Déjà 110 entrepreneurs
réfugiés accompagnés et 30 entreprises créées : Zoom sur cinq
entrepreneurs
A l’occasion de la
Journée Mondiale des Réfugiés, The Human Safety Net la Fondation de Generali,
La Ruche et la mairie de Montreuil, ainsi que les membres du consortium
constitué de BNP Paribas, Solidarité Migrants Entreprendre et le Club des
entreprises d’Est Ensemble du Territoire du Grand Paris, célèbrent les 5 ans de
l’incubateur THSN qui propose à Montreuil un programme d'accompagnement aux
entrepreneurs réfugiés.
L'incubateur, animé par
la Ruche offre aux entrepreneurs une variété de services durant 9 mois :
ateliers, formations, suivis individualisés, accès à des salles de travail,
mise à disposition d'équipements informatiques…
Depuis 2019,
l’incubateur The Human Safety Net a soutenu plus de 110 entrepreneurs, dont 46 femmes ; 30 entreprises ont vu le jour,
témoignant du dynamisme et de la performance de ce programme inédit à sa
création.
Les incubés ont
également la possibilité de rencontrer des entrepreneurs locaux pour faciliter
leur connexion au sein de l'écosystème économique de Montreuil, et aussi de
disposer de mentors et parrains issus de ces entreprises ou des partenaires au
projet tels que Generali France.
L’incubation a lieu les
samedis, pour ne pas les priver d’un emploi à court terme. D’autant que pendant
la période d’incubation, les entrepreneurs ont un accès facilité à des CDD via
le Réseau des entreprises de Montreuil.
Patrice Bessac, maire
de Montreuil et président d'Est Ensemble : « C'est avec
une grande joie et une immense fierté que nous célébrons aujourd'hui les cinq
ans de l'incubateur de réfugiés THSN de Montreuil. En cette période où le
contexte national voit une montée inquiétante de l'extrême droite, il est plus
que jamais crucial de rappeler que l'immigration n'est pas un fardeau, mais une
richesse inestimable pour notre pays. L'incubateur THSN en est la preuve :
il transforme des parcours de vie en réussites entrepreneuriales, contribuant
ainsi à la vitalité économique et sociale de notre communauté. Nous avons
besoin de ces talents, de cette diversité et de cet esprit d'innovation pour
bâtir une France plus forte et solidaire. Merci à toutes et tous pour votre
engagement et votre soutien continu à cette noble cause. Vive Montreuil, vive
l'intégration et vive l'entrepreneuriat ! »
Elise Ginioux,
Présidente de The Human Safety Net France : « En célébrant
le cinquième anniversaire de l’incubateur THSN, je suis heureuse de constater
le chemin parcouru. Nous avons déjà eu un impact positif sur la trajectoire de
110 entrepreneurs réfugiés. Et notre mission ne s’arrête pas là. Déterminés à
accroitre notre impact, nous allons doubler le nombre de personnes soutenues
chaque année en passant à 400 personnes réfugiées accompagnées. Je suis
impatiente de continuer à travailler avec nos partenaires, la Mairie de
Montreuil et La Ruche, pour faire de cet objectif une réalité. »
Sophie Vannier,
Présidente de la Ruche : « Nous sommes convaincus que
l’entrepreneuriat est un formidable levier d’insertion à la fois
professionnelle et sociale pour toutes les personnes qui souhaitent prendre, ou
reprendre leur vie en main. Depuis 5 ans maintenant, nous accompagnons les
entrepreneurs réfugiés à se réaliser et à reprendre confiance. »
A la rencontre
d’entrepreneurs réfugiés
1/ Abeer Alfares fondatrice
d’Arôme d’Alep, qui confectionne des savons en mémoire à sa terre d’origine : « Grâce à mes
compétences de chimiste, je sais exactement quelle est la meilleure huile pour
le visage, pour les peaux sèches ou la peau des enfants. »
Abeer Alfares a
toujours aimé le travail de la matière. Chimiste de formation, cette
entrepreneuse syrienne de 53 ans est aujourd’hui artisane, à la tête de son
atelier de fabrication de savons. Ambre, laurier, rose...elle modèle de ses
propres mains des produits aux senteurs d’Alep, ville qu’elle a habitée pendant
plus de trente ans. Dans cette région du nord-ouest de la Syrie, Abeer Alfares
a enseigné la chimie à de jeunes Palestiniens via un programme d’éducation
porté par les Nations Unies. En 2011, alors qu’elle participe à une
manifestation pacifique contre le régime, elle est arrêtée. De nombreuses
menaces s’ensuivent et font de la route de l’exil l’unique chemin des
possibles. Abeer fuit alors son pays pour la Turquie où elle commence à
élaborer des recettes de savons. Puis, elle rejoint la France, où elle décide
de les confectionner à plus grande échelle. En mémoire de sa terre d’origine,
elle baptise son entreprise Arôme d’Alep. Installée dans un atelier à
Montreuil, Abeer rêve désormais d’ouvrir une boutique.
2/ Carlos Arbelaez, cofondateur
de la marque de café Populaire : « J’aime dire qu’avec mon café Populaire
originaire de Colombie, je fais concurrence aux narcotrafiquants !
»
Pour que résonne
l’identité de sa marque de café Populaire, Carlos Arbelaez lui a choisi un nom
corsé. Avec son projet, cet entrepreneur soutient le peuple colombien, les
travailleurs des fermes et des caféières. C’est à des familles victimes des
conflits armés, qui trouvent dans l’agriculture un modèle économique pour se
réapproprier leurs terres, que Carlos Arbelaez achète son café. À d’anciens
combattants, aussi, qui ont décidé de déposer les armes pour se réinsérer
professionnellement dans la culture.
Le café est torréfié à Paris, vendu à des professionnels et livré à vélo aux particuliers franciliens. Ce projet, Carlos l’a conçu dans la rue lorsqu’il est arrivé en France en 2011. Lui-même victime de pressions de la part de groupes armés alors qu’il était militant pour le respect des droits de l’homme et étudiant en droit à l’université de Medellín, il a dû fuir sa terre natale.
Avec son associé Saul Suaza, il valorise aujourd’hui le terroir colombien par la vente de son café en proposant des produits issus du commerce équitable et l’emploi de personnes réfugiées ou demandeuses d'asile.
3/ Eva Molina, fondatrice
d’une marque de bijoux artisanaux : « Aujourd’hui je souhaite
conjuguer mon amour pour le bijoux et l’artisanat avec mon envie
d’entreprendre. »
Eva, traductrice
français/anglais d'origine vénézuélienne, a continué son métier après son
arrivée en France tout en lançant sa marque de bijoux artisanaux
"Moïna". Son parcours illustre parfaitement comment elle a su allier
passion et métier pour créer une entreprise prospère. Très créative et
passionnée par le fait mains, Eva fabrique artisanalement des bijoux en argent,
cuivre ou laiton. Elle les produit en séries pour rendre ses produits
abordables mais également des pièces uniques. Elle a déjà deux collections très
réussies à son actif.
4/ Doha Elkhaldy,
fondatrice du service de traiteur « Tayeb Traiteur » :
« Je suis devenu traiteur pour voir les sourires sur les visages »
Doha Elkhaldy est
Syro-libanaise, née à Beyrouth. Cette ancienne professeure d’arabe s’est
reconvertie dans la cuisine à son arrivée en France. Elle développe son propre
service traiteur : Tayeb Traiteur. Elle anime des ateliers de cuisine,
pour tous les âges et apprécie particulièrement de transmettre aux enfants ses
compétences culinaires. Passionnée par la cuisine syrienne, proche de ses
racines libanaises, Doha a commencé à cuisiner professionnellement à son
arrivée à Paris en 2015 et a monté son service traiteur à domicile en 2023.
Elle souhaite que les gens sachent que sa famille est réfugiée, mais qu’ils
sont ici pour travailler et transmettre leur amour de la cuisine.
5/ Farzana Mohammadi,
cofondatrice de la plateforme « Vatandar » pour
accompagner les personnes en quête d’une nouvelle vie en France :
« Nous mélangeons notre culture avec la culture française et
transmettons une nouvelle culture aux générations futures ».
« Vatandar » est bien plus qu'une simple application mobile et un site web. Cette plateforme offre un soutien aux personnes en quête d'une nouvelle vie en France. De la demande d'asile à l'assistance d'urgence, en passant par l'aide administrative et les services publics disponibles, jusqu'aux programmes éducatifs, l'application offre un éventail de ressources essentielles, pour faire face aux défis de la vie quotidienne en France. Originaire d'Afghanistan, Farzana est à l’initiative de ce projet novateur. Elle a conçu le site internet et l'application « Vatandar » comme un centre d'incorporation et d'intégration des réfugiés. Son parcours personnel et son désir d’apporter une aide concrète à ceux qui traversent des situations similaires à la sienne sont au cœur de ce concept.