Une quatrième
édition délocalisée à Bruxelles qui rappelle le rôle central de l'Europe pour
le développement du Web 3
Avec 200 participants
accueillis au centre de conférence Sparks, la quatrième édition du
« Web 3
Leaders Forum : une Europe qui regarde vers l'avenir » a permis de mettre en
lumière les tendances et enjeux d’innovation liés aux technologies blockchain
et aux crypto-actifs. Cette journée organisée par l’Adan a réuni des
représentants européens et internationaux issus d'horizons variés -
institutions financières traditionnelles, startups du Web 3, fonds
d’investissement et autorités publiques - autour d'un objectif commun :
anticiper les mutations liées à cette innovation et permettre à l'Europe de
bénéficier des nouvelles opportunités qui s'offrent à elle.
L'affirmation d'un
soutien des pouvoirs publics nécessaire à cette industrie émergente
En ouverture de la
conférence, Mathieu Michel, Secrétaire d’État à la Digitalisation, chargé de la
Simplification administrative, de la Protection de la vie privée et de la Régie
des bâtiments, a déclaré : « Le Web3 ne représente pas simplement une
évolution de l'internet, mais une véritable révolution dans nos modes de
connexion, de transaction et d'interaction. Vu le potentiel des technologies
Web3, j’ai réalisé le projet Europeum pendant la Présidence belge du Conseil de
l’UE. Avec Europeum dorénavant 10 pays s’engagent à créer une infrastructure
numérique souveraine et sécurisée pour l'Europe, facilitant l'échange de
données automatisé et transparent. Ensemble, nous pouvons utiliser les
technologies Web3 pour bâtir une Europe connectée et résiliente, où la
transparence, la sécurité et l'efficacité sont au service et à l'autonomisation
de tous les citoyens. »
Sur les dernières années, la France a souhaité anticiper les évolutions liées à l'innovation Web 3 et impulser des initiatives législatives qui ne peuvent déployer tous leurs effets qu'à l'échelle européenne. Le Web 3 Leaders Forum a donc été l'occasion de rappeler le rôle pivot de Bruxelles pour que l'ensemble des Etats membres de l'Union puisse ancrer son avance sur ce marché économique en plein essor au niveau mondial. En effet, l'analyse de juin 2024 du cabinet McKinsey & Company prévoit que le marché des jetons pourrait représenter 2 000 Mrds$ d'ici 2030. Tout au long de la journée, entreprises et autorités ont donc été invitées à se mettre en ordre de marche afin de faire de ce secteur un avantage stratégique pour l'Europe.
« La blockchain et la
crypto sont en train de changer profondément le paysage de la finance. J'ai été
fort critiqué pour avoir mis ce sujet à l'agenda politique. Or, aujourd'hui
toutes les grandes institutions financières se lancent dans la course. Larry
Fink, le patron de BlackRock, dit que Bitcoin est l'or numérique et deviendra
une valeur refuge pour les citoyens. C'est même un sujet chaud de la campagne
électorale aux Etats-Unis. Biden et Trump rivalisent pour défendre le cadre
légal le plus soutenant possible. Il est temps de dépasser les poncifs
habituels (blanchiment d'argent, financement du terrorisme etc.) pour se
concentrer sur les vrais enjeux. On a des leaders mondiaux en Belgique comme
Keyrock qui emploie des centaines de personnes ! Mais si le monde politique
n'ouvre pas les yeux, ils vont quitter la Belgique et se développer ailleurs !
» s'exclame
à son tour Christophe De Beukelaer, député et Président des Engagés Bruxelles.
« Suivant les traces de
la France en la matière, l'Europe est désormais le continent avec la
réglementation la plus complète dédiée au Web 3. Conçue spécifiquement pour ces
activités, le cadre européen permettra dès cette année à de nombreuses
entreprises de développer leur activité en toute visibilité dans l'ensemble de
l'Union. Dans un contexte ultra-concurrentiel, il s'agit d'un atout qu'il faut
impérativement préserver dans les mois et années à venir si l'on souhaite que
nos entreprises puissent capitaliser sur cet effort réglementaire. Poursuivre
le dialogue entre le secteur et les pouvoirs publics, à Bruxelles comme dans
chaque Etat membre, sera à ce titre clé que des entreprises avec de haut
standard de qualité grandissent durablement en Europe », poursuit
Faustine Fleuret, Présidente et Directrice générale, Adan
Des interventions de
qualité
Cette quatrième édition
du Web 3 Leaders Forum organisée par l'Adan, association fédérant
200
entreprises du Web 3 en Europe, a permis de réunir dans trois espaces distincts
plus de
50 intervenants sur des thématiques d'actualité pour le secteur.
La salle de conférence
principale a notamment été le foyer de discussions et de décryptages des
tendances et enjeux du marché pour l'année à venir quand le salon "Web 3
in Real Life" a permis à une quinzaine d’entreprises de présenter des cas
d'usage concrets dont les professionnels et les particuliers peuvent déjà se
saisir. En parallèle des rencontres organisées entre entrepreneurs et
potentiels partenaires financiers, l'auditoire du salon
"investissement", lui, a pu découvrir un rapport d'analyse de Truffle
Capital et Bpifrance pour l'Adan sur l'état de l'investissement dans le secteur
du Web 3 en Europe.
Des intervenants de
haut niveau, issus de la finance traditionnelle, de la finance décentralisée,
du développement durable, de l'identité numérique, des NFT ou encore des
experts des mondes virtuels ont ainsi pu échanger leurs points de vue avec des
autorités publiques sur l'ensemble de ces thématiques pour lesquelles le Web 3
propose des changements de paradigme et qui seront au cœur des réflexions de la
prochaine mandature européenne.
Les discours et
tables-rondes ont réussi à mêler des représentants de profils variés parmi
lesquels :
• de grandes
institutions financières internationales – Cristiano Ventricelli, VP -
Decentralized Finance & Digital Assets, Moody’s ou Sylvain Prigent,
Cofondateur de Société Générale Forge
• de grands acteurs
internationaux du Web 3 – Nicolas Bacca, Cofondateur, Ledger, Patrick
Hansen, Senior Director, EU Strategy & Policy, Circle, Sébastien
Borget, COO & Cofondateur, The Sandbox
• des startups
prometteuses de l’écosystème européen du Web 3 – Claire Wells, Chief
Legal Officer, Kiln, Clarisse Hagège, Cofondatrice et CEO, Dfns, Thaïs
Drozdowski, Cofondatrice d'Inuk, et
• des autorités
publiques – Dr. Lisa Cameron, Députée du Royaume-Uni, Joachim
Schwerin, Chef économiste, Commission européenne, Olivier Fliche,
Directeur du département Fintech & Innovation, ACPR, Peter Kerstens,
Conseiller, Commission européenne
Des interactions qui témoignent de la vitalité du secteur et des nombreux ponts encore à construire pour réussir le virage du Web 3 en Europe
Après que les
participants ont pu assister aux débats sur scène et échanger de manière
informelle tout au long de la journée dans des espaces mis à leur disposition,
la conférence s'est achevée par un cocktail qui a permis de prolonger les
discussions et prévoir l'avenir. L'engouement des convives a démontré que le
Web 3 continue de susciter l'intérêt, notamment à l'heure de concevoir des
stratégies d'innovation de long terme. Tant à l'échelle des citoyens, des
entreprises ou des institutions, les technologies blockchain et les
crypto-actifs offrent des solutions nouvelles mais qui sont encore confrontés à
un défi majeur : celui de créer des passerelles entre des acteurs qui ont
l'habitude d'évoluer dans des environnements et des schémas de pensée distincts.
Le Web 3 Leaders Forum aura été l'une des premières pierres en ce sens et a
permis de livrer les messages suivants :
• Le Web 3 soulève des enjeux de souveraineté
numérique qui doivent conduire l'Europe à soutenir le développement du secteur
dans les Etats membres.
• Les technologies blockchain et crypto-actifs
font émerger de nouveaux services et opérateurs dont il est important de
comprendre les implications pour accompagner au mieux leur émergence.
• Le Web 3 présente des avantages en matière
d'efficacité, de transparence et de sécurité pour de nombreuses industries
existantes, ce qui pousse de plus en plus d'acteurs traditionnels à se saisir
de ces technologies.
• L'Europe présente de nombreux atouts pour
être un leader de l'industrie Web 3, dont 5 000 startups créées dans le
domaine, mais doit mieux accompagner la croissance des entreprises par un
soutien financier accru et la mise en place de réglementations adaptées et
proportionnées.
• Le succès de l'Europe en matière de Web 3 est conditionné par la capacité des entreprises traditionnelles, des startups et des pouvoirs publics à dialoguer et travailler pour tirer le meilleur parti de l'innovation.