Par Éric Houdet, fondateur de Homapi, entreprise spécialisée dans la transition numérique et énergétique du secteur immobilier
L'immobilier
français s'apprête à connaître un tournant majeur à partir du 1er juillet 2024,
avec l'entrée en vigueur de nouvelles régulations impactant la rénovation
énergétique et les locations de courte durée. Ces changements, bien que
nécessaires pour la transition écologique, introduisent une complexité
supplémentaire pour les propriétaires et investisseurs. Dans ce contexte,
l'Intelligence Artificielle (IA) se révèle être un allié précieux, permettant
de centraliser et de gérer efficacement les informations, et de naviguer avec
assurance à travers ce dédale réglementaire. J’explore les implications de ces
réformes et la manière dont les outils innovants peuvent aider à en tirer
parti.
Les
nouvelles mesures sur la rénovation énergétique
À
partir du 1er juillet 2024, de nouveaux changements majeurs affecteront la
rénovation énergétique en France. Une nouvelle version du diagnostic de
performance énergétique (DPE), plus avantageuse pour les petits logements,
entrera en vigueur. De plus, de nouvelles aides MaPrimeRénov’ pour les
bailleurs modestes et très modestes seront également disponibles. Le DPE
devient central dans les politiques immobilières. Les propriétaires de
passoires thermiques (classes F et G) devront impérativement effectuer des
travaux pour louer leurs biens, et ce, dans un calendrier strict : les
logements classés G seront interdits à la location dès 2025, suivis des F en
2028.
Impact
du DPE sur les crédits immobiliers et les prix
Le
DPE ne se limite plus à informer les futurs acheteurs ou locataires sur la
performance énergétique d'un logement. Il influence désormais directement les
conditions de financement. Les banques tiennent compte du DPE pour accorder des
prêts immobiliers, favorisant les biens mieux notés par des taux d'intérêt plus
avantageux. Cette tendance renforce l'importance des travaux de rénovation pour
les propriétaires désireux de vendre ou de louer leurs biens. En outre, un
mauvais DPE peut faire diminuer la valeur d'un bien immobilier jusqu'à 15%. Il
est donc crucial d'investir dans la rénovation énergétique pour ne pas perdre
de l'argent au final. Ces investissements sont non seulement nécessaires mais
aussi rentables, offrant une plus-value à la revente et contribuant à la
transition énergétique et à la réduction de la consommation énergétique.
Changements
dans les locations meublées et Airbnb
L'année
2024 introduit également des bouleversements pour les locations meublées et les
plateformes de type Airbnb. Les nouvelles régulations incluent plusieurs
mesures draconiennes visant à limiter les impacts négatifs de la location de
courte durée sur le marché immobilier local. Les jours autorisés pour louer sa
résidence principale via Airbnb pourraient être réduits de 120 à 90 jours par
an. Les maires pourront avoir la possibilité de soumettre la mise en location
touristique à une autorisation préalable basée sur le DPE, ajoutant une couche
supplémentaire de contrôle. Les propriétaires devront également informer les
copropriétés de leurs activités de location touristique, rendant ces opérations
plus transparentes et réglementées. Enfin, le régime fiscal des locations
saisonnières est drastiquement révisé, avec un abattement réduit de 71 à 30%,
compliquant la rentabilité des investissements dans ce secteur.
En
conclusion, naviguer dans ce nouvel environnement réglementaire peut sembler
être une véritable jungle pour les propriétaires et les investisseurs.
Pour s'y retrouver, il est essentiel de se tourner vers des outils innovants comme le carnet d'information du logement (CIL), rendu obligatoire par la loi Climat & Résilience. La centralisation des données immobilières via des solutions intelligentes comme le CIL, dopé à l’Intelligence Artificielle, permet de naviguer plus efficacement dans cet environnement en constante évolution. Ainsi investir dans la rénovation énergétique devient ainsi une nécessité non seulement pour préserver la valeur de son bien, réduire les factures de consommation énergétique, mais aussi pour contribuer à la transition énergétique.