Entretien avec Matthieu Détouche et Loïc Tonnelier, gérants actions chez Schelcher Prince Gestion.
Quelles sont les principales caractéristiques du fonds que vous gérez, Schelcher Equity Convictions ?
Il s’agit, comme son nom l’indique, d’un fonds de conviction, créé il y a un an et dont l’encours avoisine aujourd’hui 200 millions d’euros. Il est investi en actions européennes de toutes capitalisations. Nous nous intéressons spécifiquement aux valeurs de la zone euro en adoptant une double approche, top down et bottom-up.
Comment s’articule votre processus de gestion ?
Nous avons recours à trois moteurs de performance. Nous combinons stratégies à long terme, à court terme et overlay avec une gestion du risque embarquée. En matière de style de gestion, nous faisons preuve de flexibilité. Cela dit, nous n’investissons pas dans des titres value sans avoir au préalable identifié un catalyseur pertinent de revalorisation. Pour les valeurs de croissance, nous privilégions celles qui se négocient à un niveau raisonnable. On peut également noter que Nous sommes investis à 25 % en small et mid-caps. Nous veillons en permanence au bon équilibre du portefeuille en le recalibrant chaque fois que c’est nécessaire afin d’optimiser le couple rendement-risque. Dans le cadre de notre approche top down. Nous définissons plusieurs scénarios à trois mois et en retenons un qui constitue notre scénario central, sur lequel nous déployons nos stratégies.
Et comment sélectionnez-vous les valeurs du portefeuille ?
Nous procédons à une première sélection parmi les quelque 2100 valeurs de notre univers d’investissement européen. Cette sélection repose en premier lieu sur des exclusions normatives, ainsi que sur les tailles de capitalisation et d’autres données relatives aux bilans et résultats. Ensuite, nous allons à la rencontre des entreprises, des équipes de management, et des analystes sell side. Cette double démarche, quantitative et qualitative via l’analyse financière, nous permet de sélectionner les titres du portefeuille, après avoir également validé les paramètres techniques et de valorisations. Il en résulte un portefeuille d’une soixantaine de lignes.
Privilégiez-vous davantage les aspects top down ou bottom-up ?
Selon les cas, les marchés sont, davantage influencés par les aspects macro-économiques ou par les aspects micro-économiques. Nous ne privilégions donc aucune approche par rapport à une autre. Selon le contexte, il convient d’être exposé à certains secteurs ou facteurs, ou au contraire, de s’appuyer sur les fondamentaux des entreprises pour tirer parti des flux de marché. Il faut tenir compte de cette saisonnalité des marchés pour ne pas se faire surprendre. Récemment, les marchés ont connu une longue période d’influence des aspects macroéconomiques. Depuis 2022, ce sont les craintes liées à l’inflation qui ont constitué l’essentiel des flux des marchés. Dans les périodes plus stables, favorables à l’expansion économique des entreprises, le stock-picking devient essentiel pour la gestion des portefeuilles.
Vous évoquez la gestion overlay. De quoi s’agit-il ?
La composante overlay de notre gestion combine un ensemble de stratégies spécifiques qui nous permettent d’apporter une convexité au rendement du portefeuille. Il nous arrive d’intégrer des positions de couverture optionnelles ou encore de capter un complément de performance au moyen, par exemple, de ventes d’options
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