La Banque de France publie son étude annuelle sur
la situation financière des start-up.
L’année 2023 marque une
rupture après une décennie de croissance ininterrompue de l’accès aux
financements externes. Dans ce contexte, les entrepreneurs semblent avoir
préservé leur trésorerie sans sacrifier à la croissance de l’activité et des
emplois.
Près de 2300 bilans
d’entreprises françaises clos en 2022 et en 2023 ont été analysés par la Banque
de France. Ces entreprises sont considérées comme des start-up car elles
possèdent au moins trois grandes caractéristiques : un fort potentiel de
croissance, l’utilisation d’une technologie nouvelle, un besoin de financement
généralement assuré par des levées de fonds. Les sociétés analysées
représentent les start-up les plus matures de cet écosystème. Elles ont en
moyenne 11 ans d’ancienneté.
L’activité des start-up
en hausse de 18,6% en 2023
Après plusieurs années
de croissance ininterrompue des financements externes, 2023 a marqué une
rupture avec une baisse en valeur de 38% des fonds levées. Pour autant, le
chiffre d’affaires des start-up a progressé de 18,6% en moyenne pour s’élever à
24,6 Md€, soit un taux de variation plus de trois fois supérieur à celui des
TPE et PME françaises.
Les entrepreneurs
semblent avoir adapté leur gestion à cette situation en se rapprochant de leur
seuil de rentabilité pour préserver leur trésorerie sans sacrifier la
croissance de l’activité et des emplois. Les résultats se stabilisent. La dette
bancaire reste contenue et les capitaux propres représentent plus de 40% du
total du bilan.
Les start-up continuent
de recruter même si le rythme s’est ralenti
Les effectifs moyens
cumulés à fin 2023 ont connu une progression de +8%, après +22% en 2022. Plus
de la moitié des emplois sont concentrés en Île-de-France mais une plus forte
dynamique de recrutement est enregistrée en région. En moyenne, les start-up emploient
49 personnes avec une valeur médiane de 25 salariés.
Deux points sont dès à
présent tangibles pour 2024
- Une orientation des
levées de fonds vers certains secteurs stratégiques (énergie, mobilités) et
vers des technologies de rupture, notamment l’intelligence artificielle,
- Des programmes de
soutien qui devraient participer à la dynamique de l’écosystème,
Mobilité, énergies,
environnement : les greentech connaissent la plus forte augmentation de chiffre
d’affaires
Avec des progressions
de 30 à 40% de leurs chiffres d’affaires au cours des deux dernières années,
les greentech répondent à l’enjeu sociétal de décarbonation des activités
industrielles et de mobilité verte. Elles concentrent également le plus de
levées de fonds en nombre et en montant, ainsi que les plus fortes variations
en termes de taux d’emploi.
L’accompagnement des start-up par la Banque de
France
La Banque de France a
aussi une mission d’orientation et d’accompagnement des start-up. Elle
travaille en partenariat avec la French Tech,
le mouvement de l’écosystème des start-up. Les correspondants start-up de la
Banque de France sont également chargés d’attribuer une cotation à ces
entreprises. En 2023, sur les 2 500 start-up identifiées par la Banque de
France, 2200 ont été cotées, et 40% ont bénéficié d’un entretien de cotation
visant à mieux appréhender la trajectoire de l’entreprise.