Par Arnaud Marquant, Directeur des opérations chez KB Crawl SAS
À
l'occasion de la Journée nationale de l'agriculture, la veille environnementale
prend une importance particulière. Elle vise à évaluer à la fois le cadre
réglementaire et les initiatives innovantes susceptibles de transformer les
pratiques du secteur agricole.
Sommes-nous
dans une période de rupture ou de continuité ? Dans quelle mesure les
transitions actuelles – écologiques, énergétiques, technologiques… –
annoncent-elles des changements majeurs ? Ces questions sont essentielles pour
le secteur agricole, qui traverse régulièrement des mutations de fond. Il est
crucial aujourd'hui d'être extrêmement vigilant face à l'évolution de
l’environnement.
Premier
pilier : la veille réglementaire
Dans ce
champ, la veille implique une observation attentive et continue. Elle est
généralement définie comme la collecte d'informations variées concernant
l'environnement du secteur d’activité. Cette veille couvre de multiples
dynamiques, qui concernent les grands exploitants agricoles ainsi que
l’agro-industrie dans son ensemble : informations, innovations, statistiques,
données de santé, éléments environnementaux, réglementation, ainsi que les
tendances et perspectives émergentes dans nos écosystèmes, dont l'impact n'est
pas toujours immédiatement mesurable.
Pour
simplifier, on pourrait diviser cette veille en deux axes principaux pour le
secteur agro-industriel : le premier est réglementaire, et le second axé sur
les initiatives et l'innovation. Le volet réglementaire est une veille
approfondie, spécialisée et technique. Il s'agit de surveiller des domaines
spécifiques comme la pollution de l'air intérieur, des sols, les rejets
atmosphériques, le traitement des déchets ou encore celui des eaux. Pour ces
sujets, des experts sont mobilisés pour analyser minutieusement les textes
législatifs en discussion, ainsi que les lois adoptées – à l’échelle nationale
mais également européenne.
Ces
experts examinent chaque phrase, chaque mot, en évaluant leurs conséquences
pour les agro-industriels, tous secteurs confondus. Leur objectif est
d'extraire des lois et règlements les informations les plus pertinentes pour
permettre aux professionnels de rester conformes au cadre environnemental et
écologique tout en étant opérationnels. Ils interviennent également lorsque les
textes réglementaires modifient certains seuils, nécessitant des
investissements.
Second
pilier : la veille de l’innovation et des initiatives
Ce
premier axe de la veille environnementale doit être complété par une action
centrée sur l’observation de l’innovation et des initiatives dans le secteur de
l’agriculture et du développement durable. Cette veille est l’apanage des
veilleurs, et les solutions techniques à leur disposition sont précieuses. Leur
action se concentre en grande partie sur les mouvements des laboratoires et des
incubateurs. Grâce à l’intelligence artificielle (IA) et au Machine Learning,
il s’agit de repérer les initiatives, inventions et trouvailles, y compris les
plus inattendues.
Quelles
sont les tendances et inventions permettant de réduire l’empreinte carbone ? Telle est souvent la
problématique observée, dans un contexte réglementaire exigeant des efforts et
des résultats environnementaux. Les veilleurs surveillent également tout ce qui
concerne l’utilisation et la gestion de l’eau, un sujet appelé à être réglementé
plus strictement à l’avenir.
On comprend ici que la veille environnementale repose véritablement sur deux piliers : l’un est technique, l’autre lié à l’innovation. Dans un contexte aussi changeant que le nôtre, cet aspect est particulièrement important à observer et analyser. D’autant plus dans un secteur – l’agro-industrie – qui se situe à la croisée des problématiques environnementales et de santé publique, avec des enjeux territoriaux et identitaires majeurs dans notre pays.