Enquête 2023-2024 de la BEI sur le climat (VIe édition)
La lutte contre les changements climatiques nécessite une action collective de la part des pouvoirs publics, des institutions, des entreprises et des particuliers. Pour pouvoir faire des choix éclairés, il est essentiel que les citoyennes et les citoyens comprennent bien le défi climatique.
Afin d’évaluer si la population française
comprend bien les changements climatiques, la 6e édition de l’enquête* de la BEI
sur le climat met l’accent sur trois domaines clés : les définitions et causes,
les conséquences et les solutions. Les participants ont répondu à 12 questions
et ont fait l’objet d’un classement selon une note allant de 0 à 10, la note 10
correspondant au niveau de connaissances le plus élevé.
*Adressée à plus de 30
000 participants dans 35 pays, dont le Royaume-Uni, les États-Unis, la Chine,
le Japon, l’Inde, le Canada et les pays de l’UE, l’enquête de la BEI sur le
climat fournit des informations précieuses sur le niveau de compréhension de la
population à l’égard des changements climatiques mondiaux.
Principales conclusions
• Résultats en France : les personnes
interrogées dans le cadre d’un test de connaissances sur les causes et les
conséquences des changements climatiques ainsi que les solutions pour y faire
face ont obtenu une note de 6,42/10, ce qui les place légèrement au-dessus de
la moyenne de l’UE de 6,37/10. Parmi les pays sondés, la Finlande arrive en
tête (7,22/10), suivie du Luxembourg (7,19/10) et de la Suède (6,96/10).
• Des différences générationnelles : les personnes de plus
de 50 ans interrogées en France ont une meilleure connaissance des causes et
des conséquences des changements climatiques que les jeunes générations.
• Lacunes générales en matière de connaissances : si
les personnes interrogées en France semblent bien comprendre les causes et les
conséquences des changements climatiques, leurs connaissances au sujet des
solutions laissent à désirer. Ces résultats sont comparables à ceux obtenus à
l’échelle de l’Europe. Une proportion élevée des personnes interrogées en
France (72%) n’étaient pas conscientes des bienfaits de l’abaissement des
vitesses maximales autorisées sur les routes, tandis que 43% (contre 56 % en
moyenne dans l’UE) ignoraient l’incidence positive de l’amélioration de
l’isolation des bâtiments.
Définitions et causes
des changements climatiques
Les connaissances de la
population française au sujet des définitions et des causes des changements
climatiques sont légèrement plus faibles que la moyenne de l’UE (7,12/10 contre
7,21).
• Si plus de deux tiers
des personnes interrogées en France (68 %) définissent correctement les
changements climatiques comme une évolution à long terme des régimes
climatiques mondiaux, plus d’un quart (26 %) les confondent avec des variations
météorologiques à court terme.
• Pour les trois quarts
d’entre elles (74%), la responsabilité incombe principalement aux activités
humaines comme la déforestation, l’agriculture, l’industrie et les transports.
Toutefois, un quart d’entre elles ont des idées fausses, les attribuant à des
phénomènes naturels (15%), comme les éruptions volcaniques et les vagues de
chaleur, ou le trou dans la couche d’ozone (11%).
• La plupart des
personnes interrogées en France (72%) identifient correctement les États-Unis,
la Chine et l’Inde comme les principaux émetteurs de gaz à effet de serre à
l’échelle mondiale.
Conséquences des
changements climatiques
Les connaissances de la
population française au sujet des conséquences des changements climatiques sont
légèrement plus élevées que la moyenne de l’UE (7,70 contre 7,65).
• 82% comprennent les
incidences négatives sur la santé humaine, y compris le fait que les
changements climatiques peuvent entraîner une augmentation des polluants
atmosphériques.
• 85% font correctement
le lien entre changements climatiques et aggravation de la faim dans le monde
en raison de l’incidence des phénomènes météorologiques extrêmes sur les
cultures.
• 73% admettent
l’élévation du niveau de la mer, mais des idées fausses persistent parmi plus
d’un quart (27%) des personnes interrogées : 15% pensent que le niveau de la
mer diminue à l’échelle mondiale et 12% affirment que les changements
climatiques n’ont aucune incidence sur le niveau de la mer.
• 67%, environ les deux
tiers, comprennent que les changements climatiques alimentent la migration
mondiale due aux déplacements forcés.
Des solutions face aux
changements climatiques
Même si elles sont
légèrement supérieures à la moyenne de l’UE (4,25/10), les connaissances de la
population française au sujet des solutions pour faire face aux changements
climatiques (note : 4,44/10) sont plus faibles que ses connaissances au sujet
de leurs causes et conséquences. Ces résultats reflètent une tendance
européenne plus large, la plupart des pays affichant des notes faibles à cet
égard.
• Si la plupart des
personnes interrogées en France comprennent que des solutions comme le
recyclage (68%) et l’utilisation des transports en commun au lieu de véhicules
particuliers (64 %) peuvent aider, des lacunes subsistent.
• Plus de quatre
personnes interrogées sur dix (43%) en France ne sont pas conscientes de
l’incidence positive de l’isolation des bâtiments. Moins de la moitié (48%)
réalisent qu’acheter moins de vêtements peut contribuer à atténuer les
changements climatiques.
• Les bienfaits de
l’abaissement des vitesses maximales autorisées (28%) ou de l’utilisation du
numérique (17%, soit bien plus que de la moyenne de l’UE, à 9%) sur
l’atténuation des effets des changements climatiques sont méconnus.
• Seule une minorité de
personnes (42%) définit correctement l’empreinte carbone d’un individu comme «
la quantité totale d’émissions de gaz à effet de serre émises par une personne
au cours d’une année », ce qui est conforme aux résultats de la plupart des
autres pays d’Europe.
Un fossé générationnel
Les connaissances au
sujet des changements climatiques varient en fonction de l’âge. Les personnes
de plus de 50 ans interrogées en France ont obtenu une note générale plus
élevée (6,69/10) que celles de moins de 50 ans (6,21/10). Cet écart est
particulièrement marqué en ce qui concerne les causes (7,55 pour les plus de 50
ans contre 6,77 pour les jeunes générations) et les conséquences (8,16 contre
7,33) des changements climatiques.
En tant que banque du climat de l'UE, la BEI investit dans de nombreux projets en France qui soutiennent sa transition énergétique vers un nouveau modèle de croissance bas-carbone. Parmi les exemples récents, la BEI a investi dans deux projets de giga-usines de production de batteries électriques automobiles dans la région des hauts-de-France. Elle a également multiplié les projets dans le financement d’infrastructures de transports collectifs décarbonées et durables pour les collectivités territoriales, soutenant la modernisation des transports ferroviaires régionaux et des transports urbains métropolitains.
La BEI
investit également dans la rénovation énergétique du logement social et des
infrastructures d’éducation. Dans les énergies renouvelables, elle a récemment
soutenu des projets d’éoliennes en mer flottantes sur la côte méditerranéenne
et poursuivi différents partenariats avec plusieurs banques commerciales pour
le financement de la transition verte des PME. Parmi les autres projets en
faveur de l’action climatique et environnementale, on peut enfin citer sa
participation à des émissions obligataires vertes de grands groupes industriels
et ses investissements en faveur de la modernisation des réseaux de
distribution d’électricité avec le raccordement de nouvelles sources d’énergie
renouvelables et de bornes de recharge électriques.
Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI chargé de l’action en faveur du climat et du développement, conclut : « Les changements climatiques exigent une action collective urgente. À la BEI, nous finançons des solutions climatiques, mais nous reconnaissons également l’importance de l’éducation. Les résultats de notre enquête en France soulignent la nécessité de mener des campagnes de sensibilisation ciblées, en particulier pour combler le fossé générationnel en matière de connaissances et promouvoir des solutions pratiques. C’est ainsi que nous construirons ensemble un avenir durable. »