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[Tribune] A grand pouvoir, grandes responsabilités : le rôle du CAC40 dans la transition environnementale des PME et ETI françaises

Par Thomas Guyot, co-fondateur de Traace, fournisseur de service logistique intégré



Largement minimisée il y a encore quelques années, voire considérée comme tendance éphémère, la transition environnementale devient l’enjeu central des directions générales. Cette tendance s'accélère d’autant plus que des directives contraignantes arrivent : avec l'entrée en vigueur de la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), les acteurs concernés sont obligés de quantifier leurs émissions carbone, dont notamment ceux du scope 3. Ainsi, les business modèles vertueux, quelle que soit la taille de l’entreprise, deviennent la nouvelle norme, et ce pour plusieurs raisons.


Un enjeu majeur pour réduire l'impact environnemental des entreprises


En premier lieu, les grandes entreprises se tournent vers leurs fournisseurs pour recueillir de la donnée et prendre en compte les politiques environnementales menées par ces derniers dans leur stratégie climat. Selon le CDP, en moyenne, 75% des émissions des entreprises sont issues de ce qu’elles achètent à leurs fournisseurs, le fameux “scope 3”. Les entreprises vont donc devoir agir sur l'ensemble de leur chaîne de valeur pour réduire leur impact environnemental. Cela peut passer par une sélection plus rude lors des appels d'offres, avec l'ajout de critères liés à l'environnement et la prise en compte d'un tarif interne du carbone comme le fait déjà la SNCF. Les fournisseurs et prestataires existants seront amenés à changer leur modèle et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Dans certains cas, des renouvellements de contrats peuvent être mis en péril. Cette approche est par ailleurs d’ores et déjà bien visible dans certains secteurs, comme le luxe. Dès qu’une grande marque impose une exigence environnementale, ses fournisseurs s’alignent en général très rapidement.


Une politique environnementale claire et innovante : un avantage concurrentiel pour les PME et ETI


Face à ces enjeux, une politique environnementale innovante peut donc devenir un élément différenciant et un véritable avantage concurrentiel pour les entreprises. Il ne faut pas oublier également que nombre d'entre elles seront soumises d'ici quelques années à la CSRD (2026 et 2027, voir planning d'application) et devront donc réaliser des reportings extra-financiers annuels audités. Une autre directive, celle du « devoir de vigilance » va quant à elle encore renforcer la pression juridique : elle demandera aux grandes entreprises de faire preuve de transparence sur les actions qu'elles auront engagées pour réduire leur impact environnemental et de veiller à prévenir tout risque de dommage environnemental sur l’ensemble de leur chaîne de valeur, accentuant la pression sur les filiales, fournisseurs et sous-traitants. Cette directive ouvre la voie à des amendes extrêmement importantes pour les entreprises qui n’auraient pas tenu leurs engagements. Autant d’arguments juridiques qui permettent de s’assurer que la transition environnementale est aujourd’hui plus qu’une mode.


Vers un nouveau modèle économique durable et responsable


Fort de ce constat, il est temps pour les entreprises de passer d'une démarche de "communication RSE" à une réelle prise en compte des enjeux environnementaux dans leur stratégie. A grand pouvoir, grandes responsabilités : les entreprises les plus grandes ont un rôle important à jouer pour que les PME et ETI adoptent la transition environnementale en tant que base de leur modèle économique durable et responsable. Après tout, les entreprises de toute taille doivent saisir cette opportunité pour se démarquer et contribuer à la construction d'un avenir plus durable.

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