Deux tiers des Français vont au travail mécaniquement, sans enthousiasme, voire à reculons, et seulement un Français sur trois est vraiment heureux de commencer sa journée. La crise sanitaire a été un électrochoc pour de nombreux travailleurs qui souhaitent redonner du sens à leur vie professionnelle. Pourtant des solutions existent pour redonner un second souffle à leur quotidien sans pour autant avoir à quitter leur emploi ou effectuer une reconversion professionnelle.
Le congé humanitaire,
effectué à l’occasion des congés d’été ou de la prise d’un congé sabbatique,
fait partie des opportunités offertes aux salariés pour s’ouvrir au monde. Il
leur permet de s'investir pendant plusieurs semaines à plusieurs mois au sein
de projets solidaires, tout en bénéficiant d'une expérience enrichissante et du
soutien de la part de l'ONG qui les accompagne et de son employeur.
Comment s’y prendre ?
Est-ce rémunéré ? Comment l’employeur peut-il jouer un rôle moteur ? Quels sont
les points de vigilance ? Comment choisir sa mission ?
Mercy Ships est une
organisation humanitaire internationale qui déploie les deux plus grands
navires-hôpitaux civils au monde, l’Africa Mercy et le Global Mercy, pour
fournir des soins chirurgicaux gratuits et de première qualité aux plus
démunis, notamment en Afrique, où 93% des personnes sont encore privées de
soins chirurgicaux. Florine Perri, Directrice Générale de Mercy Ships France,
ONG humanitaire internationale, partage ses conseils avec les salariés qui
souhaitent mettre leur vie professionnelle entre parenthèses pour partir en
mission.
1. S’assurer d’être
éligible
Le congé humanitaire est ouvert à tous les salariés, sous réserve de l’acceptation de l’employeur qui est décisionnaire sur la prise consécutive de l’ensemble de ses congés annuels ou l’acceptation ou non du congé sabbatique. Également, le périmètre des missions étant à l’étranger, les ONG demandent généralement aux personnes qui souhaitent les rejoindre :
- D’avoir un niveau d’anglais suffisant pour pouvoir communiquer efficacement
- D’être âgé de 18 ans minimum
- D’être en bonne santé
et à jour de ses vaccins
- De posséder un diplôme et une expérience professionnelle significative
2. Constituer un réseau
de soutien auprès de son entourage
Le congé humanitaire
est synonyme de « parenthèse » professionnelle. Le collaborateur qui choisit de
vivre cette expérience n’est donc pas rémunéré ni par l’ONG (sauf cas
exceptionnels) ni par son employeur. Généralement, les frais de voyage et de
vie sont à la charge de ceux qui partent en mission.
Pour réussir à couvrir
ces sommes sans recevoir de salaires, certains utilisent leurs propres
économies. Pour ceux qui recherchent une aide, il faut être malin et mobiliser
son réseau : famille, amis, cagnottes en ligne, municipalité, et même son
employeur peuvent être de solides alliés !
Très souvent écartées
de cette quête personnelle, les employeurs représentent en effet une aide et un
soutien sans faille pour les collaborateurs, car ils considèrent positivement
la valeur de cet engagement. Nombre d’entre eux ont en effet une politique de
mécénat et un budget associé qui permettent aux collaborateurs de couvrir la
plupart des frais. Il faut néanmoins oser en parler directement à sa direction
ou à ses ressources humaines.
3. Connaître ses
limites… et se lancer !
S’engager au sein d’une
organisation humanitaire internationale requiert de connaître ses propres
limites : il est très important de ne pas idéaliser les missions. Pour que le
projet soit le plus abouti et vécu comme une expérience inoubliable, il est fortement
recommandé de se renseigner et de prendre le temps de discuter avec l’ONG pour
connaître très précisément le périmètre de la mission et les conditions de vie
qui l’entourent. Par exemple, il est important de savoir précisément comment
s’organise la vie au quotidien, quel est le contexte politique et sociétal du
pays de destination, quelles sont les conditions de vie ou de santé, comment
sont organisées les infrastructures de transport locales.
Pour préparer au mieux
les bénévoles, les ONG partagent de nombreuses informations essentielles en
amont du processus d’inscription. Par exemple, Mercy Ships organise des
webinaires pratiques sur les réseaux sociaux pour répondre aux questions
essentielles que se posent les candidats et partager avec eux des ressources
documentaires.
Mercy Ships recherche
150 bénévoles français en 2024
Depuis sa création en
1978, Mercy Ships a impacté la vie de 2 860 000 personnes dans le monde grâce
aux plus de 117 000 opérations chirurgicales réalisées gratuitement et la
formation de près de
53 000 professionnels de santé.
« Nous croyons fermement que transformer la vie des autres est un chemin vers sa propre transformation : cette conviction se reflète dans notre approche globale de l’aide humanitaire. Pour mener à bien notre action, chaque poste au sein de l’ONG est déterminant. Nous ne pourrions réaliser notre mission sans l’engagement remarquable de nos bénévoles qu’ils soient chirurgiens, professeurs, cuisiniers, informaticiens ou managers », déclare Florine Perri, Directrice Générale Mercy Ships France.
En 2024, Mercy Ships
fait fonctionner pour la première fois de son histoire deux navires-hôpitaux
civils simultanément à Madagascar et en Sierra Leone pour réaliser des
opérations chirurgicales gratuites auprès de milliers de patients.
Pour plus d’impact,
l’action des bénévoles ne se limite pas en mer. En plus des chirurgies
effectuées à bord dans les blocs opératoires, faire de la prévention médicale
et contribuer à la rénovation de cliniques médicales et dentaires. Ces actions
conduites sur le terrain améliorent la santé et le bien-être des populations
durablement : l’organisation a déjà formé près de 53 000 professionnels de
santé locaux.
Une action d’envergure
qui nécessite de passer sur une cadence de recrutement de plus de
3 000
bénévoles par an dont plus de la moitié (1 860) sont sur des postes de
chirurgie et de soins. Un total de 230 métiers pour 500 missions différentes
permet aux deux navires de fonctionner.
Quelques exemples de
métiers :
chirurgiens, infirmiers, médecins, anesthésistes, dentistes, kinésithérapeutes,
pharmaciens, capitaines, lieutenants, pont & machine, ingénieurs,
techniciens, cuisiniers, personnels d’accueil, professeurs, comptables,
information ou même coiffeur…
Pour consulter les informations sur le processus pour devenir bénévole et faire partie de l’équipage, rendez-vous ici : Comment déposer son dossier pour devenir bénévole ?