Les résultats du second
tour des élections législatives ont permis d’éviter une majorité
d’extrême-droite à l’Assemblée nationale. Alors que la France connait à présent
une situation parlementaire inédite, il est temps de faire toute la place à la
société civile organisée et de s’appuyer sur les initiatives de l’économie
sociale et solidaire pour construire un futur où chacun puisse vivre dignement
et s’épanouir dans toutes les dimensions de sa vie.
Le sursaut démocratique
a été rendu possible par la mobilisation de la société civile
Durant les quelques
semaines précédant les élections, les citoyens et la société civile se sont
amplement mobilisés pour appeler à un sursaut républicain et évider la tragédie
de l’extrême droite au pouvoir. Dès l’annonce de la dissolution, ESS France a rappelé
la nature du projet de l’extrême droite : un projet liberticide et anti
républicain qui aurait conduit à la mise en place de politiques racistes,
xénophobes, fragilisant un peu plus les personnes les plus vulnérables. Les
organisations de l’ESS, réunies au sein de leur organisation représentative ESS
France, ont ainsi appelé rejoindre les mobilisations initiées pour mettre en
échec l’extrême droite dans les urnes.
« Dans une époque où
toutes les digues semblaient céder, le rempart de la société civile contre
l'extrême droite a tenu bon et a rallié d'innombrables citoyens humanistes et
démocrates »,
rappelle Benoît Hamon, Président d’ESS France
Pour que le sursaut ne
soit pas un sursis, les institutions doivent mieux intégrer la société civile
organisée
Ces dernières années,
la société civile organisée, espace précieux d’expression et d’action qui
permet de faire vivre la République au quotidien, et dont l’ESS est une
traduction économique réunissant plus de 200 000 entreprises en France, a été
maltraitée dans ses responsabilités démocratiques et dans sa capacité à créer
du lien social.
Il est urgent que les
mois à venir permettent de renforcer la société civile engagée et l’ESS :
l’élaboration des politiques publiques doit s’appuyer sur le potentiel des
énergies citoyennes et sur les initiatives de l’ESS, qui dessinent une autre
forme d’économie, présente dans tous les territoires, plus soucieuse des
personnes, et plus sobre quant à la pression exercée sur les ressources
naturelles.
Alors que la France
doit se doter d’une stratégie à l’égard de l’ESS conformément à la
recommandation du Conseil de l’union européenne, ESS France appelle à :
- L’élaboration d’une
loi de programmation qui permette de fixer un cap durable pour le développement
de l’ESS,
- Une planification démocratique pour faire face
aux urgences sociales et écologiques, appuyée sur l’ESS,
- Soutenir et favoriser
le développement des médias du champs de l’ESS, qui constituent une garantie
d’indépendance de l’information,
- Réserver certains
secteurs du soin des personnes vulnérables aux acteurs publics ou de l’ESS,
- Systématiser une
approche ESS dans l’ensemble des programmes publics dédiés aux entreprises
qu’ils soient transversaux ou de filière,
- Lancer un grand plan
de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations en
s’appuyant sur l’expertise et la force des organisations d’éducation populaire.
L’ESS doit figurer dans
la composition du futur gouvernement
Depuis l’automne 2020, un portefeuille ministériel explicitement dédié à l’ESS a été occupé de manière quasi ininterrompue, ce qui témoigne de la place structurante qu’occupe l’ESS dans le quotidien des Françaises et Français. ESS France appelle ainsi au maintien de l’ESS dans la composition du futur gouvernement, au sein du ministère de l’économie et des finances, tout en assumant une conception pleinement interministérielle de ce mode d’entreprendre.