• 69% des salariés
français travaillent exclusivement sur site, 20% sont des collaborateurs
hybrides et 11% sont en 100% télétravail.
• La flexibilité des
horaires est importante pour 26% des travailleurs, loin derrière le salaire (63%),
le plaisir au travail (44%) et la sécurité de l'emploi (34%).
• 34% des salariés
ayant un nourrisson déclarent que leur entreprise, au cours des 12 derniers
mois, est devenue plus souple concernant leurs horaires de travail.
• 59% des cadres supérieurs et 56% des télétravailleurs affirment que leur employeur surveille de près leurs horaires et présences au bureau.
L'un des plus importants changements survenus dans l’environnement de travail au cours des quatre dernières années a été l'adoption généralisée et la disponibilité de modes de travail flexibles. Cependant, si la flexibilité est passée au premier plan pendant la pandémie, son importance a depuis diminué, selon la dernière étude intitulée « People at Work 2024 : l’étude Workforce View » menée par l’ADP Research Institute auprès de plus de 34 000 actifs dans
18 pays, dont
près de 2 000 en France.
Selon l’enquête, la
part des travailleurs exclusivement sur site a augmenté en France, grimpant de
65 à 69% en un an, ainsi qu’au niveau international où elle est passée de 52% à
près de 55%. La part des collaborateurs hybrides en France a, quant à elle,
diminué de 6 points, atteignant seulement 20% (contre 34% au niveau monde),
alors que celle des salariés en 100% télétravail a progressé de 9 à 11% (contre
12% au niveau monde).
La flexibilité : une
priorité en déclin pour les salariés français
La flexibilité des
horaires de travail est importante pour 26% des salariés français (contre 31%
en 2023). Quel que soit leur âge, ils classent la flexibilité après le salaire
(63%), le plaisir au travail (44%) et la sécurité de l'emploi (34%). De
plus, seuls 12% des répondants (contre 15 % en 2023) estiment que la
flexibilité du lieu de travail est un critère important dans leur emploi, soit
une proportion légèrement inférieure à la moyenne en Europe (14%), ainsi qu’à
celles observées en Asie-Pacifique (15%), en Amérique latine (15%) et en
Amérique du Nord (17%).
Les salariés évoluant
dans le secteur informatique et des télécommunications (36%) et de la finance
(32%), ceux âgés de 35 à 44 ans (30% contre 19% des 18-24 ans), ainsi que les
femmes (31% contre 22% des hommes) sont plus nombreux à placer la flexibilité
des horaires parmi leurs principales priorités au travail. La flexibilité du
lieu de travail est jugée importante pour 16% des jeunes âgés de 18 à 34 ans,
contre 9% des 55 ans et plus, ainsi que pour 20% de ceux exerçant dans le
domaine de l’architecture, de l’ingénierie et de la construction.
Les employeurs sont-ils
plus enclins à accorder une plus grande flexibilité à leurs collaborateurs
parents d’un nourrisson ? Il s’agit en tout cas du ressenti de 34 % des travailleurs
ayant un enfant de moins d’un an (contre 19 % de l’ensemble des salariés
interrogés), qui déclarent que leur entreprise, au cours des 12 derniers mois,
est devenue plus souple concernant leurs horaires de travail et 26 % vis-à-vis
de leur lieu de travail. Plus les enfants sont âgés, plus ces taux diminuent
: seulement 13 % des salariés ayant des
enfants adultes estiment que leur employeur est devenu plus souple sur les
horaires, et 12 % sur le lieu de travail. Par ailleurs, les jeunes de 18-24 ans
sont 34 % (contre 14 % des plus de 45 ans) à affirmer que leur employeur leur
accorde une plus grande flexibilité en matière d’horaires et 30 % (contre 13 %
des plus de 45 ans) pour le lieu de leur travail.
Les cadres et les
télétravailleurs ressentent une surveillance accrue de la part de leur
employeur
Le travail à distance
présente un inconvénient aux yeux des télétravailleurs : ils sont plus
susceptibles d’avoir le sentiment que leurs organisations les surveillent.
En effet, alors que la
moitié des salariés français (50%) pensent que leur employeur surveille de
près leurs horaires et présences, ce sentiment est encore plus répandu chez les
télétravailleurs (56%). Les collaborateurs hybrides sont, en revanche, moins
susceptibles (43%) de se sentir surveillés.
Les cadres supérieurs
sont plus enclins que les collaborateurs qui ne sont pas managers à juger
qu'ils sont davantage surveillés. 59 % d’entre eux déclarent que leur employeur
les surveille de près, contre 44 % des collaborateurs qui ne sont pas managers.
En outre, la conviction que les employeurs surveillent plus que jamais les
travailleurs n'est pas répandue dans tous les secteurs. Elle est la plus forte
dans les secteurs du commerce, de la restauration-hôtellerie et des loisirs (61
%), ainsi que de la vente, des médias et du marketing (60 %), contrairement à
ceux exerçant dans l’éducation (36 %).
Un intérêt pour la
semaine de 4 jours en légère baisse
L’idée d'une semaine de
travail de quatre jours suscite un intérêt légèrement moindre, avec plus d’un
salarié français sur trois (35% contre 37% en 2023) qui, s’il avait le choix,
travaillerait sur une semaine réduite, en conservant le même salaire, mais avec
des journées de travail plus longues.
Dans le détail, ce sont
les travailleurs hybrides (38 % contre 32 % chez ceux en 100 % télétravail),
les
25-34 ans (38% contre 22% des 18-24 ans) et les femmes (38 % contre 33%
des hommes) qui opteraient davantage pour la semaine de 4 jours, tout comme
ceux évoluant dans les services (46%), les voyages & transports (43%), le
commerce, l’hôtellerie – restauration et les loisirs (40%).
Le maintien d’un salaire identique reste un critère important dans la mise en place de la semaine de
4 jours, car seuls 3% des interrogés (contre 9% en 2023)
accepteraient d’adopter ce type d’organisation pour une rémunération moindre.
En outre, dans le cas où ils ne pourraient pas être augmentés, la semaine de
travail plus courte serait une alternative envisageable pour 22% des salariés.
Des attentes au travail
qui diffèrent selon l’âge des salariés
Alors que les seniors
devraient être de plus en plus nombreux au sein des organisations en raison de
l’allongement des carrières et qu'une nouvelle génération intègre le marché du
travail, les entreprises devront répondre aux attentes diverses d’une main
d’œuvre multigénérationnelle.
À l'avenir, équilibrer
les initiatives de l'entreprise pour soutenir plusieurs générations sera
essentiel pour favoriser un environnement de travail où chacun se sent épanoui.
À l'heure actuelle, il
existe quelques facteurs clés de différenciation entre les collaborateurs plus
âgés et les plus jeunes :
• Alors que les jeunes âgés de 18 à 24 ans s'installent sur le marché du travail et commencent à progresser dans leur carrière, ils sont moins nombreux (26 %) que les travailleurs seniors de plus de
55 ans (51%) à estimer que le plaisir au
quotidien dans leur travail est une priorité absolue.
• Ce sont également les
salariés les plus jeunes qui accordent le moins d’importance à la flexibilité
des horaires dans leur travail (19%), par rapport aux autres catégories d’âge
(30% pour les 35-44 ans et
27 % pour les 24-34 ans).
• En gagnant en
expérience, les travailleurs accordent plus d'importance à la rémunération.
Ceux âgés de 55 ans et plus sont ainsi les plus nombreux (72%) à placer le
salaire en tête de leurs priorités, suivis par ceux âgés de 45 à 54 ans (70%).
En revanche, la rémunération est le critère le plus important dans un emploi
pour « seulement » 40% des salariés de 18 à 24 ans.
« Le désir de bénéficier de conditions de travail flexibles ne disparaît pas, il est simplement redéfini en fonction d'autres critères auxquels les travailleurs attachent de l'importance, tels que le plaisir au travail et la sécurité de l’emploi. Notre enquête offre une leçon importante aux employeurs : si les salariés apprécient l'autonomie qu'offre le travail flexible, ils ont également l'impression que leurs employeurs les surveillent davantage. Les organisations devraient fixer des normes claires concernant le travail hors site et les communiquer clairement à leurs collaborateurs afin d'entretenir la confiance », conclut Nela Richardson, Chief Economist d’ADP.