Alors que débute la campagne pour les
élections législatives, le Cercle Jean-Baptiste Say publie les résultats de la
3ème édition de son baromètre « Les Français et l'économie » et alerte sur
l’impérieuse nécessité d’informer et de former les Français en matière
d’économie.
Au moment de voter, un
besoin impérieux de comprendre, mais à qui se fier ?
Dans un contexte où les
finances publiques de la France sont à la peine et où les défis se multiplient
pour notre pays, l’immense majorité des Français exprime des attentes de
formation, d’information et d’explications sur les enjeux économiques. Ces attentes
s’adressent aux médias (91%), au monde éducatif (91%) et aux dirigeants
politiques (93%). Elles se sont accrues depuis la création du baromètre
Jean-Baptiste Say en 2018.
Dans les faits, le
niveau de connaissance des Français s’avère faible et les fausses idées font
florès :
selon les sujets sur lesquels on les interroge, entre un tiers et deux-tiers
d’entre eux déclarent ne pas pouvoir donner d’ordre de grandeur sur quelques
indicateurs clés. Lorsqu’ils avancent des chiffres, ceux-ci sont souvent bien
éloignés de la réalité.
● Poids du déficit
annuel des comptes publics rapporté au PIB : les deux-tiers n’en ont spontanément
aucune idée.
● Poids de la dette publique cumulée rapporté au PIB : si 7 Français sur 10 (71%) estiment que l’endettement de la France n’est pas soutenable, 64% n’ont spontanément aucune idée de son poids, 24% le sous-estiment très nettement et 8% approchent de la vérité. Notons que pour 47% des 18/24 ans et 41% des 25/34 ans, cette dette « n’est pas un problème », alors même qu’ils devront en assumer la charge.
● Production de
richesse et temps de travail : si la nécessité d’augmenter le taux d’actifs
fait consensus (82%), la durée du temps de travail divise. En effet, 58%
estiment possible de créer plus de richesse en travaillant moins (78% des 18/24
ans, 72% des 25/34 ans). L’opinion mérite d’autant plus d’être éclairée que la
grande majorité des Français n’a aucune idée du nombre d’heures de travail
annuel par habitant en France (55% de façon spontanée). S’ils se risquent à
donner des chiffres, ils surestiment très fortement la France (1 300 heures en moyenne
contre 922 pour l’UE 27, selon eux). La réalité étant bien pire : 630 heures
travaillées en France contre 744 pour l’UE 27.
● Réduction des
déficits publics :
à une très large majorité (61%), les Français préfèrent que l’on taille dans
les dépenses publiques (État, Collectivités territoriales, Sécurité sociale),
plutôt que d’augmenter les impôts, surtout s’il s’agit des ménages... Relancés
sur les postes sur lesquels économiser en priorité, ils désignent les
collectivités territoriales (régions et départements par 40%, municipalités par
26%), la culture (33%), l’environnement (24%) et la défense nationale (23%). Ne
pas toucher à la santé et aux retraites (6%) !
● Impôt sur le
revenu : près de 4 Français sur 10 (38%) n’ont aucune idée du pourcentage
de contribuables payant l’impôt sur les revenus et plus d’un sur deux (56%), de
la part supportée par les
10% de Français ayant les plus hauts revenus.
Lorsqu’ils se prononcent sur cette part, ils pensent en moyenne qu’elle
représente 37% quand elle est de 75%.
Alors qu’ils ont de
fortes attentes de formation et d’explications à l’égard du monde éducatif, des
médias et des dirigeants politiques, les Français expriment des doutes non
moins forts sur la maîtrise des sujets économiques par ces acteurs.
● Les dirigeants
politiques : 39% seulement leur accordent cette maîtrise.
● Éducation
nationale et enseignants : seulement un Français sur dix (11%) leur fait
tout à fait confiance pour bien former les élèves aux sujets économiques.
● Médias et
journalistes : 46% les créditent d’une bonne maîtrise des sujets
économiques.
« L’édition 2024 du baromètre du Cercle Jean-Baptiste Say démontre l’impérieuse nécessité de former et d’informer les Français de façon pédagogique sur les enjeux économiques du pays. En permettant à chacune et à chacun de comprendre les mécanismes économiques les plus essentiels, nous renforcerons la capacité de la société à faire face aux défis qui se présentent. A quelques jours des élections législatives, comment les Français peuvent-ils se prononcer sur les propositions des candidats s’ils n’ont pas les connaissances nécessaires pour se décider ? Les économistes estiment à 1 point de PIB par an (28 Mds € en 20235) le coût du manque de culture économique en France », souligne François de Saint-Pierre.