Enquête de Natixis Investment Managers
• Le besoin en conseils reste nécessaire pour
la génération X et les services digitaux sont de plus en plus plébiscités.
• Deux sujets essentiels semblent influencer la réflexion de la génération X sur la retraite : l'inflation et la dette.
• 72%
déclarent qu'ils choisiraient la sécurité plutôt que la performance des
investissements.
Alors que les premiers nés de la génération X fêteront leurs 60 ans en 2025, nombreux sont ceux qui se sentent sous pression lorsqu'il s’agit de préparer leur retraite. Les résultats de l’étude de Natixis Investment Managers montrent que près de la moitié de cette génération (48%) pense qu'il faudrait un miracle pour partir à la retraite en toute sécurité et la moitié (50%) essaie d'éviter d’y penser.
Portés par la crainte de manquer de moyens, 60% des membres de la
génération X acceptent de travailler plus longtemps. Pourtant, beaucoup
réalisent que le travail n'offre aucune garantie et
47% d’entre eux
s’inquiètent de ne pas être en capacité de travailler assez longtemps.
Le
rapport brosse un tableau sombre des projets de retraite des enfants des
baby-boomers (nés entre 1965 et 1980), mettant en évidence une disparité entre
leurs attentes et la réalité.
Interrogés
sur leurs objectifs de retraite, ils prévoient en moyenne d’arrêter de
travailler à 60 ans, un âge précoce par rapport aux normes en vigueur dans de
nombreux pays. Ils estiment également que leur retraite durera 20 ans, ce qui
est plus court que l’espérance de vie de nombreux retraités.
Pour
atteindre cet objectif, les membres de la génération X épargnent en moyenne 17%
de leurs revenus annuels. Toutefois, pour optimiser leur épargne retraite, il
est crucial qu'ils analysent leurs plans d’épargne et leurs habitudes
d'investissement. L’étude de Natixis Investment Managers montre en effet qu’ils
sont en moyenne optimistes quant à leurs investissements, avec des attentes de
rendement à long terme de 13%. Mais certains facteurs pourraient affaiblir cet
espoir comme une mauvaise évaluation du risque, de fausses idées sur les
investissements passifs ou un manque de connaissances sur les produits
obligataires.
Prix à
court terme, dette à long terme
Deux
sujets essentiels semblent influencer la réflexion de la génération X sur la
retraite : l'inflation et la dette. À court terme, cette génération doit faire
face à la réalité de l'inflation. En effet, 83% des sondés déclarent que la
récente accélération de l'inflation a mis en évidence la menace que représente
la hausse des prix pour la sécurité de leur retraite. Ils sont près de sept sur
dix (69%) à affirmer que l'inflation a nui à leur épargne retraite, et plus de
la moitié (55%) épargne moins en raison de l'augmentation des dépenses
quotidiennes.
Si
l'inflation est un phénomène de court terme, les perspectives de retraite de la
génération X sont également influencées par un problème critique à long terme :
la dette publique. En effet, plus des trois quarts d’entre eux (77%) craignent
que l'augmentation de la dette publique ne se traduise par une réduction des
prestations de retraite. Même de petites réductions seraient susceptibles
d'avoir un impact important, car 58 % des personnes interrogées pensent qu'il
sera difficile de boucler les fins de mois sans ces prestations.
Un
manque de connaissances sur le marché obligataire
Dans ce
nouvel environnement macroéconomique, la hausse des taux est arrivée à point
nommé pour les particuliers qui se retrouvent soudain à une étape de leur vie
où les obligations occupent souvent une place plus importante dans les
portefeuilles. Cependant, les données de Natixis IM révèlent que la génération
X privilégie les produits monétaires et a une moins bonne compréhension du
fonctionnement des produits obligataires, en raison de l'environnement de taux
faibles qui a prévalu pendant si longtemps.
Interrogés
sur la relation entre les taux et les obligations, seuls 2% des répondants
savent qu’une hausse des taux entraînent une baisse des prix des obligations
qu’ils détiennent aujourd’hui et que leurs revenus futurs seraient
potentiellement plus élevés avec de nouvelles obligations achetées aux taux
actuels. Par conséquent, 39% déclarent vouloir en apprendre plus sur le
fonctionnement des différents produits obligataires.
Car aujourd’hui, six personnes sur dix (61%)
affirment qu'il est plus intéressant d'investir en actions qu’en obligations,
un sentiment renforcé par les gains importants réalisés sur les marchés depuis
la fin de la crise financière mondiale.
Les
services digitalisés de plus en plus plébiscités
Du fait
de cette situation complexe, 56% des membres de la génération X déclarent
qu'ils auront besoin de conseils professionnels sur des sujets tels que la
planification et la réalisation d'objectifs financiers globaux (48%) ou la mise
en place de plans plus spécifiques concernant leurs revenus à la retraite (44%).
Cependant,
alors que beaucoup comptent sur une relation avec un conseiller financier
traditionnel (36%), la génération X adopte de plus en plus les plateformes en
ligne. Au cours des cinq dernières années, le nombre de personnes préférant les
conseillers virtuels aux conseillers physiques a considérablement augmenté,
passant de 35 à 49%.
Cette
tendance est particulièrement marquée en Asie, où ce chiffre est passé de 41 à
64% entre 2019 et 2023. Le Royaume-Uni affiche également une préférence pour le
digital, passant de 33 à 53%. La seule exception est l'Amérique du Nord, où la
proportion a diminué de 33 à 21%.
Toutefois,
cela ne signifie pas que la génération X se fie uniquement aux plateformes
digitales. Ceux qui se tournent vers les services en ligne combinent
généralement cela avec une relation avec un conseiller traditionnel, qu'ils
estiment. Lorsqu'on leur demande à qui ils font confiance lorsqu'ils prennent
des décisions financières, les sondés répondent aussi bien « mon conseiller »
(91%) que « moi-même » (91%). Ils sont cependant plus susceptibles de faire
confiance à leur conseiller qu'à leur famille (76%) ou à leurs amis proches
(63%).
Pour Stéphane
Vonthron, Directeur de la Distribution Retail & Wholesale pour le marché
français chez Natixis Investment Managers : « L’étude de Natixis IM montre bien
à quel point notre époque peut être anxiogène pour la génération X. Pourtant,
en dépit des récentes réformes, de l’inflation et de la remontée des taux,
l’environnement est particulièrement favorable à une diversification de
l’épargne afin de s’assurer un revenu stable et récurrent en vue de la
retraite. Les produits obligataires continuent d’être particulièrement
attractifs, et les actifs privés joueront un rôle croissant dans les
portefeuilles, à condition dans les deux cas de bien en comprendre le
fonctionnement. Il est donc primordial de continuer à accompagner cette
génération qui reste très attachée à son conseiller en gestion de patrimoine.
La gestion active s’avère elle aussi déterminante pour optimiser ses rendements,
en particulier dans le contexte d’incertitude dans lequel nous évoluons. »
Dave Goodsell, Directeur exécutif du Natixis Center for Investor Insights, ajoute : « Les résultats de notre étude soulignent bien les défis uniques auxquels la génération X doit faire face. En effet, les membres de cette génération sont non seulement pris en étau entre les baby-boomers et les Millennials, mais ils ont aussi été négligés pendant longtemps. Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux se retrouvent à devoir prendre soin à la fois de leurs parents âgés et de leurs enfants grandissants, tout en étant sous pression pour financer leur propre retraite. Il n’est donc pas surprenant que ces investisseurs ressentent un certain degré d’inquiétude en cette phase de ‘pré-retraite. »