie d’allocation d’actifs leur permet de
disposer d’une part très importante d’actifs liquides et de bonne qualité (45%).
Le taux de couverture
du Capital de Solvabilité Requis (CSR) évolue différemment selon le type
d’organisme entre 2022 et 2023 et est globalement stable pour l’ensemble des
organismes.
Le ratio de solvabilité de l’ensemble des organismes d’assurance s’établit à 249% en 2023. Il est en légère diminution au 2ème semestre de l’année 2023, mais relativement stable pour l’ensemble de l’année puisqu’il s’établissait à 247% en 2022. Toutefois, la situation diffère selon le type d’organisme.