Numeum, premier syndicat des entreprises du numérique en France, dévoile les résultats de son enquête semestrielle réalisée avec le cabinet d’études PAC. Si en décembre dernier la croissance du secteur du numérique pour l’année à venir était évaluée à +5,8%, les estimations sont revues à la baisse, en particulier chez les ESN : ce sont désormais +5% de croissance attendue en 2024 pour l’ensemble du secteur.
A noter : l’enquête a eu lieu aux mois
d’avril et mai 2024 et les prévisions économétriques de marché en mai 2024. Ces
analyses sont donc issues du contexte économique précédent la décision de
dissolution de l’Assemblée nationale. Par conséquent, Numeum et PAC restent
attentifs au contexte qui pourra impacter l’activité des entreprises et
potentiellement la commande publique. Lors de sa conférence semestrielle en
décembre prochain, Numeum et PAC dresseront le bilan et les perspectives du
marché de l’année.
Innovation, résilience et croissance
durable : les maîtres-mots du secteur numérique pour 2024
Après une croissance de +6,5% en
2023, le marché du numérique devrait croître de +5% en 2024, confirmant son
rôle moteur dans l'économie française malgré un ralentissement des commandes et
un contexte de marché attentiste.
Tous les métiers seront
confrontés à un ralentissement de la croissance de leur chiffre d’affaires. Croissance
estimée pour :
· les Éditeurs et plateformes cloud en 2024 : +9,6%
· les Entreprises de Services du Numérique (ESN) en
2024 : +2,1%
· les activités de Conseil en technologies (ICT) en 2024 : +3,4%
En 2024, la taille du
marché du numérique est ainsi évaluée à 70,4 milliards d’euros : 38,7% du marché pour
les éditeurs de logiciels et les plateformes cloud avec 27,2 Mrds€ de chiffre d’affaires, 49,8% du marché pour les ESN avec 35 Mrds€ et enfin 11,5% pour les activités de Conseil en Technologie avec 8,1 Mrds€.
Les 5 principaux leviers de croissance pour continuer de booster le
numérique français
Au-delà du
cloud, qui reste le levier le plus porteur pour le marché du numérique en
France, des nouveaux marchés émergent, de petites tailles mais avec une
croissance très forte comme le numérique responsable, et l’IA.
· Le Cloud (plateformes et
services) : un marché de 39,4 Mrds€ avec +14,2% de croissance prévue en 2024
· Le Big Data : un marché de
5,4 Mrds€ avec +16,8% de croissance prévue en 2024. La collecte et l’usage de
la donnée deviennent essentiels pour faire évoluer les business-models,
développer des nouveaux services, optimiser les opérations.
· La Sécurité : un marché de 7 Mrds€ avec +10,6% de croissance
prévue en 2024. La croissance des investissements et de l’externalisation sont
essentiels pour parer à la recrudescence des risques, des réglementations et
des attaques.
· L’Intelligence artificielle : un marché de 2,8 Mrds€ avec +35,7%
de croissance prévue en 2024. Le sujet n’est pas nouveau mais les nouvelles
technologies permettent de le démocratiser et de l’accélérer.
· Le Numérique
responsable : un marché
de 1,3 Mrd€ avec +38% de croissance prévue en 2024. Un levier devenu essentiel
pour la croissance des entreprises et organisations du secteur.
Fer de lance du mandat
de Véronique Torner, le numérique
responsable n’est plus une option mais bien une nécessité pour les entreprises
et leurs clients. Selon l’enquête réalisée par PAC
pour Numeum, en 2024, 78% des entreprises du numérique prévoient
d’intensifier leurs actions liées au numérique responsable, se concentrant
principalement sur les aspects environnementaux. D’autre part, les
entreprises sont de plus en plus sollicitées pour démontrer leurs actions en
matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) lors des appels
d'offres. En effet, 80% des entreprises du numérique de toutes tailles
répondent à des appels d’offres ayant des critères RSE. C’est près d’une
entreprise sur 2 du numérique (46%) qui gagnent des projets qui portent sur un
sujet de RSE.
Les talents restent la clé de la compétitivité
Face au
ralentissement du déploiement des carnets de commandes, les entreprises du
numérique ont été plus prudentes sur les créations d’emplois en 2023. En effet,
7 000 emplois ont été créés l’an dernier contre 47 000 emplois en 2022, qui
marquait un record. Il est toutefois important de préciser que les emplois
créés dans le numérique le sont généralement sur du long terme : 90% de
CDI et 80% de cadres.
Malgré ce
ralentissement, le secteur numérique
reste en tension et les besoins en compétences sont toujours importants. Les compétences les
plus recherchées incluent la sécurité, le cloud et les données pour les ESN et
ICT, et des équipes R&D pour les éditeurs de logiciels. De plus, les
profils confirmés voire séniors sont les plus demandés par les
entreprises.
Le turnover reste
structurant, en raison d’un marché ultra-concurrentiel : 45% des collaborateurs
ayant quitté leur entreprise au cours des 6 premiers mois de cette année sont
allés chez des clients et
43% chez des concurrents.
L’intelligence artificielle : un
nouveau moteur de croissance pour les entreprises
A l’heure où l’essor de
l’IA générative suscite un fort enthousiasme, l’enquête révèle un fort
engouement des entreprises du numérique pour cette nouvelle ère, qu’elles
considèrent comme une source
d’opportunités d’amélioration (70%) et de business (50%). Seuls 9% des entreprises du secteur considèrent que c’est une forte
menace pour l’emploi. Dans le même temps, 85% des entreprises du numérique ont
déjà intégré dans leurs processus interne l’IA Générative en 2023 ou vont le
faire en 2024 et après.
L'adoption de l'IA dans
les entreprises du numérique varie selon les métiers et les processus.
Si
certains domaines comme le développement logiciel, le marketing et le test
logiciel sont plus enclins à utiliser l'IA, d'autres fonctions comme les RH, le
juridique et la finance explorent son potentiel de manière plus modérée. Les
entreprises qui sauront identifier les cas d'utilisation pertinents de l'IA et
l'intégrer efficacement à leurs processus seront les mieux placées pour tirer
parti de cette technologie révolutionnaire.
« Malgré un ralentissement, la croissance du numérique demeure remarquable. Les investissements de nos entreprises dans le domaine de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) sont judicieusement orientés, et le renforcement du développement de nos talents dans les technologies à forte valeur ajoutée et innovantes est une priorité. L'intelligence artificielle et le numérique responsable recèlent un immense potentiel pour faire de la France une grande nation du numérique. Numeum et ses adhérents demeurent vigilants face au contexte post-dissolution, qui pourrait avoir des répercussions sur l’activité de nos entreprises, notamment en ce qui concerne les marchés publics », conclut Véronique Torner, Présidente de Numeum.