Par
Éric Allouche, directeur exécutif du réseau ERA Immobilier
Le
logement est une préoccupation centrale pour tous les Français. Au lendemain
des élections législatives, il est essentiel de faire de ce besoin primaire une
priorité nationale transpartisane qui transcende les clivages politiques.
Par
ailleurs, le logement est un facteur de cohésion sociale. Il est inacceptable
qu’une personne ayant un emploi ne puisse pas se loger dignement. Et comment
chercher un emploi dans de bonnes conditions lorsque l’on n’a pas un toit sur
la tête ? Enfin, ce secteur est un véritable moteur économique qui crée de
l’emploi et génère à lui seul plus de 90 milliards d’euros de recettes pour
l’État à travers les impôts et la TVA. Dans ces circonstances, pourquoi donc ne
pas considérer l’immobilier à sa juste valeur ?
Pour
répondre aux besoins de logement des Français, il est devenu urgent de mettre
en place une véritable politique, au-delà de simples discours, qui s’appuie sur
des objectifs chiffrés et concrets.
Dynamiser
l’offre de logement est pour cela essentiel. Il est ainsi crucial de remettre
en place des incitations pour encourager l’investissement locatif et soutenir
la construction. En outre, il est temps de faire preuve de réalisme en
allégeant certaines contraintes, comme le calendrier d’interdiction de mise en
location des passoires thermiques, afin de ne pas décourager les propriétaires
de participer à la rénovation énergétique.
Rendre
l’accès à la propriété plus accessible est tout aussi important. Il est
essentiel de soutenir les primo-accédants, qui rencontrent des obstacles que ce
soit dans l’ancien ou dans le neuf. Il
existe d’ailleurs des solutions pragmatiques à l’image de la portabilité des
prêts, qui permet aux ménages de bénéficier des conditions de leur crédit
initial lors de l'achat d'un nouveau bien. Pour dynamiser le marché, il
pourrait être également pertinent d’alléger les droits de mutation, par exemple
pour les ménages modestes, afin de fluidifier les transactions immobilières.
La
stabilité fiscale constitue, elle aussi, un facteur crucial pour la confiance
des investisseurs. Et elle doit être combinée à la mise en place de mesures
incitatives claires et précises, pour inciter les ménages à investir dans
l’immobilier et à mettre leur bien en location afin de fluidifier le marché.
Les changements incessants de dispositifs fiscaux génèrent incertitude et
immobilisme. L’annonce de la disparition du Pinel au 31 décembre 2024 a eu
ainsi un impact considérable sur le secteur. À cette heure-ci bon nombre
d’étudiants ne trouvent pas à se loger pour la rentrée. Cette situation n’est
pas tenable.
Pour
atteindre ces objectifs, la nomination d’un gouvernement capable de fédérer une
majorité transpartisane adhérant à un projet ambitieux pour le logement est
cruciale. Nous avons besoin d’un gouvernement qui puisse garantir une stabilité
politique et économique rassurante et rigoureuse.
Après
les paroles, l’heure est venue de passer à l’action.
Enfin, malgré les spéculations et les incertitudes actuelles, il est important de rappeler que les prix des logements ont baissé et que les taux d’intérêt ont reculé ces derniers mois. Il est donc cohérent et sage de vendre ou d’acheter maintenant, plutôt que de spéculer sur un avenir reposant sur des hypothèses incertaines. L’histoire a prouvé que l’immobilier est, en tout état de cause, une valeur refuge à moyen et long terme, indépendamment des conjonctures et des gouvernements en place.